Je vous propose, pour le mois de juin, deux choix : soit écrire une chronique criminelle, soit vous mettre à la place d’un(e) tueur(se) qui aurait commis le meurtre de son mari. Il/elle devra cacher le corps et réussir à ne pas se faire arrêter.

Le Secret de Claire

Je m’appelle Claire, et jusqu’à il y a quelques semaines, ma vie semblait parfaite. J’étais mariée à Thomas, un homme charmant et respecté dans notre petite communauté. Mais derrière les portes closes de notre maison, Thomas était un homme différent, violent et cruel. Personne ne le savait, et je n’avais jamais osé en parler. J’étais prisonnière de mon propre silence.

Un soir, après une énième dispute qui avait tourné au cauchemar, tout a basculé. Dans un moment de désespoir et de peur, j’ai saisi l’opportunité qui s’offrait à moi. Thomas était là, inconscient après une chute dans les escaliers. J’ai vu rouge. J’ai pris la statue en marbre qui trônait dans l’entrée et je l’ai frappé. Une fois. Deux fois. Jusqu’à ce qu’il ne bouge plus.

Le silence qui a suivi a été assourdissant. Je me suis retrouvée là, à genoux, le cœur battant, réalisant ce que je venais de faire. La peur a cédé la place à une étrange détermination. Je devais faire disparaître le corps.

J’ai attendu la nuit tombée. J’ai enveloppé Thomas dans une vieille bâche et l’ai traîné jusqu’à la voiture. Conduire jusqu’au lac voisin a été une épreuve, chaque feu rouge me semblait durer une éternité. Mais enfin, j’ai atteint les bois isolés près du lac. J’ai creusé une tombe peu profonde sous un vieux chêne, et j’y ai placé Thomas. J’ai recouvert le tout de terre et de feuilles, effaçant toute trace de mon passage.

De retour à la maison, j’ai nettoyé chaque centimètre carré, effaçant toute trace de sang, de lutte. J’ai lavé mes vêtements, mes draps, tout ce qui aurait pu me trahir. Le lendemain, j’ai annoncé à la police que Thomas était parti en voyage d’affaires. Personne ne semblait soupçonner quoi que ce soit.

Les jours qui ont suivi ont été un mélange de terreur et de soulagement. J’ai joué mon rôle de femme inquiète, appelant ses amis, sa famille, cherchant des réponses. Mais à l’intérieur, je priais pour que personne ne découvre jamais la vérité.

Les semaines ont passé, et peu à peu, j’ai commencé à respirer à nouveau. J’ai repris contact avec de vieux amis, j’ai recommencé à vivre. Parfois, la nuit, je me réveille en sursaut, me demandant si ce jour-là était réel. Mais chaque matin, je me rappelle que je suis libre. Libre de la peur, libre de la violence.

Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais je sais que je ne peux plus revenir en arrière. Je dois continuer à avancer, à vivre avec mon secret. Car dans cette petite ville, personne ne sait ce que j’ai fait. Et c’est ainsi que je compte le garder.