Petit cadeau BONUS : 1er jet

3 minutes de lecture

Ceci est la première version de ma nouvelle.

Elle est entièrement au passé.

Le contexte est donné de manière brutale au 2è paragraphe.

L'élément perturbateur est trop peu visible (la forteresse)

Des éléments sont trop mis en évidence dans le texte sur la nature des protagonistes.

Il manque mon narrateur angélique...

Voili voilou :-D

Le festin (1er jet)

Elle les excitait. Cela faisait des jours qu'ils l'avaient repérée. Ils ne pourraient bientôt plus se contrôler. Totalement irrésistible, elle les affolait complètement. Leur convoitise devenait insoutenable. Un tel délice ! Comment pouvait-on imaginer lutter aussi longtemps contre de telles effluves ? Chaque nuit, elle leur faisait parvenir cette odeur enivrante en leur interdisant l'accès à ce coktail qu'ils ne pouvaient qu'imaginer haut en couleurs, intense en saveurs, volupteux ! Insoutenable pour de tels affamés ! Une torture d'un raffinement extrême...

En temps d'épidémie et de famine, on se raccroche à ce qu'on trouve. Et quand on a enfin découvert son coin de paradis, on n'en bouge plus, sauf pour se nourrir. Ici, ils avaient de quoi faire. Les maisons alentour leur fournissaient le nécessaire. Cela faisait des mois qu'ils s'organisaient pour piller le quartier. C'était des malins. Personne n'avait encore réussi à les prendre sur le fait. De jour, ils ne s'y risquaient pas. Trop dangereux. De nuit, ils avaient leurs repères et connaissaient tous les raccourcis. La lumière des révèbères ne les trahissaient que rarement, pas si bêtes ! Ils connaissaient par coeur tous les trajets et n'avaient pas leur pareil pour vous voler le soir venu. Si la maison se révélait inviolable, alors, en désespoir de cause, la bande se rabattait sur les poubelles. Et ce n'était alors pas joli à voir !

Depuis que certains fainéants avaient décidé de se débarrasser de leurs déchets dans le champ en jachère près du village, la puanteur pouvait aussi se rabattre régulièrement sur les habitants, le clan des affamés s'y rendant, histoire d'améliorer son ordinaire, semblait-il. Le spectacle de désolation et l'odeur putride accentuée par leurs interventions régulières en témoignaient.

Mais la bande, cette fois, avait décidé qu'il était temps de festoyer. L'odeur qui leur chatouillait les narines depuis toutes ces nuits, avait secoué les ventres creux. Un mets de choix s'annonçait, ils le voulaient pour eux seuls. Pas question de le laisser filer. À l'heure de la famine, il n'est plus temps de prendre trop de précautions, il faut même parfois songer à attaquer. Ils ne pouvaient pas continuer ainsi, à se contenter des restes des maisons voisines. Non, plus rien de frais ne leur parvenait. L'eden perdait ses feuilles. Ils étaient plusieurs à tomber malades. Bientôt, ils mourraient tous. Rester cachés indéfiniment ne résolvait rien. Il leur fallait frapper un grand coup. Il y avait là, à proximité, un véritable régal. Ils en étaient sûrs. Une telle aubaine ne se représenterait pas de si tôt. Pas question de laisser passer une telle occasion. C'était leur dernière chance.

S'ils parvenaient à s'emparer de ce banquet, ils pourraient reprendre des forces et changer de refuge, trouver un meilleur endroit pour leur bande, avoir accès à de la nourriture saine à nouveau. Leur décision était prise, coûte que coûte, ils allaient attaquer la bicoque d'où provenait la tentation.

Elle était bien protégée. C'était une jolie maison, récente. Bien que située au rez-de-chaussée, la salle des agapes était dans une véritable forteresse. Pas une porte laissée ouverte, pas un volet mal fermé, pas une fissure par laquelle forcer le passage, pas un trou à agrandir pour s'y faufiler. Pas moyen d'entrer. Mais à force de tourner autour, à force d'examiner chaque recoin, ils trouvèrent leur bonheur : l'attache d'un volet était descellée. Il leur fallut bien peu de temps pour réussir à entrer par la fenêtre laissée entrouverte derrière le volet.

- Ô déesse, ô beauté ! Belle et sainte viande, rouge et crue, nous te saluons ! Nous te remercions ! Nous te mangeons !

Après cette prière silencieuse émise en cœur, ils se ruèrent sur le banquet, bien présenté, comme une offrande pour eux.

Légèrement surélevée la pièce était posée sur un linge blanc, certains morceaux pendaient, vers le sol, l'un plus à gauche, au quart de ce qui pouvait passer pour une table rectangulaire, bordée de métal, l'autre morceau beaucoup plus petit dépassait complètement à l'opposé, sur la droite, presqu'au bout. Sur la partie supérieure, à droite, la viande était posée, totalement libre, tandis qu'au centre, elle avait été cachée, comme pour attiser leur appétit.

La meute des rats escalada, sauta, courut et mordit à pleines dents. Ils déchirèrent les chairs, léchèrent et sucèrent le sang de la morte.

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