Quelle autre sortie que la mort quand plus rien n'a de sens.

Quelle voix chercher quand nul ne comprend ce qu'il exprime ? Il y a bien les sons qu'il emploie mais ils n'ont d'images que pour ses yeux ; les mots ne s'envolent que pour ceux-là même qui les regardent passer sans les entendre.

Le monde est fou.

Il a beau danser, ils n'y trouvent que gestes et singeries, quand il voudrait y insérer rêverie et poésie. Lorsqu'il touche le ciel, ils le recouvrent d'un parapluie noir et opaque qui l'inonde de malheur. Et quand il voudrait se terrer entre les grains de Gaïa, en son sein, ils le jettent à l'eau, le voulant propre et pur mais se faisant, le noient de toutes le larmes du monde qui l'asphyxient de chagrin.

Ne lui reste que le feu. Craché de l'iris incandescent de sa fièvre d'amour, intense, fixe, ignorante des avidités de ce cauchemar ; brûlant de sa douleur torride, informe, rampant, flambant, soudain caché sous la braise pour renaître bientôt d'une cruauté placardée sur ses plaies ; le feu, froid, glacial, incisif tel un tard glacial et mortel.

Son esprit fulgurant, sans plus d'illusions, sans plus d'espoir, lancera sa mort en consolation comme ultime offre d'amour et d'apaisement à ce dernier vestige d'humanité, son plein cœur d'étranger qu'il a toujours su être, un autre humain.

Asperger, il était autiste Asperger. C'est trop tard. Il n'a pu supporter ce monde, cette humanité là.

Lui faisait partie d'un autre univers, un autre langage, une autre humanité. Un homme sans peau au milieu d'une tourmente, un homme captant tous les sons au milieu d'une cacophonie, un homme ne comprenant que l'amour sous les coups, Sans protection, cet homme est mort...

d'amour ?