La fourmilière blanche
J’avais bourlingué aux quatre coins de la planète, mais ma dernière expédition au Groenland me laissa un goût amer dans la bouche. Lors d’une sortie en traîneau sur la banquise de Thulé, je me trouvais face à une fourmilière blanche. Sa présence était opportune en Afrique, mais sous une telle latitude ? Mon estomac réclamait sa pitance depuis l’aube ainsi que mes samoyèdes, et je stoppai net l’arrimage. J’avais emporté quelques sardines à frire sur un réchaud d’appoint. Après m’être restauré, je cliquai le chien de tête et lui lançai un poisson puis je nourrissais le reste de la meute affamée. Au loin, un banc de phoques discutait avec agressivité et je m’apprêtais à lever les voiles quand je reçus un projectile qui me fit trébucher. C’était le cadavre d’un homme qui avait été éjecté du nid de fourmis. Il était bien mort, mais un parasite s’employait à le dévorer de l’intérieur. Sans demander mon reste, je quittai cette oasis de paix en claquant le fouet pour mettre en branle le convoi.
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