[ œ̃ pʁəmje fis efase, tʁistəmɑ̃ øʁø, kil nɔma pase. ]

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[løki] Chabe moi l’écueil ! Ils te laissent ni t’égonnecter, ni becqueter, ni te rafraîchir ! Ça transpife solide le méca musqué, tant, que la combi fond en pleurs. Oké, j’ai allumé clair que c’est pas le grand luxe, mais un bac à flotte ou une ultradouche, ça doit bien se trouver, même dans ce trou noir, non ? Un trou. Probo… trouduc de l’univers mais t’y croises que des trognes de nombril du monde ! Entre la petite qui s’enjaille quand elle se brûle, et l’autre contritionné de Tir-@me, manque plus que ça se mette à poquer le souffre et tu sauras ce qui t’attend au bout de ce couloir ! J'étouffe ! Il doit faire au moins quarante dans cette maudite madina ! Comment ils l’ont blazée, déjà ? Le temple ? Non. Le sanctuaire. Sanctuaire… Une protosecte dés@mante, pour sûr ! Toi et ta guigne de tocarde… t’aurais pu t’en douter aussi ! Sept millénaires de paix, y peut qu'y avoir un truc qui prolifoire... Tous les grogols qu’ont traîné leurs bottes ici ont, pour sûr, fini foulemorts ou dés@més ; et ceux qu'ont eu la cogite de décamper dare-dare avant d'atterrir ont craché sur l’@me de ne plus jamais charbonner dans le coin ! Mais ils m’ont jarté où, l’ACU, là ? Les gaziers se pavanent dans leur foutu désert de sel, sur des glisseurs poussés aux vents, sans techno, sans réseau, tout encapés de bleu de la tête au tarmac ! Sur l’@me, je suis tombée dans quel millénaire ? Et l’autre gosse qui trace devant sans piper mot… elle m’a bouffée des lucarnes pendant tout le trajet… à foutre la frousse, ce visage salopé d’indigo, ses cheveux crèmes et ses bigaros blanc sur blanc… mignonne en sorte, mais quand même, une gueule de biohackée trafiquée du compteur, qui carbure aux technoc@mes, pour sûr ! Oh. Redescend. Redescend et respecte. T’étais bien contente qu’elle t’arrache de ton bourbier, tout à l’heure, trempée jusqu’au pare-chocs à te faire grignoter les genoux par le sel ! T’aurais pas tenu un jour de plus, perdue dans cette purée de poisse, écrasée sous les soleils ! Ouais… Tu t’es sortie d’un merdrier pour un autre, et puis ? C’est ton crache-cash : va pas chialer ni te débiner, t’as signé en connaissance de cause. Recentre toi, t’es missionnée : capter les responsables, contrôler la techno présente, valider la pacificité de leurs intentions, leur vendre le Consilium, rentrer contrat signé, me la couler douce six mois. Là. C’est tout. Le grand chef. Viser le grand chef. Celui qui signe. La gosse a bavé que leur grand dissipateur gérait tout sur tout ici-bas. Pas tout capté. Mais si le dissipateur en question, c’est pas une bécane, c’est certainement que c’est LE gazier à voir. Au pire, je tombe sur un décalotté de l’âme, branché ésotérisme ou érotomanisme ou que-sais-je-encore, et je me débine sec en refusant ses graines du bonheur, puis m’excuse gentiment du dérangement. Au pire… Pfff ! ces yeux ! Ils me dés@ment rien qu’à me fixer ! Il veut quoi le vieillard tout sec ? C’est vivant, ou momi…

— C’est donc elle ! Toi, entends moi ! Je suis Cérumorn, ministre du culte, gardien du Sanctuaire et de la Loi. Il demande à te voir. C’est un grand honneur. Tu l'appelleras Grand Dissipateur, ou Monseigneur, ou simplement Seigneur. Tu lui marqueras le respect qui lui est dû et tu garderas une distance de dix pas entre lui et toi. Tu ne parleras que lorsqu’il t’en donnera l’autorisation. Tu ne lui poseras pas de questions sur l’a… Me comprends-tu ? Parle-t-elle seulement galac ? Oui ? Ne prends pas cet air ahuri ! Pourquoi me regarde-t-elle ainsi ? Tu es en sécurité. Elle me comprend ? Vraiment ?

Sur l’@me ! Ça vit ! Cette voix d’outre-tombe ! Ça siffle et ça grince, sans corps, sans coffre ! Acquiesce, fais la taire !

— Oui, Ministre Cérumorn, elle te comprend. Elle semble simplement peu familière de nos coutumes.

Déconne pas, la petite ! C’est surtout de voir un corps aussi délabré qui refroidit ! Il a quoi le machin ? Deux-mille ans ? Il mériterait un reconditionnement total, l’ancien ! Recyclage complet ! Pas idée de se mettre dans des états pareils…

— Oui, pardon, je vous enregistre, Monsieur. Je veux dire, je capte clair vos propos, Ministre Cérumorn.

— Euh, ah, oui ? Bien. Oublie tout ça, mon enfant. De toute façon, tout se déroule toujours comme il le décide. Suis-moi, à présent.

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