Le réveil
Je me suis réveillé, un médecin est venu me voir et j'ai tout de suite subit une batterie de tests et d'examens. Au bout de deux semaines, je n'avais toujours vu personne de mon entourage, je questionnais tous les jours, mais on me répondait que c'était trop tôt. Je n'avais aucune nouvelle de ma femme et de mes parents, je trouvais ça étrange, mais j'étais encore dans un brouillard important et le temps passait différemment dans mon esprit.
Au bout de deux mois, la brume se faisait de plus en plus diffuse et mes questions sur mes proches revenaient de plus en plus souvent. Je commençais à comprendre que quelque chose d'étrange se produisait. Je ne voyais toujours que les trois mêmes personnes, je n'étais pas sorti une seule fois de l'aile de mon bâtiment ou je ne croisais que cinq autres patients qui semblaient aussi perdus que moi.
Enfin, arriva le jour où une personne que je n’avais jamais vu ne vint me voir.
"M. Machinovic, vous devez vous poser un million de questions et c'est totalement légitime. Je suis le psychologue de cette branche de l'hôpital, comme mon père avant moi et sa mère avant lui. Je vous laisse poser vos questions, allez-y. Le brouillard dans votre tête doit commencer à s'estomper et je pense qu'il est temps que vous sachiez ce qu'il en est.
- Bien, ça fait maintenant un moment que je suis sorti du coma, et je n'ai encore vu personne de ma famille... Est-ce normal? Faites-vous ça avec tous vos patients?
- Non, normalement on préfère que les familles soient présentes rapidement pour ranimer les souvenir et les liens affectifs. Vous êtes un cas particulier, tous comme les cinq personnes qui peuplent cette branche de l'hôpital.
- Que voulez-vous dire par-là?
- Que vous êtes six personnes dans ce cas et que nous allons vous sortir de votre léthargie tous les six en même temps.
- Je ne comprends pas tout, qu'avons-nous de spécial?
- Un ADN particulier
- et?
- Et il va vous servir, ainsi que l'humanité.
- Mais où est ma femme? Elle est toujours en quarantaine? Ont-ils trouvé une solution contre ce virus?
- Votre femme n'est plus en quarantaine, une solution a été trouvée... Malheureusement, tout n'est pas aussi linéaire.
- Que voulez-vous dire par-là?
- Votre femme n'a pas été infectée, elle s'en est facilement sorti et la quarantaine a été rapidement levée.
- C'est parfait ça, quand pourrais-je la voir? Et mes parents? Ma sœur? Mes amis?
- C'est bien là le problème, je vais vous raconter une histoire et vous allez m'écouter attentivement avant de poser vos questions."
En disant ses mots, il se leva et se dirigea vers la fenêtre.
"Vous avez eu un accident de moto, vous vous êtes retrouvé dans le coma dans un état que l'on pourrait qualifier de grave. A votre arrivé à l'hôpital, votre pronostic vital était largement engagé et il n'y avait que peu d'espoir pour votre survie."
J'entendais ce qu'il me disait mais je ne voyais pas le rapport, j'étais là, éveillé, et, à priori, en pleine forme physique et mentale après la rééducation qu'ils m'avaient imposée.
"Il a fallu prendre des décisions... comme pour chaque hospitalisation grave à l'époque, nous vous avons fait un test Flash ADN afin de vous promulguer les soins les plus adaptés possibles. Ce test a révélé une enzyme qui entrait dans une étude de l'époque et qui permettrait, probablement, de vous sauver la vie. Nous en avons donc discuté avec votre famille et votre compagne.
- D'accord, et, si je suis là, je suppose qu'ils ont acceptés de me faire rentrer dans cette étude non?
- Vous supposez bien, mais ils ne l'ont pas fait tout de suite, ils ont cherché d'autres solutions avant de s'y résoudre.
- Comment ça? C'était risqué? Dangereux pour moi ou pour autrui?
- Non, pas du tout, le taux de réussite estimé était de 98%, alors que votre taux de survie à ce moment-là ne dépassait pas les 3%.
- Bah alors qu'est-ce qui les a empêché de signer tout de suite?
- Il y avait une autre étude en parallèle, qui leur proposait un taux de survie à 48%, autant dire 50/50, une pièce jetée en l'air comme l'a si souvent dit votre père.
- 48% vs 98% je n'aurais pas hésité longtemps.
- Oui, mais il y avait une contrepartie... Et ils ont fini par l'accepter suite au décès d'un membre de l'autre étude juste devant leurs yeux.
- C'était quoi cette contrepartie?
- le temps mon ami, le temps... Vous vous êtes endormi en 2048, nous sommes en 2132..."
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