Mes petits bonheurs (Lettre)
Voilà plein de bonheur à emporter pour la journée, cher Bruno.
Il fait bon vivre en Picardie et pour ma part en "bas de l'Aisne". Les forêts abondent et les rus et rivières débordent.
Ici dans mon village, les chats sont pléthore et tels des félins dans la savane, ils traversent les jardins sans se préoccuper des propriétaires. Les matous demeurent en réalité les vrais maîtres des lieux. Les chiens se multiplient et, trop nombreux, ils aboient sans cesse, aux voitures et aux promeneurs sans déceler la moindre différence. Quelques chevaux hennissent et des ânes braient, sans doute de la dernière plaisanterie.
Les basses-cours s'échelonnent éparses et les bavardages aussi.
Les gens pratiquent de même. Ils échangent des potins qui passent de jardin en parcelle jusqu'à la mairie en cette période proche des municipales.
Alors, dire qu'il s'agit de la joie, sans doute pas tout à fait, mais l'absence de tous ces repères susciterait de bien plus grandes inquiétudes.
Le bonheur, si infime soit-il, commence par le chant du coq puis celui des oiseaux. Viennent ensuite les tendres ébats d'un couple de tourterelles, les quatre chiens qui commentent l'actualité, les portes qui claquent de voitures filant pour la gare et le camion qui se remplit de nos poubelles qui se vident.
Le voisin part en footing, un autre en tour de piste.
Les arbres se tronçonnent pour l'hiver.
Les aéronefs délaissent des rubans laiteux dans le ciel avant de rejoindre l'aéroport de Roissy.
Cette routine je la partage avec toi, Bruno, comme un petit bonheur, pendant que mon clavier rythme mes mots, ceux qu'il y a dix minutes dormaient encore dans ma tête.
Amitiés
Jean-Michel
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#JMP 2025/10

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