FAIT DIVERS : J'ANGOISSE - JE NE MANQUE A PERSONNE.
[Valence (Espagne, octobre 2025)]
Il avait beaucoup plu ce jour-là. Les eaux étaient montées dans la Turia.
J'imagine les nuages déversant de grosses gouttes sur le toit de cet immeuble. Une fois qu'elles l'avaient inondé elles l'avaient perforé et s'étaient répandues sur les murs de l'appartement du dessous. Puis, elles  avaient ruisselé et formé de grosses flaques sous le lit et de mini-ruisseaux sous les pieds de la télévision toujours allumée qui crachotait des flashs lugubres et inquiétants. 
Celui-ci, le voisin retraité, avait pesté contre cette décision et avait dû se résoudre à appeler les plombiers. Ils arrivèrent.  Comme personne ne répondait, on se résolut à appeler la police. Elle prit la décision de fracturer la porte. Et là !..  là ils trouvèrent un corps gisant au milieu d'immondices. Ce qui en restait flottait dans une mare puante entouré de pigeons qui roucoulaient.
Cet homme avait été oublié de tous. Il vivait là, invisible. Quinze ans à côté des autres sans qu’aucun voisin ne s’interroge. Sans que ses enfants ne s'inquiètent.
Ce fait divers me glace plus qu'un crime.  Zola aurait parlé de fatalité sociale. Moi, j'y vois la tragédie d'un homme qui ne manquait à personne.  Je projette ma propre image dans cet  appartement de l'homme ignoré de tous.
Et toi lecteur, si tu venais à mourir subitement, combien de temps faudrait-il pour qu'on s'aperçoive de ton absence ?
 #solitude urbaine, #mort invisible, #Valence Espagne, #fait divers tragique, #oubli social. 

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