Accepter ce que l'on est
- Te souviens-tu de la fois où tu as démanagé, alors que nous allions entrer en sixième ?
- Oui. Bien sûr !
- Et bien, c'est là que tout a commencé. Arrivé au collège, je suis parvenu à intégrer un groupe de filles avec qui nous trainions au primaire. Alison, Rachel, etc. Mais tout le monde a changé. Nos amies de primaire ont commencé à ce maquiller et à critiquer le physique d'autrui. Moi, comme tu le sais, je ne faisais pas partis des plus minces. J'avais pas mal de formes et là, j'ai commencé à me cacher et à rester seule... Je suis resté seule... Un jour, dans mon casier, des dixaines de bouts de papiers avaient été déposés, sur chacun d'eux, des insultes en tout genre. "Tu ressembles à une pastèque" "Quand tu cours, on dirait un flanc" et j'en passe et des meilleurs. Ce jour là, je suis rentrée chez moi sans cesser de pleurer tout le long du chemin. Et une fois a la maison, je suis montée m'enfermer dans ma chambre. Ma mère s'y est précipitée en me voyant passer en pleur dans le salon. Mais je lui ai simplement dit que j'avais un long devoir à faire pour le lendemain et que j'étais fatiguée. Elle m'a répondu; "Travail bien, ma chérie". Puis elle est repartie. Tout cela a continué jusqu'à la fin de l'année. Durant les vacances d'été, j'ai reçu mon tout premier téléphone portable, comme tu le sais étant donné que nous avons passé les vacances côtes a côtes. Mais la fois où tu m'a demandé comment c'était passé ma première année de collège, j'ai eu peur de tout te raconter. Peur que toi aussi, tu agisses comme eux.
Fin des vacances, ce fut ma rentrée en cinquième. C'était à cette période que j'étais tombée amoureuse de Martin Briard. Il était tellement beau. Pour lui plaire, j'ai commencé à faire du sport pour maigrir et améliorer ma silhouaite. Mais un jour, Alison et Rachel m'ont aperçut courir et en ont profité pour faire des photos compromettantes et, bien évidemment, les poster sur tous les réseaux sociaux sur lesquels elles étaient inscites. J'ai alors commencé à recevoir des millions de notifications, insultes et moqueries. Pour ne pas inquiéter ma mère, j'ai tout caché et lui ai fait croire qu'il s'agissait de messages venant d'un groupe créé au sein de ma classe. J'ai ensuite arrêté mon sport pour éviter tout autres mésaventures telles que celle-ci. Puis, alors que je regardais la télé, j'ai vus une publicité parlant d'un cachet amaigrissant. Mais je me suis dis, non, tu ne tombera pas aussi bas. Le lendemain, au collège, Simon Biutin, celui avec qui nous nous entendions bien au primaire, est venu me demander comment j'allais. Il avait vu ce qui s'était produit sur les réseaus sociaux et s'inquiétait pour moi. Je lui ai bien sûr répondu que j'allais bien et qu'il ne fallait pas s'inquiéter pour moi...
Nous sommes resté ensemble tout le reste de la journée et ce jusqu'à la fin de l'année. Il était le seul qui ne me critiquait pas et qui appréciait passer du temps avec moi. A la rentrée de la quatrième, Simon est partit chez son père. Mais juste avant, il m'a déclaré qu'il m'aimait et qu'il attendrait une réponse à son retour. Mais moi, j'étais toujours amoureuse de Martin, qui continuait de m'ignorer et d'agir comme les autres. Pour moi, c'était ma dernière chance. Je suis donc allée en pharmacie avec mon argent de poche pour me procurer ce cachet amaigrissant, en prétextant que je l'achetait pour ma mère. J'ai alors commencé à en prendre à petite dose au début. Mais je ne voyais aucun changement. Alors j'ai commencé à sauter les repas, à moins manger tout en continuant d'avaler ces cachets. C'est là que je me suis enfoncée dans l'anorexie. J'ai réussi à perdre seize kilos en deux mois mais, insatisfaite, j'ai continué. A tel point que je suis tombée à trente kilos pour un mètre soixante. Mais il y a trois mois environ, j'ai fais un malaise au collège, durant le déjeuner et je me suis rétrouvée ici, à l'hôpital à subir des examens journaliers. Simon est venu me voir. J'en ai profité pour lui dire que je l'aimais et que je ne voulais plus changer pour les autres. Nous sommes ce que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts. Et même si nous sommes rejetés par certains, d'autres nous acceptent. Alors ne changeons pas pour plaire, surtout si cela met notre santé et notre vie en danger.
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