Conseil n°1: Courir vite!

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Ceci m’amène au premier conseil que j’ai pour toi : courir vite. Je m’explique :

Mathis et moi, nous étions dans le même club. L’entrainement m’avait fait du bien, je m’étais bien défoulé, mais je n’avais pas envie de rentrer tout de suite. Alors, au lieu de prendre un tram, lui et moi avions décidé de marcher et pourquoi pas passer devant un bar que fréquentaient des filles qu’on aimait bien. Il était 23h05 le 21 mai 2020. Je m’en rappelle très bien et c’est marrant car les quelques humains restant que j’ai pu croiser se rappelle tous de l’endroit où ils se trouvaient à cette date. Bref, alors que nous étions dans le quartier piéton, plusieurs détonations résonnèrent et le sol trembla. Les gens dans les cafés sortirent dans la rue, téléphone en mains mais plus aucun ne fonctionnaient. Ensuite, tout c’est accéléré. Un faisceau de lumière apparu au coin de la rue. Un jeudi soir dans une ville estudiantine, autant dire qu’il y avait du monde pour voir cela. Certains furent prit de panique et partirent en courant d’autre, comme moi, restèrent figés sur place. Et si c’était un nouveau type de flash mob filmé et que la toile entière me voyait fuir comme un lâche ? Je sais, je me rends compte de ma bêtise avec le recul.

Une sorte d’humain fripé sortit de cette lumière. Habillé de blanc, il tenait en main une sorte de parapluie déployé, couleur noire métallisée, comme sur la vidéo que j’avais vu. Maintenant nous savons que c’est le bélier permettant d’ouvrir l’espace.

— On dégage, lança Mathis en m’entrainant par le bras à l’arrière de l’attroupement.

Mes pieds étaient comme scotchés au sol et je ne pouvais décoller mes yeux de la scène devant moi : trois autres hommes apparurent du trou de lumière. Ils avaient l’air fripés eux aussi et portaient tous le même uniforme noir. Ils tenaient en main une cross, surmontée d’un disque de contour blanc qui émettait une large lumière bleue clair, presque douce. Si à ce moment là j’avais dû comparer cet objet à quelque chose que j’avais déjà vu à l’époque j’aurais dit une ponceuse disque. Une ponceuse qu’ils pointaient vers nous.

Mathis avait toujours eu plus de réflexes que moi. Lui n’était pas subjugué par ceci et il m’entraina de force à travers la foule de gens dont certains étaient déjà bien éméchés. Nous venions de laisser derrière nous un attroupement d’environ quarante personnes lorsque j’entendis une nouvelle explosion puis un sifflement. Nous nous miment à courir aussi vite que possible sur les pavés de la rue. Des hurlements :

— On continue de courir, cria Mathis.

Un flot de personnes dont les visages étaient déformés par la peur sur notre droite :

— On continue de courir putain.

Je ne regardais que son dos, je ne voulais pas voir ce qu’il se passait autour. La panique avait gagné toute la zone piétonne. Sans réfléchir, je suivais le dos de Mathis. Mes oreilles bourdonnaient. Ma vision était trouble. Mon ami nous avait conduit jusqu’à la place centrale d’où partaient les tramways mais c’était trop tard d’autres hommes/Aliens/choses, je ne savais pas bien comment les définir alors, étaient là et de nombreux corps gisaient déjà au sol. Leurs ponceuses bleues étaient d’une efficacité redoutable: un tir, une lumière, un mort ou plus. Je les ai vu faire, nous étions cachés derrière une voiture. À une distance de plusieurs mètres le disque bleu émettait une lumière dont le diamètre pouvait s’élargir de manière à toucher plusieurs personnes en même temps. La lueur par laquelle ils étaient arrivés commença à s’affaiblir, et oui les fameuses cinq minutes du début mais ça je ne le savais pas encore. Ils repartirent par celle-ci qui disparue rapidement. La seule trace de leur passage : leur victimes.

Nous en avions alors profité pour quitter notre cachette, l’objectif c’étaient les hauteurs de la ville. Le quartier de la butte. En longeant la route nous y menant, nous avions croisé de nombreux camions de police mais aussi de pompiers allant dans la direction opposée. D’autres explosions, d’autres cris mais plus éloignés de nous cette fois.

La butte atteinte nous donnait une vue imprenable sur toute la ville dont de nombreuses fumées se dégageaient et des sirènes aussi.

— Allons au planétarium, il y a une partie enfouie, on se repose quelque temps et on repart, décida Mathis.

Je le suivais sans émettre un son. Soudain, à un coin de rue, nous fumes bousculés par trois personnes qui nous firent tomber et en nous relevant, nous étions en face de quatre ridés. Mais oui, c’est cela, c’est à partir de là que je les ai appelé ainsi car ils ressemblaient à des vieillards avec une force de jeunot.

L’un avait un bélier et les autres leur ponceuse bleue, enfin bleue, pas tant que cela. Ils nous visaient et semblaient très étonnés de ne pas pouvoir nous atteindre. La lumière du disque était verte cette fois.

— Suffisamment jeunes ! hurla l’un avant que les autres se jettent sur nous.

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