Dans le terrain de sa grande villa, un homme joue avec un boomerang. Sa femme exaspérée sort de sa cuisine pour l'appeler.
— Jean-Pierre ! cria-t-elle. Lâche-moi ce foutu boomerang et viens manger ! C'est prêt !
— Encore cinq minutes chérie ! S'il te plaît !
— Non mais qui m'a fait épouser un gamin pareil, souffla Monique en retournant dans sa cuisine pour continuer de dresser la table.
Quelques instants plus tard, Jean-Pierre entra en hurlant et en se tenant la tête.
— Chérie ! Chérie ! Aide-moi ! Le boomerang m'est revenu en pleine tête !
— Mais c'est pas possible ! Je t'avais dit de faire attention !
Jean-Pierre rétorqua que ce n'était pas de sa faute mais de celle du fabricant de cet objet de malheur. Il décida qu'il porterait plainte contre la société qui produit le boomerang. Monique fit son possible pour l'en dissuader, arguant qu'ils lui riraient au nez, mais en vain. Elle se résigna, sachant très bien que quand son mari avait une idée en tête, il n'en démordait pas. Ses prédictions étaient exactes, le fabricant rétorqua que c'était le propre d'un boomerang de revenir en arrière.
— Je te l'avais bien dit ! lui dit Monique
— C'est bien la faute de quelqu'un si je me suis fait mal !
— Oui, la faute de l'andouille qui l'a lancé !
— Mais oui c'est ça ! Chérie t'es un génie, dit Jean-Pierre en prenant le visage de sa femme entre ses mains et en l'embrassant. J'ai trouvé.
Quelques jours plus tard, Jean-Pierre entreprit de porter plainte contre lui-même. Il argumenta cette théorie devant monsieur le juge, qui à la fin de son plaidoyer, et à la surprise de tous, finit par lui donner raison ! Le juge condamna la compagnie d'assurance de Jean-Pierre de lui verser une coquette somme d'argent pour dédommagement. De retour dans leur maison, Monique regardait par la fenêtre son mari jouer dans le jardin et se dit en secouant la tête qu'il ne fallait jamais sous-estimer Jean-Pierre !
- Inspiré d'un fait divers réel ayant eu lieu aux Etats-Unis -