3.9 – Nul n'est épargné.

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Si la perte rapide des satellites et donc, du GPS et d’une partie des communications internationales, avait fortement affecté les pays et régions développés, dans un premier temps, elle n’avait pas bouleversé la vie dans les pays en développement.

Dans la majorité des grandes villes de ces pays, la circulation erratique et anarchique n’avait pas permis la pénétration de la circulation autonome. Le GPS servait uniquement à la localisation et à l’orientation. Aussi lorsque celui-ci devint indisponible, les flux de circulations ne furent que peu perturbés. Les bouchons grossirent cependant du fait de l’indécision des conducteurs quant à leurs itinéraires. Mais cela ne changeait pas fondamentalement les charges des voies de circulation. Les principes ancestraux qui voulaient que là où la voiture laissait de la place, les motos se faufilaient et les piétons comblaient les vides furent plus que jamais d’actualité. Comme d’habitude, les voies d’autoroute étaient empruntées dans les deux sens et les vendeurs à la sauvette proposaient leurs marchandises sur les chaussées. Donc durant les deux premiers jours, la catastrophe n’eut pas de répercutions majeures sur la vie quotidienne.

Cependant, certains villages perdus dans les campagnes furent rapidement isolés en termes de communication. Ce qui obligea à certains déplacements non prévus vers les centres urbains.

Ces régions ne furent pas épargnées par les chutes de débris satellitaires. Les plus spectaculaires furent celles qui touchèrent la ville de Kati au nord de Bamako, Yamoussoukro et Niamey ou encore le canal de Suez.

A Kati, au Mali, les débris anéantirent l’état-major de l’armée malienne et en particulier le président de transition en place depuis plus de quinze ans. L’annonce de cet événement a aussitôt provoqué un soulèvement populaire et le pays plongea un peu plus dans l’anarchie.

C’est autour de la cathédrale de Yamoussoukro que se produisit l’évènement le plus spectaculaire. Vers quinze heures le mercredi un débris de satellite de plusieurs dizaines de kilos vint en effet percuter la lanterne de la Basilique Notre-Dame-de-la-Paix laissant un trou béant dans le dôme. Continuant sa course, le projectile percuta l’une des quarante-huit colonnes sur la partie ouest de l’édifice. Celle-ci s’effondra alors sur sa voisine qui, par effet domino, en entraina plusieurs autres dans sa chute. L’écroulement de ces colonnes entraina l’affaissement de la totalité du dôme et la ruine de l’ensemble de l’édifice. Par un étrange tour du destin, quelques heures plus tard, la nouvelle mosquée de Niamey, offerte par l’Arabie Saoudite au peuple nigérien subit un sort identique. Ces événements ne s’étant pas produits dans des heures de prière firent peu de victimes, mais néanmoins ils eurent un grand retentissement chez les croyants chrétiens et musulmans.

A Ismaïlia, sur le canal de Suez, un gros fragment satellitaire vint percuter un pétrolier qui se dirigeait vers Port Saïd et la Méditerranée. Le débris perfora la coque du navire qui n’était pas en très bon état et créa une brèche dans les réservoirs de pétrole. L’hydrocarbure se répandit dans le canal et rendit bientôt la zone invivable. Ayant perdu sa maniabilité, le bateau se figea en travers du chenal et un incendie se déclara qui le ravagea complètement.

De nombreux incidents furent ainsi relevés sur tous les continents durant les deux premiers jours.

Mais la situation changea du tout au tout avec l’arrivée de l’orage magnétique, le troisième jour.

Partout dans le monde, les réseaux électriques s’effondrèrent les uns après les autres, à l’arrivée des ondes solaires. La panne absolue d’électricité qui en résultat toucha toutes les activités à commencer par les régulations thermiques. La première victime de cette rupture d’alimentation électrique fut The Line en Arabie Saoudite. Ce projet pharaonique avait été inauguré trois ans au paravent. Cette ville constituée d’un bâtiment unique de cent soixante-dix kilomètres de long, deux cent mètres de large et cinq cents mètres de long vit subitement ses systèmes vitaux mis hors d’usage. La climatisation, la ventilation et l’assainissement de l’air cessèrent de fonctionner et la population de près de deux millions de personnes qui se trouvait à l’intérieur se trouva soudain soumise aux conditions climatiques naturelles du désert avec des températures dépassant les quarante degrés au milieu du désert environnant. Si une partie des habitants dont les logements étaient proches de la mer a pu quitter la cité. Comme les systèmes de déplacements étaient hors d’usage, ce ne fut pas le cas des personnes qui vivaient dans la partie désertique. Celles-ci périrent e déshydratation et de chaleur en quelques heures. Sur le site, un peu plus de quatre-vingts pour cent de la population fut ainsi pris au piège.

Dans ces pays, les paiements électroniques par smartphones s’étaient fortement développés, notamment sous l’impulsion du Groupe Orange dont l’oriflamme s’affichait à de nombreux coins de rue. Ici aussi cette activité s’interrompit de façon instantanée. De nombreuses bagarres éclatèrent entre les commerçants de rue et les acheteurs et l’anarchie s’installa promptement dans les rues.

Mais alors que dans ces pays le carburant principal était resté l’essence, l’absence d’électricité ne se fit pas sentir tout de suite sur les déplacements. Les problèmes surgirent lorsqu’il fallu refaire les pleins d’essence puisque les pompes ne fonctionnaient plus. Les raffineries furent prises d’assaut et les camions de carburant pillés. Dans les pays producteurs de pétrole, les pipelines furent percés afin de récupérer le précieux liquide. En de nombreux endroits ces pillages tournèrent mal et des incendies firent de nombreuses victimes. Les camions, voitures et motos, tombant en panne d’essence, encombrèrent progressivement les chaussées. Leur nombre devint tel que les grands axes devinrent impraticables.

Ainsi l’ensemble de la planète s’enfonça dans un crise qui mit à plat l’ensemble des infrastructures sociales et politiques. Mais le pire restait encore à venir ...

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A suivre ...

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