Argynnis et son aile cassée
[…] Papillon éphémère
Aux ailes de verre
Prisonnière du fil
de vos secrets
Papillon qui espère
Juste un peu de lumière
Pour sécher ses couleurs
Au feu de vos désirs […]
Chanson de Céline Dion, Papillon en 1998
Des beaux papillons qui vole dans les branches. Disparaissent et revienne. Pour créer leur vie : trouver à manger, faires des œufs, jouer avec des amis, et polliniser. Mais certain, son pris dans le bec des mésanges. La mort devient un nutriment pour la survie de l’espèce. Et la terre qui attend les déjections des mésanges pour fertiliser les sols vivant des clairières forestières. Le cycle de la vie triste et beau, donne naissance à toute ses splendeurs, de l’infiniment petit à l’infiniment grand.
Puis un jour ce petit garçon en promenade avec ses parents et sa grande sœur, trouve sur le sol un magnifique papillon Argynnis de couleur orange fauve avec des points noirs. Élio le stimule pour savoir s’il est en vie. Soudain émerveillé Argynnis bouge. Il tend sa main pour que le papillon monte. Il est faible, Élio l’aide délicatement avec son doigt, il pousse son derrière.
« - Hé ! Regardez le beau papillon ! crie-t-il. Sa famille le regarde et viens vers lui.
-Il est beau ! mais son aile est cassée. Il ne survivra pas longtemps. Explique le père. Le jeune garçon fait une petite grimace de tristesse.
- OH ! … Il faut le sauver ! s’exclame-t-il joyeusement.
-Désolé, on ne pourra pas. Lui fait un bisou sur le front. Il faut qu’il se transforme en terre. Argumente le second père.
- Mais… pleure-t-il, il est beau et fragile, il mérite de vivre.
- Je vais t’aider avec internet. Le soutien sa sœur avec un câlin. »
Rentré chez eux, Élio et Jade vont sur le navigateur internet et recherchent des informations pour sauver le papillon. Argynnis attend sur la commode de la chambre sous sa cloche de fromage en tissus. Ils trouvent quelque astuce pour réparer son aile, les fleurs qu'il mange comme l'acacia, pissenlit, cornouiller, jacinthe des bois, anémone sylvie et l’eau.
Presque aussitôt, les informations arrivées à ses oreilles et ses yeux, il court dans le jardin cueillir un pissenlit et une jacinthe. Prend une toute petite soucoupe de pot de fleur la rempli d’eau. Élio dépose tout dans sa chambre le plus près du papillon lent et chancelant. Tous les deux ne bougent pas, l’un par peur et l’autre guette son patient. Le petit garçons s'inquiète et appelle sa sœur.
« - Il ne bouge pas ! Ronchonne-t-il.
-Il se paralyse par peur ou il se laisse mourir, suppose-t-elle.
- Pourquoi se laisser mourir ?
-Car sans ses ailes il ne peut plus se nourrir en haut des fleurs, affirme-t-elle.
- Ses ailes sont le seul outil de transport ?
- Oui toute sa vie est dans les airs, il émerveille de ses couleurs et de sa grâce puis il laisse sa place à la fragilité et l’injustice de la vie.
-Je croyais la vie gentille, souffle-t-il. La vie va être méchante avec moi ?
-Je ne sais pas, mais la famille est là pour nous et la société humaine aime guérir les maux, pour se croire plus fort que l’instable et notre faiblesse, conclut-elle avec un petit ton ironique et des chatouilles.
-Je suis assez beau pour être protéger ? s’interroge-t-il.
-Oui tu es le plus mignon !
- Mais je suis donc faible aussi ?
- Oui, moi aussi je suis fragile.
-Nous sommes tous fragiles et forts en même temps, cela dépend où nous sommes, déclare le père. Élio s’enfonce dans ses bras.
-D’accord je peux être faible en course, fort en saut puis être faible avec un os cassé et fort pour me cicatriser, et être très triste et très heureux.
- Bien sûr ! Poursuivent-iels tous les trois en choeur. »
Élio dans son sommeil, se met à rêver d’Argynnis. Il vole, tourbillonne et plane. Il passe entre les tiges des plantes et se retrouve collé dans une toile d’araignée crabe. Il se débat, qu’une seule aile est accrochée, va-t-il s’en sortir ? Le papillon se met à tirer, à battre des ailes très vite et très fort. Argynnis tombe sur le sol avec l’aile intérieur déchiré. Il voulait vivre mais sont voeu ne se réalisera pas, pour le cycle de la vie. Le petit garçon se réveille engourdie, songe que son rêve n’est pas un hasard et se dit que le papillon lui parle. Élio se lève pour le regarder et chuchote : « Mon beau papillon, tu vas réussir à vivre. » Comme si le mot « mon » pouvais le sauver, que cela puisse réaliser ses désirs.
Au petit matin après un bon déjeuner et d’avoir bien lu la page internet sur une méthode pour réparer l’aile. Il marche vers l’espérance, il voit le papillon bouger, Élio est sérieusement content. Il prépare donc le tissu d’un sachet de thé comme un remplaçant. Il essaye de copier la forme des bord interne de l’aile avec délicatesse mais ce n’est pas facile. Ensuite il découpe le tissus extra fin, le dépose et le colle. Adresse un grand sourire pour la déchirure refermé. Il reste à attendre le séchage de la colle. En attendent, il remet des nouvelles fleurs et change l’eau. Après deux heures, Élio retourne examiner Argynnis, cependant il ne vole pas, il marche de temps en temps. Cela le rend triste mais il espère encore en se disant qu’il faut du temps.
Le lendemain Argynnis est mort. Par contre il laissa derrière lui des œufs sur la tige de la fleur. Seul le garçons humain pleure et trouve la vie moche. Mais pourquoi être triste c’est laid, alors que la mort dans la vie se renouvelle pour créer d’autre belles couleurs. Élio pense que ce n’est pas le cadavre qui souffre seulement un cœur vivant et généreux qui affronte le monde. Il redonne à la terre son papillon et remet la branche avec les œufs dans les touffes d’orties pour les futures chenilles. Puis les chenilles se transformeront en papillons qui voleront et tourbillonneront rempli de vie. Éblouissant les yeux et le cœur des spectateurs comme la terre crée des êtres incroyables.
« Vole, vole, vole papillon
au-dessus de mon école
Vole, vole, vole papillon
au-dessus de ma maison […] »
Chanson vole, vole, vole papillon de Virginie Reisz.
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