Cancer de mes pensées

Une minute de lecture

Et j’ai donnée,

priée,

encore,

et encore,

frôlant tant de fois le pays des morts.

Cancer de mes pensées,

Tu m’aimes au point de m’en détester.

Et ta haine,

qui ecchymose mon visage et mon âme,

habite mes cauchemars,

qui n’attendent même plus la nuit,

n’étouffent plus leurs cris.

Mon amour est aveugle et noctambule

Je n’en éprouve que quand tu dors.

A chaque regard que je pose sur ta peau, qui fût,

autrefois mon addiction,

je me promet, je jure,

devant tous les dieux,

qui acceptent d’entendre ma supplique,

que jamais plus,

non,

je n’aimerai,

car c’est une affliction.

Mais tes mains invisibles se resserrent,

m’étouffent.

La peur d’un fou,

j’ai l’impression de te voir partout.

Remplaçant le regard de Dieu lui-même,

j’abdique, je saigne,

tu as raison,

sans doute,

tu me le répète tellement,

jamais personne ne m’aimera vraiment.

(Dans la peau de ma mère, qui ne sut jamais en parler.)

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