Chapitre 10
"On a fait beaucoup depuis. On a aidé des mamies à faire des courses. Des hypocrites aussi qui veulent juste un peu d'aide mais ça me gênait pas. Il reste plus que deux semaines à ma mère mais son état mental est correct et j'arrive à parler avec elle. Ils ont prévu une opération mais elle à dit non, elle la juge trop risquée et préfère mourir "moins brutalement".
Je me disait sur le coup, entre deux pleurs que c'était un peu trop irréfléchi. Mais maintenant je me dis que j'aurais fait la même chose si j'étais elle.
Mon esprit ne me jouait pas de tours et ce que je pensais s'est avéré réél : On s'est amusés, embrassés et on s'est aimés toujours plus fort.
Ma mère a miraculeusement accepté le fait que je suis gay, qui m'a fait passer de l'émoi au désespoir de ne jamais pouvoir rembourser ma dette. C'est moi qui mérite de mourir.
J'ai jamais vraiment compris ce que cela faisait de savoir un proche dans un état presque mort, et je me suis encore moins imaginé dans la peau d'une victime d'un accident, d'un coma de trois ans, d'une mort proche.
Dans quatorze jours ou moins, je vais avec toute ma désespérance en tête, savoir ce que ça ferait. Mon deuil ne durera sûrement que quelques jours, car je comprendrai qu'au fond, elle sera toujours là, dans mon cœur.
Je ne supporterais pas de la voir passer dans l'au-delà.
Jusque là, on se sentira bien, et j'espère que si elle arrive à survivre, quels étaient ses rêves.
Peut-être que...si elle accepterait l'opération, bien que même de toute l'eau qui me contient déversée en larmes ne suffirait pas à la faire changer d'avis, elle survivrait.
Avec des si, on pourrait refaire tout."
Je ferme mon cahier et, par miracle, je trouve une profonde joie de vivre dans ce monde, qui me cause jusqu'à présent que malheur et mort autour de moi. Je me trouve, en réalité, content d'être encore en vie dans le cimetière fermé à double tour de ma vie.
Peut-être la clef est dans le trou inscrit par mon nom.
Je n'éprouverais aucun remords en mourant. Je sais que je n'oublierais personne, mais je ne le ferais pas. Je le ferais jamais.
Je mange un petit gâteau, me lave puis sort pour faire un jogging dans ce miraculeux jour ensoleillé.
Je met en route "In the stars" de Benson Boone pour commencer.
Ce jogging, je ne l'oublierais jamais.
____________
Fin du chapitre 10 ! ^^
J'ai fait un peu près la moitié mais ne m'en voulez pas s'il vous plaît ! Bonne journée ou bonne soirée !
Annotations
Versions