Atelier n°6 - La description des personnages

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Consigne : On va rester dans les descriptions avec la formule petit jeu "vrai ou faux" mais cette fois en se penchant sur la description des personnages.
Deux personnages décrits et l'un se rapporte fortement à un personnage réel, l'autre sera complètement fictif. Un petit paragraphe chacun, on peut étendre à l'équivalent d'une page par personnage si vous le souhaitez, histoire de voir comment étoffer.

Texte 1 : Le crack head du métro

C'était marrant parce que Joanna portait les mêmes vêtements que le lapin. Je lui montré et on a rigolé. Le lapin rigolait pas. C'est vrai que ça doit pas être marrant de coincer ses doigts sur la porte à chaque fois qu'on entre dans le métro. à croire qu'il le faisait exprès. J'ai fais des oreilles de lapin à Joanna et à Ryan et on a tous fait des oreilles de lapin, même Tatie Rachel. Mais le lapin trouvait toujours pas ça marrant alors j'ai arrêté parce que je voulait pas qu'il soit plus triste qu'il était déjà ou qu'il croit qu'on se moquait de lui.

Après quelques stations, un monsieur est passé à côté de nous. Il avait pas de chaussures mais on aurait dit qu'il avait pas froid. Il marchait en se grattant la tête et le dos. Il parlait tout seul et vite, j'arrivais pas à comprendre ce qu'il disait. Il avait un pantalon et T-shirt comme les vêtements de l'hôpital de Maman, que j'ai droit de mettre pour jouer parce qu'on peut les jeter après, c'est pas grave.

Tout le monde regardait le monsieur mais lui il regardait personne, même quand il m'a demandé "Vouzavez pas une p'tite pièce svous plaît ?" Il m'a pas regardé. Après, il a crié comme les fous : "Me touchez pas !" mais personne le touchait. Un grand monsieur a crié : "Hey les gars, faîtes attention aux crack head, les crack head sont de sortie !"

Tatie Rachel a pris Ryan dans ses bras, s'est levée et nous a dit de nous lever pour nous mettre au fond du métro. Mais le monsieur qui a craqué il s'agitait dans tous les sens et il a courru vers nous en criant "Me touchez pas, me touchez pas !" et d'autres trucs que j'arrivais toujours pas à comprendre.

Joanna a serré ma main très fort et Ryan pleurait et moi je me disait que le monsieur il a pas le droit de faire ça, qu'il va se faire arrêter par la police si il continue à crier dans le métro comme ça. Et puis tout à coup, le monsieur craqué, il a enlevé son t-shirt et c'était plus un monsieur mais une dame. Une dame très maigre avec les seins qui descendaient, comme dans les documentaires sur l'Afrique que Papa regarde sur Arte, la chaîne la plus ennuyante de la terre où je comprend rien à ce qu'ils disent.

Texte 2 : Françoise la véto

Une dame est venue avec sa queue de cheval et son bouledogue : "Il doit avoir des parasites. Si vous voulez, je peux l'examiner." Tatie Rachel a pris Poupoune dans ses bras et elle avait l'air pas très rassurée en voyant le gros petit chien aux dents du bas avancés s'approcher de sa jambe. "Rassurez-vous, il ne mord pas, il est très gentil. Il s'appelle Bruce Willis. Moi c'est Françoise. Je suis vétérinaire."

Françoise, elle a les cheveux de la même couleur que les poils de Bruce Willis, qui ont la même couleur que le sable. Elle l'appelle quasiment jamais Bruce Willis, sauf au début quand elle l'a présenté. Le reste du temps c'était : "Mon p'tit chéri" ou "Bruce-vient-ici-j'te-dis." Je trouve que Françoise ressemble à son chien ou l'inverse. Ils ont tous les deux l'air d'être un peu perdu et un peu fâchés, en tout cas au début quand on les a rencontrés. Après, quand ils souriaient, ils avaient l'air moins fâchés, mais toujours un peu perdus.

On est allés à son cabinet, qui était en fait une salle collée à sa maison. En descendant de la voiture, devant la maison-cabinet de vétérinaire de Françoise, Poupoune a commencé à hurler. Elle se débattait dans les bras de Tatie Rachel comme si on lui faisait mal, avec ses petites pattes arrière qui pendouillaient. "Elle n'aime pas trop aller chez le véto" a expliqué Tatie Rachel. J'ai demandé à Poupoune pourquoi elle avait peur.

- Tu ne sens pas l'odeur ? Ça sent le produit antiseptique, la peur et la mort là-dedans.

- T'inquiète pas, ça va aller.

J'essayais de la rassurer en la caressant, mais elle sentait ma peur, c'est comme ça avec les chiens, on peut pas leur mentir.

- Arrête de dire des conneries. T'en sais rien du tout. J'aime pas les Docteurs. Il font des piqûres et après ils nous mettent un doigt dans le cul !

Et c'est vrai que c'est ce qu'il s'est passé, mais pas dans cet ordre là. Françoise a mis sa blouse de véto et Poupoune sur la table en acier. Puis elle a caressé qui l'a mordue. Mais c'était comme si elle sentait rien, elle a continué à la carresser et elle a crié : "La voilà la sale bête !" en nous montrant un énorme poux gris, qui était en fait une tique, et qu'elle avait retiré avec une espèce de pince en forme de crochet.

"Tu veux voir un truc cool ?" m'a demandé Françoise. Elle a posé la tique sur une table en carrelage et a allumé un briquet. On a entendu un bruit qui ressemblait au sifflement d'une bouilloire à l'ancienne sur le gaz, mais pas qu'on branche avec une prise. Puis il y a eu un "Poc" parce que la tique a explosé.

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