Chapitre I : La forêt embrumée

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Cette histoire est celle d’un jeune garçon du nom de Léo Fengári. Depuis petit il était très peureux et souffrait d’anxiété sociale. Il était incapable de communiquer normalement avec d’autres personnes que ses parents, Jackson et Elizabeth, et surtout, son meilleur ami, Mike Eis. Il rencontra ce dernier à la maternelle, il fut le seul à venir le voir et Léo fut impressionné et éblouit par le charisme qui se dégageait de Mike. Le courant passa vite, et en grandissant son nouvel ami devint en quelque sorte son guide. Le temps passa et le jeune garçon aimait sa vie, elle avait beaucoup changé grâce à son ami. En sa compagnie il était maintenant capable d’affronter le regard des autres, et il faisait plus d’effort pour communiquer.

« Léo ! s’exclama le jeune garçon

— S-Salut. Tu vas bien ?

— Tu sais quoi ? Mon oncle va passer la semaine chez moi, tu vas voir, il est super cool ! affirma-t-il sur un ton survolté

— C’est pas celui qui a un regard de tueur ? demanda Léo peu sûr de lui

— Un regard de tueur ? Mon oncle est un véritable ange, il est toujours souriant avec moi…

— Tu as sûrement raison. J’ai tendance à détourner le regard quand je le vois. dit-il en rigolant nerveusement

— Mais non, pas à chaque fois. En cinq ans il est venu que trois fois… »

Léo le regarda fixement.

« D’accord c’était à chaque fois. Mais je ne m’en fais pas pour toi. Oublie pas l’objectif de cette année. Cette année tu dois parler avec le maximum de gens pour vaincre tes peurs. D’après mon père c’est en bravant le froid qu’on dompte l’hiver. rappela Mike

— Oui, tu as raisons. Objectif : éveil du lion. dit-il avec un peu plus d’enthousiasme

— Je te garantis que je ferais sortir le lion en toi ! Tes parents t’ont nommé comme ça alors il faut leur faire honneur… »

Mais tout ne se passa pas comme les deux enfants l’avaient prévu. Une tragédie allait ébranler le quotidien des deux amis. À la fin de la semaine de visite de l’oncle de Mike c’était l’anniversaire de Léo, pour l’occasion les deux passaient la journée chez le principal concerné. En début de soirée, en sortant du travail, le père de Mike venu le chercher, il était temps pour les deux de se quitter pour ce jour-là, mais ils s’attendaient à se revoir très bientôt, du moins c’est ce qu’ils auraient espéré.

« C’était vraiment cool ! L’année prochaine je ferais une meilleure fête que toi, c’est certain ! s’exclama le plus expressif des deux

— C’est plutôt avec mon père que tu es en compétition dans ce cas. Mais je te promets de tout préparer moi-même l’année prochaine…

— Mouais. T’as intérêt sinon je serais le gagnant. ajouta-t-il sur un ton moqueur

— Allez, on y va, ta mère et ton oncle t’attendent. Encore merci de l’avoir invité. Tu te dépasses de jour en jour mon p’tit. déclara le père de Mike

— M-Merci… »

Cette journée fut un réel plaisir pour les deux garçons, mais ce n’était rien d’autre que le calme avant la tempête, les dernières joies avant la tragédie. De retour à son domicile, Mike se dépêcha de retrouver sa mère pour lui raconter sa journée, et c’est alors qu’il découvrit avec effroi et terreur son cadavre qui gisait sur le sol de la salle de bain. Il hurla et tenta de la réveiller mais rien n’y faisait. Son père arriva en courant et appela les urgences. Cependant il était déjà trop tard pour elle, trente minute plus tôt elle aurait été sauvé. La police intervint rapidement, et plaça Mike et son père sous protection. Le principal suspect était déjà tout désigné. C’était un tueur en série qui avait disparu des radars de la police, ledit tueur aurait sans doute tué la famille tout entière s’il en avait eu l’occasion. Léo avait terriblement peur du regard de l’oncle de son ami, son intuition ne l’avait pas trompé, ce regard de tueur ne reflétait que sa véritable nature. Mais tout cela, Léo ne le sera que bien plus tard dans sa vie, personne ne fut en mesure de lui expliquer la situation, s’il avait appris que si le père de Mike n’était pas venu pour récupérer son fils, alors sa femme aurait été sauvé, le petit s’en serait voulu à vie. L’état du jeune garçon s’était gravement détérioré en l’absence de son meilleur ami, tout ce qu’il avait fini par prendre pour acquis s’écroulait sous ses pieds, tous les efforts qu’il avait fait s’envolaient, devenant des maux qui le dévoraient de l’intérieur. Par chance lorsque Mike était encore là, il avait eu une petite sœur du nom de Riley, qui était un excellent soutiens moral, puis, quatre ans plus tard, une autre sœur du nom de Eve avec qui il était plus que fusionnel. L’année suivant la naissance de sa seconde sœur il rencontra une personne atypique.

« C’est qui cette fille ? demanda un élève à une autre

— Elle n’était pas là l’année dernière. fit remarquer un autre élève

— Alice Raise. Encore un nom que je vais être obligé de retenir. pensa Léo

— Mec t’es en quel classe ? demanda un élève

— En cinquième cinq. La nouvelle est dans ma classe. se vanta l’autre élève

— La chance gros ! Je l’ai vu et elle est trop belle ! Par contre t’as aussi le mec glauque… »

Dès son arrivée elle était très populaire, elle s’entendait avec tout le monde, et tout le monde voulait être son ami, tout le monde sauf notre protagoniste qui comme l’année précédente les évitait tous. Mais cette Alice ne semblait pas accepter cet isolement. Chaque jour elle venait parler avec lui de tout et de rien, et ce même s’il s’obstinait à ne pas répondre. Cette fille lui rappelait Mike, ce qui le terrifiait, il avait peur qu’en l’acceptant elle disparaisse elle aussi.

« Tu vas trouver ça bizarre mais j’aime bien rester avec toi. T’es pas très bavard mais au moins t’es pas un hypocrite comme nous autres. On fait toujours tout pour être aimé quitte à complètement changer, mais toi tu es différent, tu restes fidèle à toi-même et tu vis paisiblement sans demander de compte à qui que ce soit. Je sais qu’avec toi je peux être moi-même et sourire pour de vrai, ça me fait du bien…

— …

— Désolée, je dois t’embêter avec mes histoires. Même si je pense que je dois t’embêter en permanence. Tu dois avoir tes raisons d’éviter les gens, et je ne suis même pas fichue de respecter ça. Tu dois vraiment me trouver bizarre à venir te raconter ma vie tous les jours, mais j’apprécie vraiment ces moments, toi au moins tu ne me juges pas au moindre fait ou geste. En trois mois je ne t’ai jamais entendu, même si c’est très égoïste je continuerais de venir te voir jusqu’à ce que tu m’acceptes. Et si un jour tu en as vraiment marre de moi, tu n’auras qu’à le dire et je te laisserais tranquille à jamais…

— Alice c’est là que t’étais ? Tu disparais tout le temps… à cette heure-ci… tiens pourquoi t’es avec ce type lugubre ? demanda une élève accompagnée de trois autres filles

— Bon je te laisse pour aujourd’hui Léo. On se revoit lundi…

— Attends mais explique nous. Ce gars est super louche. Il parle jamais, il sèche les cours de sport et les activités de groupe ! Me dit pas que tu as pitié de lui. déclara-t-elle sur un ton moqueur

— Tout simplement parce qu’il est mon ami. Qu'est-ce qu’il y a de bizarre à venir le voir ? répliqua la jeune fille

— Mais…

— Peu importe ce que vous pensez de lui. Lui et moi sommes les seuls concernés et je préfère encore être détestée que de vous entendre dire du mal de lui sans le connaitre. ajouta-t-elle en partant »

Sa réputation en fut entachée, de moins en moins de gens voulaient rester avec elle, mais ça ne l’importait que très peu, elle était déjà très heureuse que Léo accepte de l’écouter. La fin de l’année arriva et le jeune garçon daigna enfin lui répondre.

« J’espère qu’on sera encore dans la même classe l’année prochaine. En tout cas même si ça n’arrive pas on continuera de se retrouver ici, n’est-ce pas ?

— T-Tu es vraiment bizarre… comme fille. déclara-t-il d’un air nerveux

— Hein ? Tu m’as vraiment répondu ? Génial ! s’exclama-t-elle en l’enlaçant

— Tu m’as tenu compagnie toute l’année. Je te dois bien ça. Ça n’a pas dut être facile de parler avec quelqu’un qui ne répondait jamais… »

Elle se mit à pleurer. Léo ne savait plus du tout où se mettre.

« Désolée, c’est pas de ta faute. J’ai juste les larmes faciles. ‘Fin ça serait mentir que de dire que ce n’était pas difficile parfois. Mais ça en aura valu la peine. Si j’avais abandonné je n’aurais jamais pu t’entendre parler.

— Désolé…

— T’en fais pas. Tant qu’on ne recommence pas je serais heureuse. Je ne te demanderais pas de m’expliquer pourquoi tu es toujours resté silencieux, ce sera à toi de me le dire quand tu te sentiras près. Mais en attendant, je compte sur toi pour la suite ! s’exclama la jeune fille d’une voix emplie de bonheur »

Le temps passa et rien ne changea entre ses deux-là. Léo lui parlait et restait muet face aux autres. Cependant il prit part à certains cours de sport et à certaines activités de groupe tant qu’il pouvait rester à ses côtés. Mais comparé à celle qu’il avait avec Mike, cette relation ne se limitait que à l’école, chez lui il passait son temps devant des animés, sur la console et bien entendu, avec ses sœurs. Ils passèrent le reste de leurs années de collèges ensemble et allèrent dans le même lycée ou par chance ils se retrouvèrent dans la même classe. Mais cette vie heureuse qu’il vivait n’allait pas durer et le 27 novembre 2019 allait marquer le dernier jour de ce qui était pour lui le quotidien parfait. En rentrant de l’école pour s’occuper il s’imaginait souvent un tas d’histoire et une pensé lui traversa l’esprit.

« Et si moi et mes proches on était transféré dans un autre monde, un monde comme je les aime, avec de l'héroïque fantaisie, un monde plus amusant que celui-ci. Vu mon manque de courage et ma personnalité je ne serais clairement pas le héros. C’est un rôle qui irait bien mieux à Alice, ou mieux à... Mike… »

Le lendemain il pleuvait. En arrivant à l’école le garçon ne se sentait pas très bien et son amie lui avoua être dans le même état. Après la première heure de cours ils allèrent sous le préau pour prendre l’air, et le temps passa plus vite que prévu. La pluie se faisait de plus en plus forte donc ils prirent la décision de rentrer à l’intérieur, mais avant d’atteindre la porte ils remarquèrent une chose impressionnante dans le ciel. Il s’était illuminé d’une vive lumière blanche qui commença très vite à se fissurer d’un éclat mauve. Les deux adolescents étaient paralysés, pour eux le temps s’était comme arrêté, ils n’entendaient plus que les battements effrénés de leur cœur. La foudre frappa et ils disparurent sans laisser aucune trace derrière eux. Une fois emportés par la tempête, le ciel devint un somptueux ciel sans nuage. Deux heures passèrent depuis l’incident de la tempête et Léo se réveilla enfin. Il était seul au beau milieu d’une forêt brumeuse. Le jeune adolescent regarda autour de lui, il ne comprenait rien. Ses vêtements étaient différents, il portait une sorte de tunique bleu.

« Alice ? Tu es là ? Où est ce qu’on est ? »

Le jeune garçon ne voyait presque rien, très fatigué, la peur et le froid commencèrent à l’envahir. Devant lui se dresser un immense rosier noir et en son centre se trouvait une chose brillante. Intrigué il se leva pour y jeter un coup d’œil. Il voulut écarter certaines roses pour mieux y voir mais en le touchant le garçon pris feu. De peur il hurla et se roula au sol. Il tenta d’enlever son haut mais rien n’y faisait, il courut vers un cours d’eau qu’il entendait au loin et y sauta. Mais même l’eau n’éteignait pas ses flammes. Cependant, en ressentant la froideur de l’eau, Léo se rendit compte qu’elle ne lui faisait aucun mal depuis le début, qu’il n’avait aucune blessure et qu’il ne ressentait pas de chaleur. En se calmant elles disparurent. Épuisé, le garçon sortit de l’eau et se mit assis contre un arbre. L’adolescent essayait de se persuader que tout ça n’était qu’un cauchemar, que ses sœurs allaient bientôt le réveiller.

« Léo je te trouve enfin ! s’exclama Alice en le serrant dans ses bras

— A-Alice ?

— Qu'est-ce qu’il t’es arrivé ? Je t’ai entendu hurler pendant un très long moment. Ç’a était dur de te rattraper, tu cours vite quand tu veux. demanda la jeune fille essoufflée

— Je sais pas. J’avais l’impression de prendre feu…

— Bon, on m’a toujours dit de ne pas faire ça, sinon il m’arriverait des choses horribles, mais il faut que j’en sois sûre. Léo on est dans un rêve n’est-ce pas ? enchaina-t-elle

— Toi aussi tu te le demandes ? Dans ce cas je pense que ce n’est pas le cas. Pourquoi on est ici ? questionna-t-il

— Je ne sais pas. Je sais juste que je ne ressens plus le même mal que ce matin. Sauf qu’au début j’avais l’impression d’être super fatiguée, et là depuis un moment ça va beaucoup mieux. Toi aussi ?

— Non, j’ai l’impression d’être encore plus fatigué qu’au début. Et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai tellement faim depuis mon réveil…

— Tu es trempé. On va faire un feu pour te réchauffer et ensuite on essayera de sortir de cette forêt. déclara la jeune adolescente en tendant la main à son ami »

Ils se posèrent dans un coin un peu plus dégagé. Les arbres de la forêt étaient immenses et le ciel était presque invisible peu importe où ils étaient allés.

« Tu sais faire du feu ? demanda Léo

— Je fais du camping avec mes parents tous les ans depuis que je suis petite. C’est une chance pour nous. Par contre c’est pas facile sans matos. expliqua Alice

— En parlant de famille, t’as pas l’air troublé par ce qui se passe, du moins t’as pas l’air de le prendre trop mal. remarqua-t-il

— Tu rigoles j’espère ? Actuellement je suis terrifié mais je ne dois pas céder. Je dois réfléchir pour comprendre et trouver une solution.

— Désolé, je voulais pas… je suis encore une fois un boulet. Mais je vais tout faire pour pas te ralentir. Et je veux même t’aider du mieux que je peux ! Qu'est-ce que je peux faire ! s’exclama le jeune adolescent

— Euh ? Essaye de trouver un peu plus de bois. Le moins humide possible. Mais ne va pas trop loin, avec tout ce brouillard ça pourrait être dangereux… »

Il partit et au fur et à mesure qu’il restait dans cette forêt, la fatigue s’estompait, mais le froid quant à lui ne faisait qu’empirer. En s’éloignant d’Alice il entendit une sorte de hurlement animal au loin. Il se dépêcha de prendre le plus de brindille possible et retourna au camp en courant.

« Déjà de retour ? Viens j’ai fini alors réchauffe toi avant de tomber malade…

— T’as pas entendu ? interrogea-t-il paniqué

— Entendu quoi ?

— Cette forêt doit grouiller de bête sauvage. On devrait partir au plus vite ! s’exclama-t-il

— Oui comme toutes les forêts. Mais je comprends ton inquiétude. On est dans un lieu inconnu, probablement dans un monde inconnu, mais…

— Quoi ? Comment ça ?

— Il y a des tas de plante que je ne connais pas. Je ne suis pas une experte mais qu’il y en ai autant c’est louche. ‘Fin si c’était que ça il pourrait encore y avoir un doute, mais, j’ai vu une sorte d’écureuil avec une queue lumineuse, et pour le coup je ne pense pas qu’il y en ai chez nous. avoua Alice

— Impossible. Pourquoi on aurait été invoqué dans un autre monde ? Ou alors on est mort ? Pourquoi il faut que ça tombe sur nous ? questionna-t-il dans un élan de panique

— Calme toi Léo ! Tu te souviens de ce qu’il s’est passé avant ton réveil ici ?

— Hum… le ciel était tout blanc ?

— Je ne pense pas que l’on soit mort. Ça devait être une sorte de téléportation. Par contre on a pas assez d’info sur ce monde pour essayer de deviner la raison de notre venu. Léo j’ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi…

— Quoi donc ?

— Je ne sais pas ce qui nous attends dans ce monde mais quoi qu’il arrive on va devoir rester calme. Je te protègerais toujours, mais j’ai besoin qu’en échange tu assures mes arrières. On rentrera chez nous, mais pour ça on va devoir se serrer les coudes. expliqua la jeune fille

— Promis. Je me suis encore emporté, je ferais attention. Par contre peu importe la raison de notre venue, la personne qui nous a invoqué n’a pas été sympa. On se retrouve en pleine forêt et on a aucun équipement, pas de pouvoir particulier, pas d’arme, même pas une petite carte. se plaignit Léo

— Peut être qu’elle ne pouvait pas…

— On a bien des vêtements différents. Donc je vois pas ce qui l’en empêchait. Enfin bref, une fois sortit d’ici on devrait chercher une bibliothèque. proposa-t-il

— Pourquoi ça ? C’est un peu atypique et saugrenue comme idée je trouve. avoua-t-elle

— C’est plus simple pour moi d’apprendre en lisant. Je ne parlais déjà pas au gens dans notre monde alors dans un autre… impossible…

— D’après nos vêtements je dirais qu’on est dans un monde médiéval, et aux vues de l’écureuil, un monde plutôt fantastique. ‘Fin, qu'est-ce que je racontes, peu importe le type de monde. On ne sait déjà pas si on va comprendre la langue des habitants d’ici, alors leur écriture je n’en parle même pas. Plus je réfléchis, et plus je me dis qu’on est dans la merde jusqu’au…

— J’aurais plutôt dit fantaisie. Et moi je pense qu’on va s’en sortir. Généralement dans les œuvres de ce style les protagonistes comprennes la langues aisément par des procédés x ou y. Du moins je peux affirmer ça que dans le cas où on a été invoqué et non réincarné. répliqua le jeune garçon

— Espérons que tu aies raisons. En tout cas on essayera de trouver ta bibliothèque, mais uniquement dans le cas où on est capable de lire. En tout cas, pour le mo…

— Alice… d-derrière toi… »

Elle entendit une brindille craquer dans son dos et en se retournant elle était surplombée par un immense cerf lumineux recouvert de végétation. La jeune fille recula et se plaça devant Léo pour le protéger mais l’animal ne semblait en rien hostile. Il se retourna et partit, et alors que les deux adolescents pensèrent que la bête les laisserait tranquille elle se retourna de nouveau et les regarda.

« Il a l’air de vouloir qu’on le suive. pensa Alice en regardant Léo avec insistance

— J’aime pas ce regard. Tu penses qu’on doit le suivre ! Imagines que ça soit un piège ! s’exclama le garçon

— Malheureusement on a pas le choix. J’ai pas l’impression qu’il va nous lâcher. Et puis, je pense que s’il avait voulu nous faire du mal il l’aurait déjà fait depuis un moment… »

Les deux se relevèrent et le cerf se remit en marche. Après de longues heures de marche ils arrivèrent à la bordure de la forêt, en face d’un mur de ronce qui semblait entouré toute la zone. Par chance le cerf les avait guidé vers une sortie. Une fois qu’ils sortirent de la zone, le cerf repartit en galopant, disparaissant dans le brouillard de la forêt.

« Nous voilà dehors. Et avec cet immense barrière je pense qu’on n’aurait jamais pu quitter la forêt sans aide. affirma-t-elle

— Heureusement que tu lui as fait confiance. Par contre il fait nuit, et maintenant que le cerf est partit on a plus de lumière. fit remarquer Léo

— T’en fais pas, on va refaire un feu ici et camper jusqu’au lever du soleil. De toute façon par ce froid ce serait du suicide d’avancer de nuit. Heureusement la lune éclaire bien, et le ciel est très beau… »

Après beaucoup de peine pour faire ce second feu, le temps passa tranquillement. La fatigue les enveloppait mais aucun d’eux n’avait le cœur à dormir dans ce monde inconnu. Alice ne cessait de répéter à Léo qu’elle garderait le camp jusqu’au matin, mais il ne souhaitait pas qu’elle en fasse trop.

« Dis ? On est d’accord que le brouillard ne sort pas de l’enceinte du mur. Donc on peut s’imaginer que cette forêt est noyée sous un brouillard éternel ou un truc du genre ? questionna la jeune fille au bord de l’écroulement

— Probablement, on ne sait rien d’ici mais c’est plausible…

— Dans ce cas, d’un point de vue de survie pure. Pourquoi les quelques animaux qu’on a vu dans cette forêt étaient lumineux ? Ils sont plus visible pour les prédateurs de cette façon. J’y comprends rien. T’aimes bien les animaux toi, t’aurais une explication ? demanda-t-elle

— Ma sœur les aime. Peut-être que cette lumière est leur seul moyen pour ne pas se perdre. Ils ont peut-être d’autres moyen de se protéger. Ça expliquerait pourquoi en évoluant dans ces bois ils n’ont pas obtenu une plus grande discrétion. Mais bon, je dis probablement n’importe quoi. Je suis trop… non rien…

— Si tu es fatigué, dort. T’en fais pas pour moi. Et puis ça fait un moment que la nuit est tombée. Le jour ne devrait plus tarder. ‘Fin j’pense. répondit la jeune fille »

Cependant le sommeil n’allait bientôt plus être leur priorité. Autour d’eux le danger rodait déjà, les deux adolescents étaient encerclés par de petits yeux rougeâtre les observant. Tapis dans l’ombre, la mort attendait son heure, et face à eux, ce soir-là, la mort n’était autre qu’un groupe de gobelins.

« Alice ! On va faire quoi ? Ils s’approchent ! s’exclama Léo terrifié

— Dans le jeu que tu m’avais prêté c’était du menu fretin. Avec un peu de chance c’est le cas ici aussi. répondit son amie

— Oui et dans le pire des cas ces gobelins sont dans le genre à massacrer les hommes et à violer les… »

Léo ne put rien faire, armé d’une hache un gobelin lui sauta dessus, Alice voulut l’aider mais ses longs cheveux avaient déjà été saisie par l’ennemie. Ils pensaient déjà que leur vies étaient finis mais les deux gobelins moururent sous leurs yeux, le premier balayé et immolé par une boule de feu, et l’autre transpercé par une flèche prise en pleine tête.

« Technique absolue ! Lame d’air ! enchaina un homme en sautant de son cheval et en tenant en main une longue épée »

Avant même que les deux adolescents puisse réagir, six gobelins finirent trancher en deux sans que rien ne les touche. Il ne restait plus que trois gobelins et un homme encore à cheval lança une autre boule de feu pour en tuer deux. Le dernier tenta de s’enfuir mais une archère banda son arc et le tua d’un seul coup. À leur mort les corps des créatures se transformèrent en une sorte de poudre qui forma des petits cristaux. Léo regarda leurs sauveur avec admiration, face à lui il avait un véritable groupe d’aventurier digne de ses œuvres favorites.

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