Chapitre XXII : Concours culinaire

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Nos héros étaient à nouveau dans la forêt sacrée, à la main Léo tenait une canne à pêche et des sceaux, quant à son amie elle tenait un panier.

« Un bar doré, on ne pouvait pas juste en acheter ? demanda-t-il en baillant

— Ils sont rares et chers, alors vaut mieux essayer de les pêcher. D’après Léa il devrait peut-être y en avoir au lac des fées, mais il y a de dangereux monstres au fond. expliqua Alice

— Et donc tu veux que je les pêche pour toi ? En attendant tu vas faire quoi ?

— Ramasser des plantes pour Claire. Elle me rend service en me prêtant sa cuisine qui est mieux équipée que la nôtre, je lui dois bien ça. D’ailleurs elle m’a dit qu’elle avait une affaire à régler, tu sais de quoi elle parlait ?

— Pas vraiment. Je pense que ç’a un lien avec son interdiction de fréquenter les écoles de Midor. Elle était avec sa sœur donc je pense qu’elles réfléchissent à un plan. proposa le jeune homme

— D’ailleurs t’en penses quoi de ça ? Elle a décidé de porter le fardeau seule sans même nous en parler…

— Elle a bien fait. En tant que sœur de la mage royale, elle jouit d’un statut particulier à Midor, non on parle de Rosalina, ça doit s’étendre au monde entier. Quoi qu’elle fasse elle devrait pouvoir s’en sortir, ce qui n’est pas notre cas. Qui plus est, elle s’est sacrifiée parce qu’elle voulait nous éviter les problèmes, je ne me permettrais pas de remettre son choix en cause. avoua Léo

— Je vois, si tel sont les mots du patron, alors je ferais avec. Le lac est par là, fais bien attention à toi. répliqua-t-elle

— D’acc. Combien de poisson tu as besoin ? J’en prends le plus possible ou je me limite ?

— Deux ou trois, de toute façon c’est peu probable que tu en trouves beaucoup plus. Si tu croises des bars normaux prends en quelques-uns, ça me servira pour m’entrainer. Ah et surtout, si tu vois des œufs fais très attention, les femelles risquent d’être agressive et je ne veux pas que tu les bousilles…

— Ok m’dame, on se revoit tout à l’heure… »

Il arriva face à un point d’eau, il regarda sa largeur et avait bien du mal à comprendre que l’on puisse appeler ça un lac.

« On est plus sur l’étang des fées, enfin je dis ça mais ça m’a l’air bien profond. marmonna-t-il en regardant

— …

— Un véritable gouffre qui est relié à Tirl ? Et il y en aurait un sur chaque continent ? Difficile à croire mais bon. Bon et si on s’y mettait, elle a un concours à gagner… »

Il s’installa et après avoir préparé sa canne il lança la ligne et commença à patienter.

« Pourquoi vouloir affronter sa sœur avec sa propre spécialité culinaire ? Enfin bon, au moins elle se sent prête à aller à sa rencontre, en espérant que ce soit bien elle, ‘fin je crois… »

Il fallut à peine cinq minute pour que notre héros s’impatiente. Il sortit une petite fiole qui contenait une étrange mixture mauve. Claire avait prévu que la pêche n’était pas une activité pour celui qu’elle aime, alors elle lui offrit une préparation qui permettait de respirer sous l’eau et d’utiliser la magie même sans pouvoir directement parler. Il suffisait de l’appliquer sur la nuque mais l’effet pouvait s’annuler sous deux conditions, la première était de rester plus d’une heure sous l’eau, la seconde était de dépasser les trois cents mètres de profondeur.

« Plutôt que de les attendre, je vais aller les chercher moi-même. Maintenant que j’y pense Alice m’a parlé des œufs… elle aussi à dut se dire que je plongerais, elles se sont passées le mot ? »

Il plongea et entama sa descente. Au préalable il avait changé la gemme dans la paume de sa main gauche pour y mettre une gemme contenant le sort "lumière elfique" afin d’y voir clair. Il trouva plutôt rapidement un petit banc de bar, et en attrapa quelques-uns avec un sac en toile puis remonta à la surface pour les mettre dans son sceau avant de redescendre. Il fit des aller-retour jusqu’à en avoir une dizaine, puis tenta de descendre plus profondément pour trouver les fameux poissons d’or.

« Ça descend jusqu’où ? Plus on descend plus c’est large… là-bas ! »

Il trouva deux bars dorés, les attrapa et commença à remonter. Cependant il se sentait observé dans les profondeurs du lac. Il existait une race de monstre nommait les léviathans, de monstrueux serpent aquatique titanesque mesurant entre cinquante et soixante mètre à l’âge adulte, les femelles contrôlaient la lumière et les mâles, les ombres. Léo se souvenu alors qu’il avait entendu une légende une fois, elle disait qu’il existait un réseau de grotte inondé gigantesque caché sous terre qui relierait tous les continents entre eux jusqu’à la terre sacrée des fées. Les profondeurs de ces souterrains abriteraient des monstres aquatiques bien plus dangereux que ceux des océans, dont une variété de léviathan qui comparait à leur cousin solitaire des eaux salés, pouvait mesurer entre vingt et trente mètre de long avec une fâcheuse tendance à vivre en groupe. Il augmenta la puissance de sa lumière et en dessous il vit tournant en rond une vingtaine de créature serpentiforme.

« Ils ne viennent pas ? Tant mieux j’en profite pour m’éclipser… »

Malheureusement pour lui au moment où il leur tourna le dos, la plupart lui foncèrent dessus. Il activa lion flamboyant en pensant que cela pourrait les effrayer mais ça n’eut aucun effet, l’un d’entre eux lui attrapa la jambe, heureusement elle était trop résistante pour que ses crocs puissent l’abimer. Notre héros ne perdit pas son sang-froid et lui planta sa dague directement dans le haut du crâne.

« Technique absolue, explosion de vapeur. »

Cette technique était l’exact opposé d’explosion infernale. Là où cette dernière infligeait énormément de dégâts direct elle n’infligeait que peu de dégâts de brûlure pour une magie de feu. Ici l’explosion infligeait une faible quantité de dégâts direct mais les dégâts du brûlure étaient bien plus élevés. Par chance étant sous l’eau la brûlure avait bien moins d’effet.

« Ç’a suffit pour qu’ils prennent peur ? Ils ne doivent pas avoir l’habitude de tomber sur des Malioris… »

Mais à sa grande surprise les créatures n’avaient pas fuis vers le bas, elles n’avaient d’ailleurs pas du tout fuis. Il savait que beaucoup de monstre étaient très intelligents, mais il ne s’attendaient pas à ce que ce soit le cas de créatures qui restaient cloitrées au fond des eaux. Les léviathans se trouvaient tous au-dessus de lui, lui bloquant toute issue vers la surface, ils savaient qu’ils risquaient des pertes s’ils se mesuraient à lui, alors ils préférèrent le noyer tout en utilisant la magie contre lui pour l’empêcher de tenter une percée. Dans cette situation explosion infernale aurait été idéale pour forcer le passage mais les magies de feu ne fonctionnaient pas sous l’eau, les magies de glace pourraient bien le bloquer et les magies de foudre pourraient le tuer. Notre héros ne voyait aucune issue quand soudain une sorte de crabe se posa sur sa tête. Il sentit émané de ce petit animal une énergie étonnamment puissante.

« Une aura de catégorie huit ? Elle est même supérieur à celle des léviathans… »

Puis d’un seul coup un monstre fut tranché en deux, puis un second, puis deux autres, et puis encore un. Après la mort des cinq monstres le crabe disparu. Léo saisit cette chance pour remonter, mais il devait pour ça infliger une dernier coup décisif sur ses adversaires pour s’assurer qu’ils prennent peur et partent, il devaient compter sur l’infime espoir que leur instinct de protection familiale soit plus fort que l’instinct meurtrier habituelle des monstres.

« Technique absolue, lame des douze flots ! »

Il attrapa une paroi et se propulsa vers le léviathan le plus petit en espérant que ce soit le plus jeune. Il savait qu’il devait frapper douze fois sans se faire interrompre, il n’avait jamais réussi à l’utiliser correctement, mais avec ses nouvelles jambes il était persuadé que ce serait possible. Il frappa une première fois et se propulsa à nouveau contre la paroi d’en face, il le refit encore et encore en évitant les autres monstres, il put mettre le dixième coup de justesse avant qu’une femelle attire sa cible plus en profondeur avant de partir, les autres suivirent. Notre héros était maintenant hors de danger.

« D’où sortait ce petit crabe ? Il m’a sauvé la vie. pensa Léo en remontant à la surface

— Tu n’es pas croyable, on a quand même eu des questions sur les lacs des fées en contrôle durant l’année. J’ai bien fait de venir jeter un coup d’œil. affirma Alice assise sur une souche d’arbre sous sa forme céleste avec sur ses jambes, le fameux sauveur de notre protagoniste

— C’est toi qui a demandé à Claire de me donner de la crème de crocodile maudit ? Pourquoi avoir fait ça si tu ne voulais pas que je descende ?

— Parce que te connaissant tu aurais plongé avec ou sans. Évite de faire des bêtises, si tu venais à mourir, surtout après lui avoir avoué tes sentiments, Claire serait dévastée. Et même si je vais mieux aujourd’hui, ta mort m’anéantirais. Tu peux m’en vouloir pour ça mais j’ai voulu te tester, voir si tu prendrais enfin soin de ta vie après notre combat contre Bastia. Et je ne te cache pas que je suis déçue…

— Donc cette expédition n’avait que pour but de me tester ? J’ai été idiot je le reconnais. Pardonne-moi…

— On est toutes les deux d’accord. On ne veut plus te pardonner à chaque fois, on veut que tu arrêtes de jouer au héros. Réfléchis avant de prendre des risques… arrête de nous inquiéter comme ça…

— C’est vrai que vu comme ça on peut me confondre avec le protagoniste classique d’Isekai, Louis n’a pas totalement tort. marmonna-t-il

— Léo ! s’exclama-t-elle en colère en voyant qu’il ne l’écoutait pas

— Oui je ferais des efforts mais c’est difficile. Ça fait presque trois ans qu’on est à Maliora, et que je fonce la tête haute dans chaque affrontement. C’est promis, je ferais tout ce que je peux pour me préserver et perdre cette habitude. répondit le jeune homme

— Tu as promis que l’on trouverait un moyen de ramener dans notre monde ceux qui le souhaitent. Si tu meurs tu ne pourras plus être à mes côtés. Quand tu te bats tu devrais toujours garder en tête que des gens attendent ton retour. Comme Claire tu es du genre à vouloir prendre toute les responsabilités pour aider ceux que tu aimes, mais c’est pas une bonne chose, vous n’êtes pas seuls. On est là nous aussi alors reposez-vous sur nous de temps en temps…

— Je comprends mieux pourquoi tu m’a demandé ce que je pensais de la situation de Claire. Tu as raison, on a des choses à corriger. Merci de ta sollicitude Alice, tu es vraiment la grande sœur protectrice de notre groupe, content que tu sois à mes côtés. avoua Léo

— J’accepte humblement se compliment, même s’il ne va pas arranger ton cas. Moi aussi je suis contente de t’avoir, alors si tu veux que je continue d’être heureuse, merci de bien vouloir protéger ta vie plus que celle de quiconque. conclut Alice

— Oui…

— Bien, j’ai des entrainement à commencer moi, je vais concourir contre de grand cuisinier de Midor, alors c’est important de tout préparer pour vaincre ma sœur ! Je la battrais sur le terrain où elle a toujours dominé, ça lui apprendra à m’avoir ignoré pendant deux ans et demi ! s’exclama-t-elle »

Et ils rentrèrent chez eux. Léo s’était fait gronder mais il avait sûrement bien compris la leçon cette fois, pour préserver le sourire de ses deux compagnons, celle qu’il considérait maintenant comme une grande sœur et celle qu’il aimait, ainsi que toutes les autres personnes qui comptaient à ses yeux, il devrait avant tout faire en sorte de survivre. Par la suite Alice s’entraina longuement des heures et des jours durant. Un grand festival de cuisine allait débuter à Elmia et comme chaque année un concours de cuisine allait s’y dérouler. Depuis deux ans déjà la dénommée Clara Prisan remportait le premier prix et notre héroïne, persuadée que cette femme était sa sœur, souhaita de tout son cœur la battre, quitte à devoir se rendre en final pour le faire. Au fond, Alice savait qu’elle ne gagnerait jamais face à de véritables cuisinier mais elle avait préparé un plan secret qui, s’il fonctionnait, lui assurerait une confrontation avec sa supposée grande sœur.

« Il y a du monde. S’il y en a autant pour un festival qui a lieu tous les ans, ça va être quoi pour le tournois ? dit Léo

— Le concours ne commence que demain, mais apparemment certains participants ont des stands. On devrait y passer pour essayer leur cuisine. proposa la jeune femme

— Si ça me permet de me régaler, je suis partant ! s’exclama-t-il

— C’est dingue ce que tu es vorace depuis qu’on vit à Maliora. Si je te laissais faire tu pourrais bien ne plus passer les portes en quelques jours. railla Alice

— C’est pas de ma faute si j’ai tout le temps faim, et c’est pire depuis que je m’entraine régulièrement avec lion flamboyant. Enfin bref, t’as pas dit qu’une amie à toi tenez un stand ? Celle que tu as revu à Edori. fit remarquer notre héros

— Si. Je lui rends visite assez souvent depuis l’installation des voies ferrées. Elle m’a d’ailleurs donné plein de conseil, si on la trouve on s’y rendra… »

Ils commencèrent à faire le tour jusqu’à croisé la fameuse amie.

« Tiens Alia, tu prends ta pause ? demanda la jeune adulte en la croisant au hasard dans la foule

— Alice ! Ah et toi tu es Léo, je ne crois pas que l’on se soit déjà parlé…

— Enchanté…

— De même. En tout cas Alice je suis trop contente que tu participes demain, ça me rappelle l’époque où on se chamaillait pour savoir qui faisait les meilleurs gâteau avec ta sœur. avoua-t-elle

— C’est vrai qu’on faisait ça. Ça semble tellement loin maintenant. Je ne sais pas si on aura l’occasion de s’affronter mais bonne chance à toi si tu tentes de décrocher le premier prix…

— Le premier prix ? C’est mort j’ai aucune chance face à la déesse des fourneaux. Faire une bonne prestation et donné encore plus envie aux gens de venir dans ma taverne c’est ce qui compte. affirma son amie

— La déesse des fourneaux ? Ce n’est pas un peu exagéré comme nom ? questionna Léo

— Malheureusement ce n’est pas le cas. Cette Clara est déjà réputée dans le monde entier pour sa cuisine. Et avec ses restaurants qui sont déjà implémenté un peu partout dans le monde elle doit brasser une petite fortune. Beaucoup viennent ici pour la défier et s’emparer de son titre, même des cuisinier d’autres royaumes sont venus. Je vais déjà avoir du mal pour les premiers affrontement mais en tant que chef c’est déjà fort de venir participer, et même si j’échoue au premier duel, si ma cuisine a plu aux juges alors ma visibilité n’en sera qu’augmenter…

— Tu sais que ce n’est toujours pas ta taverne ?

— Alice ! Je t’ai déjà dit que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne me passe les rênes. Il sait que je suis doué, et mignonne comme je suis c’est moi qui attire le plus de client. Donc que je sois serveuse ou derrière les fourneaux il sait qu’il peut compter sur moi. J’en suis convaincu, un jour il me laissera diriger ! répondit fièrement Alia

— Si tu le dis…

— Mince ma pause est fini ! Le patron va me gronder ! Je dois me dépêcher alors on se voit demain, à plus ! s’exclama-t-elle avant de partir en courant

— Il peut vraiment compter sur elle ? se demanda notre héroïne

— Elle en a de l’énergie à revendre. En tout cas si Mr. Hoolmes est ici j’aimerais bien le voir, il était déjà si heureux que je sois l’ami de sa petite fille, je me demande ce qu’il va penser de notre relation maintenant. Et puis je dois le remercier, c’est grâce à lui que j’ai pu récupérer la dague du crépuscule. fit remarquer notre protagoniste

— C’est vrai ça, et maintenant que j’y pense on a jamais essayé de retrouver la dague que Mr. Harsi t’avait donné en quittant Historia. répliqua Alice

— C’était il y a trop longtemps, on ne la retrouverait sûrement pas. »

La fin de la journée arriva très vite. Une fois dans leur chambre d’hôtel Alice s’écroula sur ses genoux.

« Qu'est-ce qui t’arrive ? questionna Léo paniquait

— C’est rien. C’est la pression qui retombe… »

Il la regarda attentivement et elle tremblait.

« Venir ici est beaucoup plus stressant que ce à quoi je m’attendais…

— Je comprends mieux pourquoi tu regardais partout avec méfiance. Tu avais peur de croiser ta sœur ? interrogea-t-il

— Oui… maintenant que je suis inscrite je ne peux plus faire machine arrière, et je stresse. Et si ce n’était pas elle ? Ou pire, et si elle ne voulait juste plus me voir ? Peut-être qu’elle est bien plus heureuse sans nos parents et moi…

— Tu t’entends parler ? Tu as passé trop de temps à t’entrainer pour avoir peur maintenant. Peu importe la réponse à tes questions, l’important c’est que tu es venu jusqu’ici pour la voir. Peut-être bien que ce que tu apprendras sera horrible, mais tu te relèveras parce que je serais là. Ou alors, peut-être même que tout se passera parfaitement bien. Vas prendre une douche et ensuite repose-toi, demain c’est une grosse journée. affirma son meilleur ami en lui attrapant les épaules

— Oui pardon… j’ai aucune raison d’avoir peur, tu as raisons. Merci beaucoup… »

Le lendemain, nombreux étaient ceux venus assister à la compétition, Léo était dans le public et observait, cependant il restait sur ses gardes, il sentait quelque chose, notre héros n’était pas en mesure de dire clairement où se trouvait cet individu, mais quelque part dans la foule se trouvait un démon.

« Il reste deux duels, ni Clara ni Alice ne sont encore passées. C’est vraiment possible qu’elles s’affrontent dès le premier tours ? s’interrogea le jeune homme »

Et quand le duel en cours se termina les noms des participants de l’avant dernière affrontement tombèrent, Alice Raise et Clara Prisan, Léo n’en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles.

« Ça faisait longtemps, grande sœur. dit notre héroïne sur un ton grave et sérieux

— Tu en as mis du temps à venir me voir depuis que tu es au courant. Qui aurait cru que l’on devrait se battre à peine les retrouvailles faites ? répondit sa sœur sur un ton moqueur

— Tu verras grande sœur, je vais pulvériser ta cuisine. Ce duel va plus loin que le concours, je te défie sur du bar doré ! s’exclama-t-elle »

Dans le public tout le monde se questionnait sur ce qu’il se passait, mais surtout, tout le monde la trouvait folle de défier de front la déesse des fourneaux avec son plat phare.

« Dès lors que j’ai lu ton nom sur la liste des participants j’ai sût que c’est ce que tu choisirais. Montre-moi tes progrès en cuisine, peut-être que ce sera enfin mangeable…

— Arrête de te foutre de moi, cette fois je te promets que mon plat rivalisera avec le tien ! »

La compétition battait son plein, les deux adversaires étaient concentrées. Léo entendu quelqu’un derrière lui qui remarquait que lors de tous ses précédents affrontement culinaire, jamais Clara n’avait semblé si sérieuse, tous pensait alors que son adversaire était probablement aussi doué. Léo lui savait que c’est juste la relation qu’elles avaient, Clara passait son temps à charrier sa sœur pour tout et n’importe quoi, mais surtout en cuisine. Elles avaient toujours cuisiné ensemble et même si les plats d’Alice était délicieux, ceux de son ainée étaient dix niveau au-dessus. Pour la simple et bonne raison que par respect, et pour qu’elle se dépasse, Clara se donnait toujours à cent pourcent face à sa cadette.

« Vos plats étaient tous deux excellents mais après délibération nous sommes unanimes, l’une de vous est bien supérieur à l’autre. Celle qui remporte le duel n’est autre que… »

Il n’y eut plus aucun bruit l’instant d’une petite seconde.

« Clara Prisan…

— Pulvériser ma cuisine alors ? Je suis désolée mais ce ne sera pas pour cette fois. railla Clara

— Toujours mauvaise gagnante ? Comme quoi impossible de changer tes vilaines manies. Mais peu importe, même si j’ai perdu aujourd’hui ce fut un bel affrontement, et comme promis, j’ai pu rivaliser…

— Rivaliser ? Pourtant j’ai eu les faveurs des trois juges. Mais pour une fois je dois le reconnaitre, ton plat était vraiment bon, félicitation petite sœur. conclut-elle en souriant avec tendresse »

Elles partirent alors dans les coulisses et Léo rejoignit son amie.

« Tu es donc le fameux Léo, c’est ça ? demanda-t-elle

— Léo Fengári, enchanté. Alors Alice, ça va ?

— Ouais, même si cette peste n’arrête pas de se moquer de moi…

— Tu sais elle nous parlait tout le temps de toi à la maison. Chaque jour son principal sujet de conversation c’était toi, et voilà que même dans ce monde vous vous retrouvez collé l’un à l’autre. Si ça continue appelez-moi pour le mariage. dit Clara en prenant sa sœur dans ses bras

— Au lieu de dire des bêtises, il faut qu’on parle sérieusement. Si je suis venu jusqu’ici c’est pour que tu m’expliques pourquoi tu n’as jamais cherché à prendre contact avec moi alors que tu savais pertinemment que j’étais à Maliora. Pourquoi avoir changé de nom aussi ? Tu ne voulais pas que je te retrouve ?

— Non je me suis juste mariée. Malheureusement je ne peux pas garder mon alliance au doigt quand je cuisine mais qu'est-ce qu’elle est belle. Attends, elle est dans mon sac, regarde…

— Donc tu t’es marié ? Pourtant tu participes à ce tournois sous ce nom depuis 3020. Comment tu pourrais t’être marié en moins d’un ans ?

— Il n’a pas fallu longtemps pour que Jack et moi on tombe amoureux l’un de l’autre. Il m’a épousé en février et on s’est marié au mois de mai. C’est un aventurier donc il voyage souvent mais c’est une bonne chose je trouve, quand on se retrouve c’est un pur bonheur, ça me comble de joie. J’ai entendu parler des exploits d’un certain Léo Fengári et savoir qu’il était ici me donnait l’espoir de te revoir. Puis quelques mois plus tard en août j’ai rencontré quelqu’un qui m’a parlé de vous deux, il m’a alors expliqué toute votre situation et malgré mon envie de te voir j’ai préféré te laisser tranquille, te connaissant je savais que tu voudrais rentrer à la maison, et j’avais peur que si je me mettais sur ta route tu perdes ta motivation. expliqua-t-elle

— C’est facile à dire, rien ne me prouve que ce que tu dis est vrai. J’ai une question sur celui qui t’a parlé de nous, selon ta réponse je te croirais peut-être. Possède-t-il la relique céleste du nom de "dague de Zaro" ? Est-ce que c’est un mercenaire du nom de "guerrier des neiges" ?

— Je ne peux pas vous révéler grand-chose sur lui, mais il a prévu que vous demandiez si jamais on se retrouvait. La réponse à tes deux questions est "oui". La seule chose que je peux vous dire de plus est un message qu’il t’a laissé Léo : "Un jour viendra où nous nous rencontrerons enfin. En attendant ce jour je continuerais de te protéger dans l’ombre". expliqua la plus âgé dans la pièce

— Je te crois c’est bon. En tout cas je suis si heureuse de te voir. Tu verras je trouverais un moyen de nous ramener chez nous !

— Alice, je suis mariée, rentrer n’est pas quelque chose qui m’intéresse. Maman et papa me manquent c’est sûr, mais je n’ai jamais songé que c’était possible, et je ne veux plus y songer maintenant parce que faire un choix serait trop dur…

— Mais ne t’en fais pas, tout comme Léo va le faire avec sa copine, tu n’as qu’à l’emmener quand on aura trouvé…

— Hein ? A-Alice… je comprends mieux pourquoi tu n’avais aucun problème à ce que je sois avec Claire…

— Bah oui. Elle t’aime tellement qu’elle te suivra sans aucun doute. Comme ça on est tous heureux. affirma-t-elle

— Alice mon mari est un aventurier, il a toujours vécu ici, il a des amis, de la famille et des gens comptent sur lui. Il ne viendrait pas, et puis moi aussi j’aime ce monde. répondit sa sœur

— Si on faisait ça on serait tout aussi cruel que Crystalizer qui a privé de leur famille des milliers de personnes. On ne peut pas faire ça. Moi aussi j’aime ce monde, ma famille aussi…

— Alors que tu te retrouves dans cet état-là ?

— Oui malgré ça. Je ne compte pas arrêter, mon objectif d’aider ceux qui le souhaites restera quoi qu’il arrive, mais je crains qu’à force de rester à Maliora, tout le monde se trouvera une raison de rester, c’est triste mais c’est comme ça. avoua Léo

— Je vois… désolée, c’est de ma faute. J’ai été stupide de penser comme ça. Je reviens je dois aller aux toilettes. dit-elle avant de s’enfuir en courant

— Donc tu as une copine. J’ai de la peine pour elle maintenant. Elle va être obligé de faire son choix, rester ici ou rentrer. Ça fera trois ans en novembre, je ne pense pas qu’il reste des humains pour nous chercher dans notre monde, je ne sais pas s’il y a encore une raison de vouloir rentrer au fond. avoua Clara

— Ça ne sert à rien de se poser ce genre de question. On a une mission et on l’accomplira quoi qu’il advienne. Tôt ou tard elle devra faire ce choix, alors c’est bien de la bouleversé un peu maintenant. Il vaut mieux qu’elle ait les pieds sur terre. De toute façon on n’a encore aucune certitude que l’on trouvera ce qu’on cherche, elle a le temps. Maintenant, pour ce qui est du guerrier des neiges, remerciez-le de ma part. Mais dites-lui surtout d’arrêter de nous observer, s’il veut nous aider, qu’il se montre. Bien, je vous souhaite bon courage pour la suite du concours, je remonte pour voir le dernier duel du jour…

— Merci pour tout Léo. Je te souhaite aussi bon courage pour votre tournois… »

Il repartit. Notre héros continua d’assister à chaque jour du concours afin de surveiller le démon, même s’il ne savait toujours pas de qui il s’agissait. Clara remporta le premier prix pour la troisième année consécutive, et jamais le démon ne s’est montré, il était sûrement là pour regarder un concours comme n’importe qui le ferait, sans aucune mauvaise intention. Alice quant à elle avait repris ses esprits et avait retrouvé le sourire, elle avait bien compris son erreur, et ne voulait pus la reproduire, elle souhaitait arrêter de se bercer d’illusion.

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