En appelant Raccon

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Koustakis :

J’ai toujours détesté le téléphone.

Allo !

Allo, oui, je souhaite parler à Raccon.

Oui, George Raccon.

Comment ça, il est occupé ? Par qui ? par quoi ?

Par sa mère ?

Eh bien, dites à la vieille que Koustakis doit lui parler.

Oui, George Koustakis.

Oui.

Mademoiselle, qu’elle soit votre mère ne change rien au fait qu’elle est vieille.

Eh bien, elle a quel âge ?

Bah, vous voyez qu’elle n’est plus au printemps.

Bon, à l’automne, si vous préférez. Il n’en reste que c’est tout de même décrépit.

Oui, bon, et Raccon dans tout ça ?

Il arrive, d’accord.

J’attends.

Comment ça, vous avez un double appel ?

Ah peut-être, mais je suis le premier arrivé. Mais enfin, j’ai besoin de par–

Allo !

Allo !?

Mais ce n’est pas possible ce culo– Allo ! All–

Ah, Racco– !

Ah, bonjour, madame.

Qui ?

Moi ?

Je ne vous ai jamais traité de vieille, ce serait parfaitement malvenu de ma part de juger l’âge de quelqu’un que je ne connais pas ; je suis parfaitement certain que vous êtes une charmante vieille dam–

une charmante dame.

Oui, j’ai dit charmante, madame. L’apparence, par téléphone, c’est si difficile à juger, mais l’esprit, il se transmet, et le vôtre, ah le vôtre, madame, il serait plus dans sa nature de tutoyer les anges que le vulgaire serviteur de madame que je suis.

Bien sûr, madame.

Vous me passez Raccon ? Ah, vous êtes bien gentille, vraiment, je vous suis reconnaissant.

Merci, madame, au revoir.

Et Adieu ; Raccon, c’est toi ?

Ah, mon ami, j’en ai mis du temps à te parler...

Ce n’est pas Raccon ?

Mais c’est qui alors ?

Malarin ?

George-Serge Malarin ? Toi ici ?!

Mais comment vas-tu vieille branche ? ça fait des siècles qu’on ne s’est pas vu !

Comment tu te portes ? Bien ?

Bon, bah, ça fait plaisir de te voir, enfin de t’entendre. Mais, dis-moi, pourrais-tu me passer Raccon ?

Oui, j’ai envie de lui parler.

Comment ça, parti ?

Il est parti ?

Mais il est parti où ?

Bon, écoute, mon vieux, je ne comprends rien de ce que tu me dis, repasse-moi la mère, elle est peut-être vieille mais elle a plus de cervelle que toi. Ah oui, bien plus, la tienne est tout éparpillée.

Allo, la vieille ? Oui, pourriez-vous me– Allo ?

C’est qui ?

Sergent ?

Sergent George Lardou, c’est vous ?

Oui, monsieur.

Oui, monsieur, je cherchais…

Oui, monsieur.

Je cherchais Raccon. Vous ne l’auriez pas vu, par hasard ?

Parti ?

Mais ce n’est pas possible. Je l’ai vu,

il y a deux ans…

Oui, monsieur.

Vous aussi, vous avez un double appel ?

Avec qui ?

Avec Raccon ?

Je rappellerais, alors.

Oui, monsieur, je rappellerais.

Dites au revoir, à Raccon, de ma part.

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