Chapitre 4 : Kratos la magnifique

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La capitale d’Ashr s’étendait sur des centaines de kilomètres. En cela, Kratos ressemblait davantage à une région toute entière qu’à une ville. Son enceinte, composée de quatre hauts long murs de remparts en pierres noires, était plutôt rectangulaire, et avait été soigneusement tracée de façon à englober chacune des sept collines qui se dressaient fièrement dans cette zone. Au départ fiefs à part entière des premiers rois, elles servaient aujourd’hui de postes de garde à la vue imprenable sur les alentours. Le relief de la ville était donc assez inégal, alternant entre chemins plats et pentes raides - au grand désespoir des habitants ! Les remparts de Kratos, hauts d’une dizaine d’hommes superposés, étaient directement entourés, sur leur face extérieure, d’un large et constant fossé rempli d’eau qui prenait sa source à même la mer voisine et qui protégeait d’autant plus la ville.

Derrière cet imposant bouclier de pierre et une fois les deux hautes colonnes dépassées et la grande porte franchie, on apercevait le premier quartier de la capitale, sans doute le plus touristique, qui réunissait les petites échoppes en bois des vendeurs, les larges étals des marchands de bêtes, et les plus grands bâtiments en pierres qui tenaient place de commerces partagés. C’est ici que tous venaient faire leurs emplettes et découvrir des objets improbables et inconnus. Puis, derrière ce premier grand quartier à la forme sphérique, on trouvait celui plus calme et résidentiel qui abritait les séduisantes maisons cubiques en grès et les ravissantes petites ruelles pavées qui faisaient le charme de ce lieu. Enfin, derrière ce district prenait place le quartier historique, la vieille ville de Kratos qui préservait les places publiques aux légendaires fontaines et les monuments historiques tels que le temple des dieux ou même le palais royal qui avait conservé son charme d’antan.

Le Palais des Vasily s’étalait prétentieusement sur des centaines de mètres, et grimpait si audacieusement haut qu’il fallait lever la tête vers le ciel pour en apercevoir le sommet. Construit au temps des premiers rois dans un style antique, il était semblable de face à un temple si ce n’est que son architecture était sans nul doute plus orgueilleuse. Composé d’un grand bâtiment cubique accolé à une colonnade semi circulaire de cariatides et de télamons figurant à répétition les sept premiers rois et reines - , le Palais honorait ses constructeurs et ses premiers habitants. Au centre de cette colonnade se pavanait un arc de triomphe majestueux qui présentait un somptueux entablement surmonté d’un large dôme sur lequel était gravé le slogan des sept dirigeants originels ainsi que les noms complets de tous les rois et reines depuis la fondation de la cité : “L’ingéniosité vainc toujours”. Cette phrase faisait référence aux nombreux stratagèmes déployés au cours des grandes batailles qui faisaient la fierté et avaient construit la renommée de cette capitale des hommes, crainte et respectée à la fois. Devant, se trouvaient une grande fontaine qui jaillissait de la gueule d’un imposant lion en marbre, ainsi qu’un large bassin d’eau claire circulaire qui s'écoulait sur une surface diamétrale d’au moins cent mètres. Enfin, tout au devant de ce bassin bordé d’arbres fleuris colorés, on pouvait admirer deux énormes statues en marbre blanc qui semblaient acceuillir les visiteurs. La première figurait une licorne, élégante et fière, cabrée sur ses postérieurs, tandis que la seconde représentait un simurgh, ces mythiques oiseaux légendaires de grande taille que si peu avaient eu la chance d’apercevoir.

La représentation de ces deux créatures respectées et presque vénérées tant elles étaient rares symbolisait donc la puissance et la gloire de la capitale d’Ashr.

Ce vieux quartier, où des gens, locaux habitant la capitale ou voyageurs seulement de passage, flânaient tranquillement, marchaient rapidement dans les rues, couraient, même, pour certains, ou se déplaçaient aisément sur le dos d’un âne ou d’un cheval, s’étendait presque jusqu’au bord de mer.

On y trouvait également les grandes écoles et universités du Royaume, toutes à l’aspect ancien et travaillé, et en particulier, il y avait dans ce quartier la célèbre école de magie de Kratos, l’Institut, qui était chargé de former les plus prometteurs des mages aux pouvoirs innés.

Sous la cité se trouvaient les catacombes, ces immenses souterrains sombres qui accueillaient et honoraient les morts.

Mais ce qui définissait le plus Kratos était sans doute aucun son effroyablement admirable port, le seul port officiel de toute la côte. Les multiples récifs mortels qui bordaient sans exception tout le littoral de la côte d’Ashr semblaient étrangement s’être arrêtés sur une centaine de lieux, c'est-à-dire la largeur de Kratos, afin de permettre aux bateaux de s’y reposer. C’est ainsi que Kratos était devenue le cœur du commerce et des échanges maritimes entre la cité, Atlas, et même Kaplan. À toute heure de la journée ou de la nuit, on pouvait apercevoir des navires voguant dans l’eau calme du grand port. La voile dressée, certains semblaient portés par le vent vers la haute mer de Kataigis tandis que les autres, ceux dont la voile au contraire s’abaissait, semblaient être accueillis au sein du bassin comme dans un havre de paix.

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