Bunker

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 Le village dort pour toujours, il a éteint sa dernière bougie…

 Je me sens vide avec mes amis, notre regard n’a plus cette flamme flamboyante de vie. Peut-être n’avons-nous pas expérimenté la guerre en elle-même sur le front, mais nous l’avons connu dans les coulisses, et est-ce mieux ?


 Notre groupe tâché de sang se dirige vers le bunker, plus précisément, vers son aération, une construction souterraine, ça doit renouveler son air aisément pollué par les mauvaises décisions.

 Grâce à l’aviation et aux photos prises (en dehors du village où ils ont raté leur mission), l’entrée est rapidement trouvée. On rampe dans les conduits, creusé à même la roche. Quelques hélices de ventilateur se dressent devant nous, mais nos amis des FS possèdent ce qu’il faut pour passer sans problème.

 On continue d’avancer à travers ces conduits qui résident maintenant dans la jointure des murs et des plafonds. Au moins, l’avantage, c’est qu’on évite de tomber par notre propre poids, la roche c’est solide, et l’on est soutenue par le mur. L’opérateur en début de file nous fait signe de nous stopper. La chambre de guerre se trouve ici, mais le ministre des armées ne répond pas à l’appel, seulement le président.

 L’escouade entière patiente un instant, mais cette fois-ci c’est le président qui part. Je propose l’option qui me connait le mieux, y aller en force, de toute façon, il n’y a qu’une entrée pour fuir, et dans tous les cas, on sera décelé d’un instant à l’autre.

 L’opérateur dégoupille une grenade et attend le moment opportun. Elle glisse à travers la grille, les soldats ont à peine le temps de voir l’œuf vert qu’une boule de feu apparait. Le président se fait projeter contre le mur face à la porte qu’on lui ouvrait, réduit en charpie avec la déflagration et les shrapnels.

 Mais notre conduit de pierre s’effondre avec l’explosion, je me retrouve par terre dans la poussière, j’allume au jugé les dernières positions connues des soldats, qui eux aussi respirent la tourmente de ce nuage. Mathilda arrose la zone avec ses deux MP9, si quelque chose gisait encore debout, maintenant il est cisaillé en deux.

 La poussière retombe, le silence glisse entre nos jambes, comme le sang. Seule l’alarme d’intrusion nous hurle dans les oreilles. Le premier dirigeant de cette guerre est mort, ne reste plus que le second, qui va surement se sauver sous bonne escorte.

 Pas une seconde à perdre, on se relève, sans même avoir le temps de constater le génocide qu’on vient d’achever. Deux grenades volent dans le couloir, dans le but qu’il soit nettoyé.

 Notre escouade s’enfonce à travers celui-ci, au loin le ministre fui, entouré de ses soldats, Mathilda nous hurle sa position. Les six canons de notre équipe de cinq se lèvent, en quelques secondes, les cent quatre-vingt-quatre balles de nos chargeurs percutent le groupe qui s’effondre comme une vulgaire biscotte sur le carrelage.

 Malgré la dizaine de balles dans le dos que s’est pris le ministre, il vit toujours. Alors que mon équipe recharge, j’avance vers lui, mon Glock 40 dégainé. J’abats constamment mes cibles de choix avec honneur, et ce six pouces au 10 mm auto l’est. Je ne porte pas mes cartouches de nickel et de cuivre d’exécution, mais celles à pointes creuses qu’on m’a offertes suffiront amplement à peindre ce sol ciré de cette cervelle de phoque.

 Cette ordure bouffie qui souffle des bulles de sang ne m’entend pas arriver avec mes bottes de Black Cat (marque à l’équipement tactique silencieux), la dernière chose qu’il n’entendra pas non plus est le coup de feu qui l’envoya dans un ascenseur pour l’enfer.

  • C’est fini, dis-je, éreinté.
  • Presque…

 Je me tourne avec mon équipe, on observe le couloir aux projections sanglantes et morbides.

  • On doit encore couper les communications, avertit le chef.

 J’ai bien cru qu’ils allaient nous abattre.

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