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 La nouvelle année ne commence pas si mal. J’ai bien un sérieux mal de tête, mais contre toute attente, je n’ai pas eu de grande conversation avec la porcelaine des sanitaires. La deuxième surprise du jour m’a été livrée.

Le bruit de la sonnette m’a vrillée les tympans et mon cerveau a tambouriné contre mon cortex frontal. J’ai bien espéré que Julie se déplacerait pour aller ouvrir la porte, mais non. À la troisième sonnerie, je suis enfin parvenue à me hisser hors du lit. À chaque pas, son lot de souffrances intracrâniennes. C’est fou comme la notion de temps et d’espace peut être fluctuante. Jamais la porte ne m’a paru aussi éloignée de ma chambre.

Qui ose sonner ainsi ?

 Question timing, pour le père noël ou le calendrier des pompiers, c’est trop tard. Pour qu’un nouveau voisin sexy vienne se présenter, c’est fortement improbable. Quant à mon fameux prince charmant, à cette heure-là, ses chevaux ne sont pas encore sellés. Les princes bien élevés octroient des jours de congés aux garçons d’écurie, il faut bien vivre avec son temps.

Suspense… j’ouvre la porte.. Et que vois-je entre deux mèches de cheveux hirsutes qui m’encombrent le visage ? Un livreur… Petite moue de déception, ni pompier, ni voisin sexy…

— Bonjour, dis-je, d’une voix d’outre-tombe

— Un paquet pour Mademoiselle Harper.

— C’est moi.

— Une pièce d’identité, marmonne-t-il en mâchant bien trop fort son chewing gum.

 Désespoir extrême. Où se trouve mon sac ? Je vais devoir marcher jusqu’à ma chambre ? Et si par chance je l’avais laissé finir sa nuit sur le sol quelque part entre l’entrée et le salon. Miracle! Je le vois déjà. À côté du meuble à chaussures. À approximativement quatre pas de ma position actuelle. Je peux le faire. Un, deux, trois, quatre pas et une génuflexion et me voilà en possession de mon sac à main et de mon portefeuille. Allez, quatre nouveaux pas et j’aurai mon paquet surprise. Un, deux, trois, quatre, ah cinq pas. La fatigue doit me jouer des tours j’ai fait de plus petits pas au retour ?

— Voilà ma carte, dis-je en la lui présentant.

— Très bien, une signature, et son chewing gum claque une nouvelle fois suivi d’un petit bruit de mastication horripilant. Et voilà votre paquet, enchaîne-t-il avec son air renfrogné.

— Bonne journée et bonne année à vous aussi tous mes vœux de bonheur et d’amabilité lui répondis-je en claquant la porte. Oh la grossière erreur, un nouveau coup de massue dans mon crâne.

— Pourquoi tu maltraites la porte comme ça ? Tu m’as réveillée, râlent Julie et son Pyjama koala.

— J’ai reçu un paquet. Je ne vois pas d’expéditeur.

— Ouvre, tu verras bien.

 Sans m’en apercevoir, Julie et moi nous retrouvons assises sur le canapé. Mon petit paquet entre les mains, je suis contemplative. Une boite carrée de 15 cm/15 et d’une hauteur d’environ 5 cm. Un papier brun clair et pas d’expéditeur. Doucement, mon index se glisse sous le scotch et je décachette le paquet. Le papier s’entrouvre sur une boite. Une jolie boite crème avec un liséré doré.

— Un bijou, me crie Julie. Je suis sûre que c’est un bijou.

Aïe! Mais pourquoi crie-t-elle ? Elle vient de m'accuser de maltraitance de porte et la voilà qui malmène mes tympans.

— Un bijou ?

— As-tu déjà vu ce genre de boite pour autre chose qu’un bijou ? me répond-elle semblant remettre en cause mes capacités intellectuelles. A sa décharge après la soirée de la saint Sylvestre, j'ai probablement perdu 50 points de Q.I, noyés dans le champagne.

— A vrai dire j’ai rarement vu de boite comme celle-ci.

— Allez, ouvre, ne me fais pas languir.

 Reposant sur un petit coussin de soie beige, une chaine avec un médaillon. Un médaillon raffiné et un peu vintage, sur une joli sautoir en argent. Je m’en saisis pour mieux le contempler. Il est vraiment joli. De délicates arabesques le parent et sur le côté un petit bouton à pression en permet l’ouverture. L’une des faces intérieures est en métal poli et brillant, l’autre face quant à elle est gravée.

La gravure me cloue sur place. C’est quoi ce cirque ?

Julie qui joue avec la boite me dit « tu as vu que tu as un certificat d’authenticité sous le coussin ? Oh la vache c’est de l’or. Je ne sais pas qui t’envoie ça, mais il ne s’est pas moqué de toi ! »

— Je ne sais pas non plus qui l’envoie mais il y a un message.

Julie se saisit délicatement du médaillon et lit à son tour la gravure. « Et bien, Félicitations ma grande, tu as un amoureux transi »

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