4

2 minutes de lecture

Première récré de l'année ! Elle va me faire du bien, les abrutis du fond commençaient sérieusement à m'agacer, surtout Jason.

— Florent ! crie une voix aigüe.

Ah! C'est Ophélie !

— Viens ! Ajoute-t-elle. Elle est assise contre un mur proche des salles de technologie. Je m'en vais la rejoindre avec plaisir. Je l'aime beaucoup Ophélie. Une fille très sympa avec qui discuter est agréable. Ses copines l'accompagnent. Camille, Laurianne et Colette. Nous parlons de nos vacances. J'ai un peu embelli mon récit en inventant un séjour en bord de mer. Difficile de parler de mon passage chez mon parrain en Auvergne quand Laurianne fait tourner ses photos des Baléares.

La discussion bifurque sur les garçons, je me contente d'observer.

— Ça va toujours avec Dany ? demande Colette à Ophélie.

— C'est extra ! Je l'aime. Il m'aime. Il est doux, attentionné, différent des sales types que j'ai connu avant. Lui il est sincère quand il me dit je t'aime.

Ah oui c'est vrai qu'elle sort avec Dany depuis le mois de juin... Faut toujours qu'elle se mette avec des types qui vont la faire souffrir, je vais devoir la consoler une fois de plus. Elle sait qu'elle peut compter sur moi, mon épaule sera toujours prête à accueillir sa petite tête fragile. Elle n'a d'ailleurs pas que la tête de fragile.

Je me souviens de cette fin d'après-midi pluvieuse de mars, quand je la dorlotais sous l'abribus au milieu de l'avenue Saint-Ex, en face d'une fresque murale peinte en hommage à l'auteur du Petit Prince. Sa meilleure copine, Laurianne, lui avait tout juste annoncé que son petit copain - celui d'Ophélie - l'avait quittée. C'est un ami du petit copain en question qui avait informé Laurianne. Juste après être montée dans son car, ma boîte d'Efferalgan avait disparu. Par un heureux hasard, cette boîte était vide. Car le lendemain, j'apprenais qu'Ophélie me l'avait sortie de la poche pendant une accolade. Elle espérait sentir une dernière fois le goût de la bière, la langue couverte de comprimés blancs. Elle s'est contentée d'une simple cuite, assommée le temps d'une soirée par la boisson.

Des conséquences plus graves m'auraient anéanti. Pauvre Ophélie... Elle mérite l'amour, mais il lui échappe toujours quand elle croit le tenir...

Annotations

Vous aimez lire Frater Serge ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0