On m’a crue perdue, brisée sous les tempêtes,
Trop de silences, trop de défaites.
On m’a vue tomber, on m’a vue plier —
Mais jamais, jamais renoncer.

Il y a eu la boue, les jours sans lumière,
Les mains vides, le cœur en poussière.
J’ai touché le fond sans savoir si demain
Me rendrait la force de tendre la main.

Mais quelque part, au creux de l’obscur,
Un souffle m’a dit : “Tiens bon. Endure.”
Et j’ai poussé, lentement, sans bruit,
Vers un ciel que je croyais enfui.

Je me suis relevée, pas après pas,
Avec des cicatrices que l’on ne voit pas.
Chaque larme versée, chaque nuit sans fin
A nourri mes racines, forgé mon chemin.

Je suis comme le lotus, née dans la douleur,
Mais j’ai fleuri, portée par l’intérieur.
Je ne renie pas la boue ni le froid —
Ils ont fait de moi celle que je suis, là.

Alors regarde-moi, debout, épanouie,
Non pas malgré, mais grâce à la vie.
Je suis preuve vivante que l’on peut renaître
Quand on choisit, même meurtri·e, de se connaître.