Abby - Mon beau-père

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En rentrant du travail, les effets de l'ecstasy s'étaient dissipés et je devais vite aller dans ma chambre pour en reprendre et ne pas perdre le contrôle.

En franchissant le seuil de la porte, je retrouvai mon beau-père avachit devant la télévision, une bière à la main. Un gros cliché à lui tout seul. Je ne savais vraiment pas ce que ma mère pouvait lui trouver. Elle se trouvait à ses côtés, en train de lire un livre, et ne daigna même pas lever les yeux pour me saluer. J'ignorai si elle était absorbée par l'histoire ou si c'est parce qu'elle n'en avait rien à faire de moi.

Ses cheveux roux étaient attachés en un chignon, ma mère était toujours quelqu'un de très soignée. Ce qui contrastait fortement avec l'allure négligée de mon beau-père. Sa longue tignasse brune et bouclée partait dans tous les sens et des miettes de chips s'étaient logées dans sa barbe.

Mon petit frère, lui, était dans la cuisine en train d'écrire. Il devait sûrement faire ses devoirs, vu la façon dont il se tenait la tête et son visage agacé. Mais malgré le travail qu'il avait à faire, c'était le seul à m'avoir salué avec un grand sourire.

Sentant mes mains trembler et la chaleur de mon corps augmenter, je montai les escaliers pour me rendre dans ma chambre et ouvrir un tiroir secret dans mon armoire. Je voulais prendre de quoi me calmer, mais ce dernier était vide. Pourtant sûre qu'il m'en restait, mon beau-père fit son apparition avec un sourire narquois sur son affreux visage ridé et semblait jubiler.

  • T'as perdu quelque chose ?

Il l'avait trouvé. Je savais qu'il adorait fouiller dans ma chambre pendant mes longues journées de boulots, mais j'étais persuadée que c'était une bonne cachette et qu'il ne penserait jamais à inspecter les moindres recoins de mon armoire.

J'étais partagée entre la peur et la colère en gardant mes yeux plantés dans les siens. Je serrai si fort mes poings que j'aurais pu transpercer mes mitaines avec mes ongles.

  • Qu'est-ce que t'en as fait ?
  • Je ne veux pas de ça chez moi !
  • Rends-moi ce qui m'appartient ! Et t'es pas chez toi, t'es chez ma mère !

Brusquement, sa grosse main qui puait la cigarette frappa mon visage avec tellement de force, que je me fracassai au sol avec la lèvre en sang. L'essuyant avec mon poignet, je tournai vers lui pour le fusiller du regard.

Sentant le courage m'animer, je me relevai à toute vitesse pour lui faire face et le fracasser à mon tour. Cependant, il était bien plus fort que moi et le coup de poing que je lui avait donné ne l'avait même pas fait bouger d'un centimètre.

Comprenant que je n'avais aucune chance, je savais que j'allais morfler. Son sourire narquois se transforma en une furieuse envie de me détruire et il m'attrapa par le cou pour me faire voltiger à l'autre bout du couloir. La porte sur laquelle je m'étais écrasée venait de céder sous la violence du choque et je me retrouvai dans la chambre de ma mère.

Mon beau-père se précipita vers moi et me frappa une nouvelle fois au visage, puis me lança contre une armoire avant que celle-ci ne se brise comme la porte. Me retrouvant à terre, à moitié dans les vapes et souffrant des blessures qu'il m'infligeait, je réalisai alors qu'une arme se trouvait juste en face de moi. Elle venait probablement de tomber de l'armoire.

Sans réfléchir, je m'en étais saisi pour vite la pointer en direction de mon beau-père. Ce dernier changea radicalement d'attitude envers moi. De la peur se lisait dans ses yeux, quelque chose que je n'avais jamais vu jusqu'ici. Le voir dans cet état me faisait tellement de bien. J'avais enfin du pouvoir sur lui et c'était jouissif.

Cependant, je n'avais pas prévu que ma mère et mon petit-frère viennent nous rejoindre à l'étage. Affolée, elle me supplia de lâcher mon arme et de me calmer. Mais je ne le voulais pas. Avec toutes ces nombreuses fois où j'avais tenté de l'arrêter sans succés, je ne pouvais pas m'arrêter en si bon chemin.

Je sentais toujours mes mains trembler, mais je faisais de mon mieux pour ne pas le montrer à mon beau-père. Cela lui ferait trop plaisir de connaître mes faiblesses.

Ma mère s'approchait doucement de moi pour essayer de me raisonner, mais je ne voulais rien entendre. Il nous faisait vivre un enfer depuis beaucoup trop longtemps et je tentais de le lui faire comprendre. Elle devait se ranger de mon côté pour qu'on puisse enfin avoir une vie normale. Mais elle avait bien trop peur pour oser faire quoi que ce soit.

J'étais bien trop occupé à essayer de la convaincre, sinon j'aurais vu mon beau-père s'approcher et tenter de me prendre l'arme des mains. Je ne comptais pas me laisser faire et y restais accroché comme si ma vie en dépendait, ce qui était le cas.

On se battait tous les deux pour l'avoir, l'agitant dans tous les sens pour essayer de faire lâcher l'autre, lorsqu'un coup partit soudainement. Le calme se fit pendant quelques secondes, avant de réaliser que la balle venait d'atteindre mon petit frère.

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