Démon(s)

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-Ah connasse !
Ashley regarda Marie s'énerver sur le canapé, c'était jouissif.
- Non... Non... Non pas la carapace rouge ! Ah putain !!
Trop tard, la princesse Peach doubla Bowser à quelques mètres de la ligne d'arrivée. Ashley, un grand sourire sur le visage, attendit la réaction de son amie.
- T'es chiante ! Pour une fois que je gagnais ! T'es méchante avec moi.
- Mais oui bien sûr.
- Pff !
- Une autre partie ?
- Non c'est bon... Je vais pisser.
Ashley se leva et éteignit la vieille Nintendo 64. Un bâillement déforma quelques secondes son visage. Elle regarda l'heure. 01H21. Quand Marie revint les deux filles se rassirent sur le canapé.
-Tu dors là, madame la nulle à Mario Kart ?
- Si ça ne te dérange pas je n'ai pas envie de me taper la route jusqu'à chez moi.
- Non il n'y a pas de problème.
- Et Vivien ? Ça ne va pas le déranger ?
- Non je ne pense pas. Je crois sincèrement qu'il s'en tamponne.
Elles s'allumèrent une clope.
- Il est ou d'ailleurs ?
- J'sais pas...
- Ca se passe mieux avec lui ?
- Bof...
- T'aurais vraiment dû choisir un meilleur coloc.
-Ouais mais je te rappel que j'étais pressé et c'était le seul qui avait assez de thunes sur le moment pour m'éviter de rentrer chez mes parents. Et même s’il est aussi bavard qu'une chaise, il paye toujours à temps. Moi ça me suffit.
- Mouais... Mais il se barre souvent comme ça ? Je croyais qu'il n'avait pas le permis ?
- Il ne l'a pas. Et ouais il rentre souvent à des heures pas possibles, mais je crois qu'il a un plan cul quelque part dans le coin. Il prend toujours une douche en revenant.
- Mouais... Je dors où ?
- Bah comme d'hab, avec moi.
Marie fit une grimace débile.
- On se bouffera la chatte !
- Je ne suis pas sûr que Kevin apprécie que tu le trompes avec moi.
- Rhooo! C'est pour déconner !
- Je sais.
- Alors ne sois pas aussi froide quand tu me réponds.
- J'étais froide là ?
- A peine madame je suis handicapé de la Life
- Ouais bah fais gaffe ou je te remets une taule à Mario kart.
- Ouais bah moi...
Elle lança un coussin à la figure d'Ashley.
-...Je te prends en vrai quand tu veux !
La demi-heure qui a suivi fut le théâtre d'une bataille de coussins d'une rare violence et d'une course poursuite qui se termina par du pseudo catch sur le lit d'Ashley. Bilan : trois lattes cassées.

Ashley dormait encore quand Marie vint lui faire un bisou d’au revoir. Légèrement tirée de ses rêves, elle murmura un incompréhensible ''A plus'' que l'autre réussit quand même à déchiffrer. Avant de se rendormir, elle vit sur son réveil qu'il n'était pas encore sept heures.
Elle émergea finalement deux heures plus tard.
La tête dans le brouillard, elle alla se préparer un café. Après avoir failli confondre le sucre et la farine, elle se posa dans le canapé, devant un dessin animé débile quelconque.
Un bruit de porte lui annonça le retour de son colocataire... Qui, d'après les bruits de pas, fonça dans la salle de bain.

Comme tous les dimanches, la jeune fille préféra délaisser ses cours pour se concentrer sur ce qu'elle ne faisait pas le reste de la semaine à savoir la vaisselle, une tournée de linge et un nettoyage approfondi de l'appartement. Tout en commençant la montagne de vaisselle qui s'était accumulée pendant la semaine, elle pesta intérieurement contre Vivien qui avait bien plus de temps libre qu'elle mais qui finalement lui laissait toutes les tâches ménagères. Elle finit son programme vers midi et décida de se payer un McDo pour se récompenser. Elle croisa Vivien, encore dans la brume du sommeil, lui dit bonjour et sortit.
Le Fast Food était situé à deux rues de son domicile. Heureusement d'ailleurs, car non seulement la jeune fille n'aimait pas prendre le bus le dimanche (elle le prenait déjà assez en semaine) et, en plus, la ville faisait face à une série de meurtres qui faisaient monter la paranoïa ambiante. Depuis deux mois, la police n'arrivait pas à arrêter la ou les personnes responsables de ces crimes et les habitants devenaient plus... sombres à mesure que le bilan des victimes s'alourdissait.
Le McDonald's était bien rempli ce midi-là. Tout en mangeant, Ashley laissa traîner ses oreilles pour capter des fragments de conversations.
Le sujet de quasiment toutes les discussions était bien entendu le nouveau meurtre qui ensanglantait un peu plus la ville.
De ce que la jeune fille comprit, un dealer s'était fait massacrer la nuit dernière. Mais vraiment massacrer. Des mots comme ''égorgé'' ou ''éventré'' revenaient souvent. Rue Jean Jaurès. C'était à l'autre bout de la ville. Mais ce n'était pas toujours le cas.
Le plus effrayant avec ces assassinats, c'est qu'il semblait que les victimes soient choisies au hasard. Aucun lien entre elles.
Ashley s'imagina un instant un scénario ou un groupe de psychopathes s'étaient lancer un concours de qui tuera le plus de gens et ou, à tour de rôle, ils arpentaient la ville pour faire gonfler leurs scores. Elle se dit alors qu'il fallait qu’elle freine un peu sa consommation de jeux vidéo.

En reprenant le chemin de chez elle, l'envie d'appeler Marie lui vint. Tout en marchant, elle saisit son portable.
Mais Marie ne reçut pas d'appel.
Ashley venait de se rendre compte qu'un type la suivait depuis qu'elle avait quitté le McDo. Elle marchait toujours sans se retourner, le portable en main, le cerveau en ébullition.
Elle allait mourir.
Voilà la pensée qui revenait sans cesse au milieu du torrent mental qui déferlait dans sa tête. Le type qui la traquait faisait partie des psychopathes. Il cherchait à faire un nouveau High-score. Il allait...
Du calme ! Il ne fallait pas céder à la panique. Elle était presque chez elle. Elle voyait son immeuble. Elle pressa un peu le pas. Cent mètres à peu près. Elle se servit de son téléphone comme d'un miroir pour surveiller ses arrières. Il était toujours là. Loin, mais là. C'était bon, elle avait largement le temps d'ouvrir la porte d'entrée. Même s’il se mettait à courir, il ne l'aurait pas.
Ashley fut, pour la première fois de sa vie, heureuse de voir la porte d'entrée de son immeuble. Cependant, comme ses mains tremblaient, elle mit un certain temps à ouvrir la dite porte. Elle se précipita dans le hall d'entrée et se retourna.
Personne de l'autre côté de la porte vitrée. Peut- être avait-elle un peu trop paniqué sur ce coup-là. Peut- être que le type habitait dans le coin et qu'il rentrait chez l...
Il entra finalement dans son champ de vision. Un trentenaire encapuchonné passa lentement devant l'immeuble. Il la fixa d'un regard complètement mauvais, un petit sourire lui déformant la bouche.
Il sortit finalement de la vue de la pauvre fille complètement pétrifiée.

Ashley avait monté les escaliers à une vitesse qui la rapproché certainement d'un coureur olympique. Elle rentra dans son appart comme une furie et referma la porte en la claquant. Elle s'adossa ensuite contre celle-ci, le corps tremblant.
Les bruits de pas venant du salon ne la tirèrent pas de sa transe ;
- Ca ne va pas de claquer la porte comme ça, qu'est ce qui te...
Vivien ne finit pas sa phrase, surpris par le spectacle que lui offrait sa colocataire. Il se tut quelques secondes, ouvrit la bouche, la referma puis arriva enfin à parler.
- Ashley ? Qu'est ce qui se passe ?
- ...Rien...
- Tu crois vraiment que je vais gober ça ? Qu'est ce qui s'est passé ?
- Rien ! Fout moi la paix !
Elle passa devant lui sans un regard et alla dans sa chambre.

Une demi- heure après s'être cachée sous ses couvertures, la jeune fille réussit enfin à se calmer. Elle alla prendre un bain pour se détendre. Elle resta presque une heure dans l'eau.
En se séchant, elle se dit qu'il lui fallait peut- être quelques jours de repos. Entre les cours et examens, les embrouilles avec certains de ses proches et les finances limites, elle était fatiguée. Assez, du moins pour que son cerveau et son corps déraillent un peu.
Ouais, elle allait prendre un peu de vacances.

Les pièces de l'appartement étaient disposées de la façon suivante. Une fois rentré, il y avait, à gauche la chambre de Vivien, à droite la salle de bain et les toilettes. La deuxième à droite menait à la chambre d'Ashley. La dernière pièce était la salle principale, comprenant le salon et la cuisine.
Et comme régulièrement, Vivien s'était encore endormi sur le canapé. Ashley pesta en voyant la scène, elle qui voulait squatter le canapé pour jouer un peu. Tout en passant les doigts dans ses cheveux encore humides, elle chercha ce qu’elle allait faire du coup. Écouter de la musique lui sembla une bonne idée. Elle chercha ses écouteurs aux alentours, histoire de ne pas déranger la larve ronflante, grogna intérieurement en constatant leurs absences. Après un petit moment de réflexion, elle se rappela qu'ils étaient... dans la chambre de son coloc qui lui avait emprunté trois jours auparavant et qu'il n'avait pas rendu. Nouvelle déferlante de malédictions silencieuses à l'encontre du jeune homme.
La chambre de Vivien était dépourvue de fenêtres. Mais cela n'avait jamais dérangé le garçon.
Ashley ne mettait jamais les pieds dans cette pièce car le peu de fois où elle y était venue, elle l'avait trouvée terriblement déprimante. Et cette sensation demeurait maintenant quelle s'y trouvait à nouveau. Cette chambre n'avait aucune âme, aucun signe qui permettait de savoir qui en était le propriétaire, rien de personnel. Un lit, une armoire et un bureau. Rien d'autre. Du coup la recherche des écouteurs ne prit pas longtemps. Elle allait repartir quand son regard fut attiré par une petite boite qui dépassait du haut de l'armoire et qu'elle n'avait jamais vu. Elle hésita un instant, tiraillée entre l'envie d'aller voir ce que Vivien pouvait bien ranger dedans et le pressentiment que ça ne lui plaira pas. Mais le fait qu'il lui ponçait les ovaires depuis pas mal de temps par son comportement je-m'en-foutiste fit vite pencher la balance du côté de la curiosité. Elle prit la chaise du bureau pour pouvoir l'atteindre puis la secoua légèrement pour s'assurer qu’elle contenait bien quelque chose. Elle l'ouvrit et fut immédiatement déçue de constater qu’elle ne renfermait que quelques boutons de vestes.
Bizarre quand même, songea-t-elle, qu'il ait plus ou moins caché une boite sans importance. De plus, la boite n'était pas poussiéreuse, signe qu'elle était déplacée régulièrement. Ashley remarqua, en se mettant plus dans la lumière, que le fond semblait cassé. Elle glissa un doigt dans l'espace offert entre le fond et les parois et souleva ce qui s'avéra être un fond factice, dévoilant ainsi le réel contenu de la boite.
Ashley retint un cri de justesse.
Devant elle se trouvait un couteau de militaire calé entre des tissus ensanglantés.
Elle regarda alors les boutons qui étaient tombés quand elle avait retiré le faux fond. Seize. Soit à peu près le nombre de victimes d’assassinats connu en ville.
Ashley fut prise d'un vertige et s'agrippa à l'armoire pour ne pas tomber de la chaise.
Le meurtrier qui terrorisait la ville dormait dans son salon.
La respiration saccadée, elle tenta de reprendre son calme. Que faire ? Appeler les flics. Mais son portable était resté sur la petite table dans le salon... A côté de lui.
Remettre la boite là où elle l'avait trouvée, faire comme si de rien n'était et prévenir la police plus tard ? Non, elle ne se sentait pas la force de faire semblant de tout ignorer.
Partir ?
Oui, foutre le camp. Maintenant !
Elle prit la lame avec elle pour... Elle ne savait pas trop si c'était pour apporter une preuve crédible aux flics ou simplement pour priver le monstre de son joujou.
En essayant de mêler vitesse et discrétion elle sortit de chez elle. Elle courut dans le couloir, martyrisa le bouton d'appel de l'ascenseur, puis se jeta dedans. Quand les portes se refermèrent, elle trouva finalement tout ça presque trop logique. Les sorties nocturnes répétées, les douches en rentrant qui servaient sûrement à enlever les traces de sang, la chambre éternellement triste pour éviter qu'elle ne vienne fouiller, son nombre d'amis apparemment proche de zéro... Et le couteau ? Une des seules informations qu'elle possédait sur la famille de Vivien, c'était que son père était militaire.
Merde. Depuis huit mois, elle partageait son toit avec un tueur. Elle avait mangé avec lui, mater des films à ses côtés, ils avaient fait les courses ensemble... Comment un truc pareil était- il possible ? Vivien n’était pas ultra social, mais il était gentil, il l'avait prouvé plusieurs fois.
Comment c'était possible !
L'ascenseur s'arrêta au rez-de-chaussée. Ashley se tira de ses pensées et s'approcha de la porte prête à partir en courant.
La porte s'ouvrit finalement... Dévoilant Vivien qui avait pris en vitesse les escaliers.
Ashley n'eut pas le temps de réagir qu'il l'avait saisie à la gorge, l'empêchant d'émettre un cri et l'obligeant à reculer vers le fond de l'ascenseur. Quand l'idée de se débattre s'imposa finalement comme un acte évident pour assurer sa survie elle ne put pas le mettre en oeuvre car il l'avait déjà frappée au visage d'un coup de poing qui l'envoya s'écraser contre le mur de l'ascenseur, tête la première.
Complètement sonnée, elle ne put que vaguement constater, impuissante, son retour forcé dans l'appartement, traînée par son colocataire meurtrier.
Elle retrouva ses moyens quand il la balança sans ménagement sur le canapé. Elle se redressa avec plus ou moins de maladresse et, instinctivement, chercha le couteau confisqué quelques minutes plus tôt. Bien évidemment, il l'avait récupéré. Elle chercha alors l'autre du regard, mais il n'était plus dans la pièce. Un cliquetis métallique lui annonça que la porte d'entrée était maintenant fermée à clefs et, en constatant l'absence des siennes dans sa poche, déduit qu'il avait maintenant les deux seuls trousseaux de l'appartement. Et son portable n'était plus sur la table.
Elle était coincée. Avec lui.
Il revint dans la pièce et, en voyant son visage, elle comprit qu'elle n'avait jusqu'à lors jamais vu le vrai Vivien. Car son visage, d'habitude toujours affublé d'un air blasé et ennuyé, avait revêtu une expression complètement malsaine. Ses yeux débordaient de vie et un sourire effrayant lui déformait la bouche (et c'était pourtant évident qu'il se contrôlait pour que le dit sourire ne s'agrandisse pas d'avantage). Des spasmes nerveux agitaient à présent ses bras et sa main gauche. Uniquement la gauche, la droite étant, elle, parfaitement occupé à tenir le couteau.
Deux choses s'imposèrent dans l'esprit de la jeune fille quand son regard croisa le sien.
Il était complètement ravagé.
Elle allait mourir.
- Ashley Ashley Ashley...
Il avait prononcé ces paroles sur le ton du papa qui gronde sa petite fille. Mais un infime fragment de joie en ressortait aussi. Ashley attendit la suite, pétrifiée, incapable de croire que cette scène était réelle. Il reprit, l'air faussement grave.
- Qu'est -ce qu'on fait maintenant ?
Il se foutait d'elle, malgré l'état mental dans lequel elle se trouvait, elle s'en rendait bien compte. Il savait déjà ce qu'il allait faire. Et le fait d'être prise pour une abrutie l'énerva un peu. Décidément, peu importe le rôle qu'il s'attribuait, Vivien était chiant.
- Tu as découvert mon petit secret. Nous ne pouvons plus continuer comme ça ma belle (il accompagnait ses paroles de gestes très théâtraux) je crois que pour continuer mon activité, il va falloir que je m'assure que tu ne le dises à personne et comme...
-Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu butes des gens comme ça ?
Il la regarda, hébété, comme si elle l'avait insulté. Elle reprit ;
- Pourquoi Vivien ? Qu'est ce qui te pousse à f...
- TA GUEULE !
Il avait fait un bond en avant pour parcourir la distance qui les séparait et pointa l'arme vers elle.
- Ferme là ! Tu la fermes compris ? Tu n'as pas ton mot à dire, pas de question à poser, car de toute façon, je n'y répondrai pas. Tu fermes ta gueule pauvre petite chose et tu attends.
Transfiguré à nouveau. Le visage de l'assassin était à présent déformé par une colère à l'origine incompréhensible pour Ashley, qui était maintenant persuadé de la démence du garçon. Après avoir constaté que la demoiselle gardait le silence il se recula jusqu'à l'endroit où il avait commencé son sketch et reprit son attitude théâtrale, comme s’il n'avait jamais été coupé.
- Comme je sais que tu ne pourras pas garder ta langue dans ta bouche, je pense que la meilleure solution est encore que tu (il se frotta les yeux, comme si ce qu'il allait dire le peiné) quittes ce monde. MAIS ! (Ashley sursauta face à l'augmentation brutale du volume sonore) je ne peux pas te tuer comme ça. Bah oui, réfléchit petite tête, tout le monde va comprendre si tu meurs dans ton salon de manière horrible que je suis le meurtrier. Par contre...
Ashley comprit avant qu'il n'ait finit sa phrase.
- … Si, je ne sais pas, par exemple, si, je dis bien par exemple, on te retrouvait pendu, ça serait beaucoup plus simple de me mettre hors de cause... Debout Ashley !

Un ordre qui ne tolérait aucunes protestations. Pourtant, Ashley ne bougea pas. Vivien parcourut à nouveau la distance qui les séparait, cette fois en marchant et approcha un peu son visage, en même temps que l'arme, du visage de la fille. Sa voix était extrêmement calme et douce.

-Ashley... Je sais ce que tu penses. Tu te dis ; ''Il vient de me dire qu'il ne pouvait pas me tuer comme ça, car ça le mettrait en danger, donc il ne me fera rien si je ne lui obéis pas''. Tu te trompes. Je meurs d'envie de te crever, là, ici, maintenant. (Il sourit) Mais je me retiens. Par contre, si tu me titilles , je ne me contrôlerai pas longtemps et je te saignerai direct et je peux t'assurer que tu vas déguster sévère avant de rendre ton dernier souffle. Donc... Debout.

De nouveau, la jeune fille ne bougea pas , mais cette fois c'était la peur qui l'empêchait de se mouvoir. Vivien soupira... Puis la gifla violemment, l'envoyant au sol.
- Ne me fais pas répéter une troisième fois.
La menace fit son effet. Avant de s'en être elle -même rendu compte, Ashley était sur ses jambes tremblantes.
- Si vous voulez bien me suivre mademoiselle.
Elle avança. Elle allait mourir. Mourir... Tuée soit de son plein grès soit massacré. Elle allait mourir. La phrase tournait dans sa tête. Elle chercha dans un élan de désespoir une solution miracle, un moyen d'échapper au démon qui lui tournait maintenant le dos. Le dos ? Il ne l'a regardé pas. L'attaquer ? Lui bondir dessus. Les chances de le maîtriser étaient extrêmement minces, il était armé. Mais il y avait une petite chance. Une petite chance contre aucune si elle lui obéissait.
Fais- le, s'ordonna-t-elle intérieurement. Bouge !
Mais... Et si c'était ce qu'il voulait ? Ce type n'agissait pas et ne réfléchissait pas comme tout le monde. Il n'avait jamais été inquiété par la police, il devait être précautionneux pour ne pas laisser de traces. Penser à tout. Alors, pourquoi laissait-il une faille ?
Désirait-il qu'elle l'attaque ? Ou même simplement qu'elle se triture la cervelle pour savoir si elle devait le faire.
Frapper ou pas ?
Trop tard.
- Après toi. Souffla- t-il.
Elle entra dans la salle de bain. Elle n'osa pas le regarder. Elle avait loupé sa chance. C'était fini.
- Je te laisse faire les préparatifs.
Comme la salle de bain était la pièce qui chauffait le plus, c'est là qu'ils étendaient le linge. Et comme ils n'avaient pas d'étendoir, ils avaient bricolé un système pour suspendre les fringues, en tendant un câble au-dessus de la baignoire tenue par deux attaches. Le truc était montable et démontable simplement.
Ashley prit le câble qui traînait sous le lavabo. Elle ne tremblait plus. Même si elle était totalement paniquée intérieurement, son corps semblait avoir accepté son sort. Elle regarda le crochet au plafond, une sorte de fantaisie inexplicable du précédent propriétaire. Elle s'était toujours demandé ce qu'elle pourrait bien faire de ce truc... Et bien il semblerait que ce soit finalement un morceau de sa potence.
Elle monta sur la baignoire, attacha avec difficultés la corde puis fit un noeud coulant, s'étonnant vaguement de savoir comment faire un noeud aussi macabre. Elle regarda le résultat final.
- Attends...
Elle se décala vaguement pour le laissait passer.
- Je vérifie qu'il est bien fait.
Pendant qu'il s'amusait à faire l'inspecteur des travaux finis, Ashley regarda la porte de la salle de bain. Fermée. Elle pouvait l'ouvrir facilement. Mais le temps qu'elle ouvre le verrou, il l'aura déjà atteinte.
- C'est bon.
Le reflet dans le miroir renvoya à Ashley une image d'elle effrayante. Pale au possible, les yeux vide de toutes émotions... Une vraie tête de malade. Ironiquement, elle se dit qu'elle était certainement la moins ''malade'' dans cette pièce.
- Bon je t'explique. Le but du jeu, c'est de se briser la nuque avec la corde. Comme la baignoire n'est pas bien haute, il va falloir que tu tombes très brusquement. Si tu y arrives, tu succomberas sur le coup. Sinon... Tu peux passer cinq à sept minutes à t'étouffer. Enfin ça, c'est le temps que tu passeras consciente. Tu vas souffrir et en plus te chier dessus. Bonne chance.
Il ''motiva'' la fille en faisant danser la lame.
- Fais-moi rêver... Ashley.
Entendre son nom prononcé avec tant de sadisme l’écoeurait. Mais elle n'avait pas son mot à dire.
Qu'est ce qui fut le plus difficile ? Monter et se tenir en équilibre sur la baignoire dans son état ? Mettre la corde autour de son cou ? Non c'était de faire tout ça sous le regard ignoblement ravi de l'autre enfoiré. Il se délectait du spectacle.
Voilà, il ne lui restait plus qu'à sauter.
C'est à ce moment que les larmes coulèrent sur son visage. Elle s'en voulut un peu de craquer maintenant, car ça faisait certainement la joie de l'autre.
Elle ne voulait pas mourir. Pas maintenant ! Pas comme ça ! Elle voulait vivre ! Mais elle ne pouvait plus. Fini. Tout était fini. Elle allait tout perdre. Tout ce qu'elle avait durement acquis, tous ses rêves, ses projets... Mort. Comme elle bientôt.
Maintenant, tout ce qu'elle pouvait faire, c'était partir le plus rapidement et en souffrant le moins possible. Ne plus voir cette salle de bain transformée en salle d'exécution. Ne plus le voir. Ne plus voir son sourire.
Son sourire...
Arrête de sourire hurla-t-elle mentalement. Tu n'as pas le droit ! Tu as déjà gagné ! Sois au moins bon gagnant. Enlève cette horreur de tes lèvres. Ne souris plus !
A bout de forces, elle bondit, laissant la mort lui broyer le cou.
Fini


Du moins c'est ce qu'elle crut avant de s'effondrer lamentablement sur le carrelage. La douleur la fit hurler. Mais son hurlement ne couvrit pas totalement le bruit de Vivien.
Il s'était effondré lui aussi. Mais visiblement terrassé par une sorte d'orgasme. Son visage était déformé par le plaisir. Il murmurait des ''Ashley...'' avec une voix étonnamment douce. Il se releva brusquement, ouvrit la porte et fonça vers la pièce principale.
Ashley resta hébétée sur le sol. Qu'est ce qui s'était passé ? Elle devrait être suspendue au bout de la corde... La corde ?
L'évidence frappa la jeune fille. Il avait fait le n?ud de telle façon qu'elle se décroche avec trop de poids au bout. En prétendant vérifier qu'il était bien fait, il l'avait saccagé.
Il voulait s'amuser.
La voir au fond du trou et du désespoir le faisait délirer. Il jouait avec elle. Il se délectait de son malheur.
La colère envahit Ashley. Elle ne supportait pas l'idée d'être un jouet utilisable à volonté pour satisfaire les pulsions sadiques d'un taré. De plus, elle, qui croyait que la fin de son calvaire était arrivée, se retrouvait donc à devoir supporter de nouveau les tortures mentales (peut être même physiques qui sait) de son coloc. Elle se leva, animée par une énergie nouvelle et alla dans la pièce de séjour.
Il était là en train de boire un verre d'eau. En la voyant il lui sourit, un sourire de gosse qui vient de recevoir un gros cadeau de Noël.
-Ashley... C'était...
Il semblait chercher ses mots.
-...C'était magnifique ! Le regard que tu avais ! Que ce soit avant de faire le grand saut, pendant ou après, quand tu as constaté que tu étais encore vivante. Magnifique ! Splendide !
- C'est bon ? Tu t'es bien marré sale con ?
La voix de la fille était plus froide que la neige. Vivien eut un nouveau sourire, moqueur cette fois.
-Oh tu es en colère ?
-Ta gueule !
-Surveille ton langage petite demoiselle. Tu sais (il agita son couteau) les mots peuvent parfois conduire à des situations tragiques. Comme une mort prématurée.
-Arrête ton numéro pauvre connard. Tu es juste pitoyable à faire le roi seulement parce que tu as une arme en main.
-Tu veux que je te tue ?
-En es-tu seulement capable ? Non parce que, OK, pour foutre les boules aux gens et les faire tourner en bourrique tu es balèze, mais je commence à douter de ta capacité à prendre une vie.
-Tu ne crois pas un mot de ce que tu baves. Tu cherches à me vexer.
-Peut- être bien en effet.
-Je ne suis pas un tueur comme ceux de ces films merdiques qui pètent les plombs dès qu'on les insulte et qui font alors des erreurs qui les perdent. Tes paroles, je m'en contre fout, car les notions comme l'honneur ou la fierté, je me torche avec. Donc je te repose la question. Tu veux que je te tue ?
-Viens, je t'attends.
-Oh ? Pressée de souffrir ?
-Du tout. De toute façon tu seras obligé de me tuer rapidement.
-Pourquoi ça ?
-Parce que pour me planter, t'es obligé de te rapprocher. Et si tu arrives à porter de main, tu vas rapidement perdre des membres. Si j'en ai l'occasion, je te jure que je te fracasse. Donc pour ta sécurité, tu vas devoir m'abattre très vite.
Ashley disait souvent qu'elle haïssait des gens, comme ce prof qui se prenait pour dieu et traitait ses élèves comme des merdes, son oncle ultra violent ou sa voisine qui laissait son clébard chier dans le couloir. Mais non, c'était juste des ''mots''. La haine, Ashley venait de la découvrir.
Cet homme, elle le haïssait vraiment. Et elle se sentait parfaitement capable de lui faire du mal. Pire, elle voulait lui faire du mal.
-Maintenant Vivien, c'est terminé. La récréation est finie. Je ne serai plus ton putain de jouet. Et je n'entrerai plus dans ton jeu.
Il la regarda avec une expression indescriptible, complètement plongé dans ses pensées semble- t-il. Il la considéra quelques instants. Puis il lança le couteau aux pieds de la jeune fille qui laissa son regard alterner entre l'assassin et l'arme devant elle. Lui avait retrouvé son sourire.
-Prends-le.
-Pourquoi ?
-Tu veux me battre non ? Tu m'as lancé que j'étais armé et pas toi tout ça... Eh bien vas-y. On équilibre la partie.
-Où est le piège ?
-Il n’y en a pas.
-Tu penses que je vais te croire ?
-Ashley... Je pense que tu as compris maintenant que j'aimais bien m'amuser.
-J’ai surtout capté que tu es ravagé au dernier degré.
-Peut-être... Mais tu vois, tu es la première personne qui cherche la confrontation avec moi. Un cas unique. Donc ça devient intéressant. Prends-le !
Elle le regarda puis, sans le quitter des yeux, elle se pencha et ramassa la lame. Le visage de Vivien rayonnait d'une lueur malsaine... Qui disparut quand Ashley envoya valdinguer l'arme à l'autre bout de la pièce. Pour la première fois depuis le début de leur confrontation il eut l'air réellement troublé. -Qu'est -ce-que tu fous ?
-Quoi ? Tu veux faire une partie ? Bah moi je joue toujours en mode difficile.
Il éclata de rire, un rire ouvertement moqueur.
-Tu es vraiment naïve si tu penses pouvoir prendre l'ascendant sur moi sans armes (il avança de trois pas, ne laissant plus que deux mètres entre eux) car, ne serais ce que physiquement, j’ ai l'avantage. Mais si tu veux qu...
Il n'eut pas le temps de terminer sa tirade. Ashley lui avait craché à la gueule et, comme il eut le réflexe de fermer une seconde les yeux et donc de baisser sa garde, elle lui bondit dessus et lui envoya un coup de pied à l'entrejambe. Il se plia de douleur, le laissant sans défense face au coup de poing que lui asséna la fille au visage par la suite. Elle avait mis toute sa colère dans son attaque qui, en plus de briser le nez du tueur, l'envoya s'écraser tête la première contre la machine à laver. Elle se précipita, s'accroupit sur lui et cogna encore et encore avec toute la force qu'elle possédait.
Oui, il avait l'avantage physique et peut-être d'autre aussi, mais psychologiquement c'était Ashley qui possédait actuellement le mental le plus guerrier.
Elle s'explosa rapidement les mains sous la violence de ses propres coups, mais elle s'en fichait éperdument, elle ne sentait plus la douleur, pour elle, l'important, c'était de couvrir un maximum de surface du sol avec le sang de son colocataire.
Néanmoins, elle baissa à son tour son attention, dut au fait qu'il n'avait pas cherché à la frapper jusqu'à lors. Et quand brusquement il la gifla elle perdit un peu l'équilibre. Il en profita pour la repousser et se relever. Ashley chercha à attaquer à nouveau, mais il lui fonça dessus et avec son visage couvert de sang et son sourire, il ressemblait plus que jamais à un démon. Ils tombèrent à l'autre bout de la pièce. La situation s'inversa, Vivien désormais sur Ashley à la différence que lui ne frappait pas, il cherchait à l'étrangler. Ashley essayait de le blesser de toutes les manières possibles, gesticulant comme une possédée, cherchant à frapper ou attraper une partie du corps adverse pour lui faire relâcher sa prise sur la gorge de la fille. Mais peine perdue, il réussissait à éviter les attaques et accentua la pression sur la strangulation. Ashley paniqua, l'idée de sa propre mort resurgit. Plus par réflexe que par réflexion, elle tendit le bras gauche à la recherche du couteau qu’elle avait envoyait dans les environs. Quand elle le sentit sous sa main elle l'empoigna et frappa à l'aveugle, sa vision commençant à devenir flou. Un hurlement lui annonça qu’elle avait touché sa cible, qui cessa de l'étrangler. Sans même reprendre une vraie inspiration elle fit danser la lame devant elle, mais ne toucha rien ce coup-ci, Vivien s'était jeté hors de portée de la jeune femme. Il y eut un temps mort à ce moment, Ashley reprenant tant bien que mal son souffle et Vivien tenant sa cuisse gauche blessée par le coup de couteau. Mais la jeune femme reprit bien vite ses moyens et commença à s'approcher pour à nouveau blesser. Vivien utilisa alors la même technique qu'elle un peu plus tôt, un cracha au visage, à la différence que du sang était ajouté au projectile. Ashley, plutôt que de tenter d'essuyer immédiatement ses yeux, tenta d'attaquer quand même, presque à l'aveugle. Il était juste devant elle. Mais il n'alla pas au contact, il recula au contraire pour saisir une casserole et lui envoyer en pleine face. Elle ne put pas l'éviter, tomba au sol quand le nouveau projectile l'atteignit au front, mais eut le réflexe de pointer l'arme devant elle. Mais il ne tenta toujours pas de la frapper. Au contraire, il avait quitté la pièce en boitant.
Non !
Ashley refusait qu'il se barre comme ça. La partie n'était pas finie.
Il n'était plus question pour Ashley de survivre ou de le neutraliser. Quelque chose de plus fort grandissait en elle, la gangrené et noircissait ses pensées.
Une envie de tuer.
Elle se lança à sa poursuite et constata à la lumière qu'il était rentré dans sa chambre. Elle pénétra dans la pièce en trombe. Il était là dos contre elle, cherchant quelque chose sous le matelas.
Il cherchait une arme cachée pour reprendre l'avantage.
Elle bondit et leva le couteau pour le poignarder, mais stoppa son geste quand il se retourna en braquant sur elle un pistolet.
Ils se dévisagèrent. Ashley, toujours le couteau en l'air, prête à frapper. Vivien, l'arme à feu pointée sur le crâne de sa coloc, toujours avec un léger sourire. Combien de temps restèrent-ils ainsi à jauger la situation et à se demander qui des deux fera l'ultime geste ? Ni l'un, ni l'autre ne le savait en tout cas. Le temps n'existait plus pour les deux combattants. Ils ne réalisaient pas que moins d'une heure plus tôt, lui était étalé sur le canapé et elle sortait de la douche. Ils avaient changé d'univers.
Vivien finit par éclater de rire.
-Game over ! Tu as perdu Ashley.
Elle fixa le pistolet sans avoir l'air paniqué. Elle finit par déclarer.
-Tu bluffes.
-Quoi ?
-Ton flingue là, c'est un faux ou il tire des balles à blanc.
-Tu crois vraiment ça ?
-Oui. C'est trop simple pour toi comme façon de finir un jeu. Il te faut une fin à la hauteur de la partie que tu viens de faire. Ce truc est bidon, tu ne tueras personne avec. Donc tu bluffes.
-Tu veux que je presse la détente pour te prouver que tu as tort ? Enfin, tu auras moins d'un dixième de seconde pour le comprendre.
-Vas-y !
Ashley laissa son bras armé retomber. Elle écarta ensuite ses deux bras, en signe d'accueil pour l'hypothétique balle qui devait arriver.
-Tire si j’ai tort.
Vivien la regarda et pour la première fois depuis qu'il avait dévoilé sa véritable identité, il ressemblait au garçon qu'Ashley avait fréquenté pendant plusieurs mois. Un visage inexpressif, presque blasé. Plus aucune trace de folie dans le regard, plus de sourire horrible.
Ils restèrent de nouveau silencieux quelques instants, chacun cherchant dans les yeux de l'autre une preuve d'un possible abandon de la bataille.
Ashley bien qu’elle sût que la possibilité qu’elle pouvait s'être parfaitement plantée existait, restait persuadée que le meurtrier ne pouvait pas la tuer avec le pistolet qu'il tenait. Ce n'était pas assez amusant pour lui, pas assez fou, trop classique et prévisible comme dénouement. Il voulait juste reprendre l'avantage et continuer leur duel malsain.
Il éclata finalement de rire (retrouvant au passage sa folie) mais d'une telle façon qu'il était impossible de deviner s’il allait la traiter de débile et faire feu ou admettre que son jouet était faux.
Il se calma et la regarda en souriant, prêt à lâcher la réponse. Ashley retint son souffle.
-Tu as raison.
Il baissa son arme.
-C'est un faux.
Il eut un geste désinvolte.
-Et maintenant petite fille ?
-Maintenant ?
Elle avança et, sans aucunes hésitations, planta la lame dans le ventre de Vivien.
-Maintenant tu as perdu.
Vivien contempla Ashley l'air complètement halluciné. Il tomba à genoux.
Ashley se mit à sourire ; elle avait gagné la partie. Elle avait vaincu l'assassin. Elle l'avait...
Son sourire s'effaça. Elle l'avait blessé mortellement. Elle avait frappé pour le tuer alors qu'il avait admis que son arme était une fausse et qu’elle ne courait plus un danger certain. Elle l'avait poignardé pour satisfaire sa haine et son désir de vengeance.
Elle eut alors l'impression de ne pas valoir mieux que l'homme agenouillé devant elle, qui avait pourtant pris plus d'une quinzaine de vies et fait preuve d'un sadisme rare.
Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas Vivien utilisait ce qu’il lui rester de forces pour lever le bras et lui tirer dans la poitrine.
Ashley ne se rendit pas compte qu'elle était tombée au sol.
Pourquoi ? Pourquoi gisait-elle au sol ?
Il avait menti. Le flingue était vrai. Merde, pourquoi avoir menti là-dessus ? Il devait penser qu'Ashley se contenterait de le ramener dans le salon pour l'avoir à l'?il et appeler la police. Il devait être persuadé que leur duel allait se prolonger. Pas qu’elle l'achèverait d'un coup.
Elle sentit que Vivien avait rampé à côté d'elle. Il approcha ses lèvres de son oreille.
-Magnifique... Je ne m'attendais pas (il toussa) à ce que tu fasses ça. N'est-ce pas fantastique ? Tu as totalement basculé dans la folie meurtrière. Et maintenant nous sommes semblables...
Il prit son temps pour prononcer les dernières paroles, les savourant.
-...Des assassins.
Avant de perdre une ultime fois connaissance, Ashley eut une douleur mentale en entendant le rire dérangé de Vivien, testament de son esprit malade, rire qu'elle n'aura finalement jamais réussis à faire taire.



La police arriva vingt minutes plus tard, alertée par des habitants de l'immeuble qui avaient entendu le coup de feu. Quand les policiers entrèrent dans l'appartement, ce fut pour y découvrir les cadavres de Vivien Maraud et d'Ashley Camppel dans une mare de sang. L'enquête prouva que le couteau qui avait tué Vivien était également celui utilisé dans la majorité des meurtres qui avaient mis la ville en émoi et le pistolet correspondait à celui qui avait abattu la septième victime. Les boutons de vestes appartenaient bien aux personnes assassinées.
Vivien et Ashley furent déclarer coupables et complices de cette série de meurtres, il était supposé qu'ils tuaient à tour de rôle, l'autre créant un alibi pour l'assassin. À la suite d'un différent, ils s'étaient battus et entre tué.
Bien que les années qui suivirent calmèrent les esprits, on parla longtemps du duo de démons, les colocataires sanglants. Leurs deux noms restèrent ainsi indissociablement liés.











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