10Ω : mésange
À l’orangerie, sous le plissement des roses blanches, une mésange m’a accostée entre deux trousseaux de ronces. Elle avait froid, je lui ai tiré dessus, elle est restée. Gorge haute, joli cul sur lequel s’asseoir, regard qui se sait : mignonne maniérée qui ce soir sucera certainement tout le suc du sureau.
Alors, savant poète, que raconte le printemps, que valent les allées de lettres en laisse de soleil et dites-nous donc : pour une pâquerette, quel songe tisser ? Peut-être, l’ivoire sur mon oreiller, prière tordue pour qui l’ivresse n’apporte rien d’autre que ralentir le tap-tap des pics épeiches dans la caboche juteuse.
Le silence des ombres décadentes sous les roses fait frissonner de douceur. Elles allongent le bras, branlent l’herbe qui frétille - c’était peut-être le vent. Je peins le ciel avec grand désir, il y fait chaud comme en juillet, comme dans leurs jeux de paumes où l’on se pâme d’enfin flotter. Enlace le nuage s’il passe au-dessus de ton œil délavé et s’il laisse de lui plus qu’une saignée de banquise. Enlace-le puis secoue les bras. Rends à la voûte ces quelques passants-passeurs des nuées du grand bleu étalé en grandes coulées sur l’horizon. Ils ont la bouche tendre.
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