Le 15 août est une drôle de date. Un jour au ton crème barbouillé sur les murs en pierre de Caen de Provence de Vendée, d’Azur et d’armoires remplies de crânes, en pierre d’usures intempestives, pestiféré de toustes sous les cuirs brûlés qu’on étend au-dessus de nos vignobles, un jour où mon crème - empyrée de mes églises - bafouille sur mes entailles qu’on traça là par hasard, vraiment, drôle de date. Les pétards se prennent pour des soldats galactiques, combattent les constellations puisqu’il en reste encore apparemment, derrière nos réverbères. Les guitares accordent les mandolines aux mauvais violons, les chaussures se perdent sur le pavé pour se retrouver quelques accrocs plus loin, les ceintures s’écorchent les unes aux autres et leurs propriétaires les somment de correctement se tenir.

Un peuple d’humeurs et d’objets trafique les racontars des secondes pour les faire durer.

J’irai danser la polka sur un air de Johnny ce soir, quelque chose d’inadapté, le pied clair poudré de blond, cou paré de la fumée âcre qui dessinait les plumes de ta chevelure enduite de lavande et que j’inspirais si l’Asmar de tes yeux le voulait bien. J’irai danser ma blues, ce soir que tu ne m’oublies pas car j’avais soif l’autre jour de ta voix sur l’oreiller et de tout ce que tu touchais si doucement et dont je savais pourtant me lasser.