Un coup de tonnerre

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Les rayons de soleil illuminaient la nature, la rendant encore plus belle. Ils jouaient à cache-cache entre les feuilles frétillantes d’un bon air frais. Le chant des oiseaux s’envolait et chatouillait du bout de leurs ailes les nuages blanc immaculés. Les odeurs de ce renouveau me remontaient le long de la colonne, dispersant des frissons à mes bras dénudés. La pomme de pin tomba sous mes pieds, je la relançai à ma boule de poil qui bondit joyeusement dans cette frénésie d’un doux printemps.

Inspirer à plein poumon, se dire que tout est beau, et que tout va bien dans ce petit bois. Toute une danse s’exécutait autour de moi, une douce mélodie au parfum de bonheur.

Je fermai les yeux, et soudain : l’impensable. La vie n’en a pas fini avec toi. Tout un monde qui s’effondre en une fraction de seconde. Le tonnerre frappa. Une douleur indéfinissable m’assaillait au plus profond de mon crâne. Je vacillai, essayai de me rattraper, mais tout bougeait autour de moi, je n’arrivais plus à percevoir le chemin. Il frappa encore une fois, plus violent encore, comme pour me mettre à genoux. Je m’accrochai à une branche, elle se brisa, je chancelai encore. Ma jambe se dérobait, mon corps s’écroula, se coucha de tout son long sur sa gauche.

Là, un rocher, je tentai de tendre ma main, mais elle ne me répondait plus. M’accrochai avec la droite, tirai tout ce que je pouvais, je devais me redresser.

Je sentis une tête sous mon bras qui poussait et une langue qui parcourait mon visage. Poupette était là, elle couinait, me poussait encore, tout devenait flou. Je m’agrippai à la roche grise, me soulevai mais mon corps repartit sur la gauche, mes muscles se crispèrent, maintenant la prise de ma main droite, je devais résister.

Un coup de tonnerre, encore plus violent, je crois que j’ai crié. L’éclair avait transpercé le peu de force qu’il me restait. Ma mâchoire s’était bloquée, ma tête a heurté un tronc, tout était devenu comme surréaliste, une dimension où plus rien ne vous appartient. Vous n’êtes plus qu’une poupée dans les bras d’un tumulte, d’une tornade qui s’abat au plus profond de votre être. Démantibulée, tirée par des fils invisibles où l’on envoie des chocs électriques de plus en plus violents. Résister ne sert à rien.

Ma poupette était toujours là, me soulevait, je m’appuyai sur elle… nous devions rentrer !

Je me suis trainée dans les feuilles, me suis accrochée aux branches, aux arbres, aux buissons, m’écroulais, encore et encore. Je devais rentrer ma poupette. Le chemin s’effaçait devant mon regard brumeux. Je crois que j’ai pleuré, imploré, mes doigts se sont agrippés au peu de chose qui se trouvait sur mon chemin.

Je savais ce qu’il se passait, je connais bien ces symptômes.

S’ensuivit, le brancard, les flashs lumineux d’une ambulance qui fonçait à vive allure. Des gens en blouses blanches qui s’agitaient autour de moi.

Je n’arrivais pas à comprendre ce qu’ils me disaient. J’ai juste dit que je suis arrivée à rentrer poupette, et que je ne sais pas comment j’ai conduis jusqu’à l’hôpital. Un flash : la tête posée sur la vitre, mon bras enroulé sur le volant.

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