"L'humain" tout puissant

3 minutes de lecture

Alors, ça y est ? C'est la fin de l'aventure ? L'histoire aura duré quelques milliers d'années, c'est pas si mal finalement. Les écrivains n'ont qu'à ranger leurs armes, les journalistes n'ont plus qu'à faire taire leur plume. Car oui, écrire est fastidieux, long et la concurrence semble bien plus efficace. En quelques clics, il est possible d'accéder à ces robots à qui il nous suffit de donner quelques éléments pour qu'ils rédigent à notre place.

Si ça me fait peur ? Oui. Parce que nous risquons tous de finir par lui déléguer notre amour de l'écriture. Moi le premier, lorsqu'il s'agit de rédiger un article, je me demande pourquoi je ne demande pas à une IA de le faire à ma place : après tout, elle le ferait tout aussi bien et sans efforts !

Alors je sais, on me traitera de réactionnaire, de nostalgique. Mais je n'aime pas du tout ce que le monde nous prépare. Petit à petit, chacun trouvera dans ces outils qui évoluent à une croissance exponentielle, un moyen d'enlever ce qui fait que l'humanité est l'humanité.

Comment savoir si ce journal que tu lis n'est pas, en partie, rédigé par un robot ? Et ce livre ? Et le scénario de ce film ? Et les paroles, l'air de cette musique ? La créativité, espace d'accomplissement de l'homme, semble petit à petit s'essouffler. On se soupçonnera les uns les autres.

Le travail deviendra morose : La machine l'effectuera pour nous. Plus besoin d'effort. Ainsi nous allons progressivement faire taire tout ce qui, pour nous, était source d'épanouissement. La qualité de la main humaine ne sera plus reconnu, tout le monde sera capable de produire des contenus de qualité.
Et aimer ? Qu'en sera-t-il ? Des rencontres sur mesure, à l'aide d'applications qui, peut-être, détermineront de potentielles rencontres sur de pauvres critères subjectifs. Là aussi, la machine choisira à notre place. Disparaitrons ces angoisses à l'estomac lorsque l'ont croisera cette fille pour la seixième fois sans avoir eut le courage de lui parler. S'effacerons les tendresses des rencontres impromptu. L'aventure et la passion seront des choses désuètes, dépourvues d'intérêt pour les générations à venir. La seule finalité de nos existence sera l'assouvissement de quelque plaisir qui ne ferons jamais le bonheur de l'homme.

Tout ne sera qu'objet de consommation. En surface. La société du plaisir ? Oui, mais pas de la joie. La société de la déconne ? Oui, mais pas du rire sincère. La société de l'affection passionnelle ? Oui, mais pas de l'amour. La société de tous les possibles ? Oui, mais pas de l'aventure. La société de l'accessibilité des savoirs ? Oui, mais pas de l'intelligence.
Moi, je l'aime bien ma faiblesse. Elle me rend humain. Sans elle, je ne suis plus qu'une machine à consommer. Alors oui, ce transhumanisme me fait peur. Je le dis, même si être inquiet par le progrès n'est jamais bien vu. Oui, j'ai peur. Oui, j'aime l'homme et ne veux pas le voir perdre ce qu'il est : parfois bête, souvent faible, assez émotif, capable d'aimer. Je ne veux pas déléguer ces choses à un algorythme. Car si je pleure en écoutant cette musique, c'est parceque je sais qu'elle vient d'un humain. Qui a souffert, qui a vécu, qui a des choses a dire.

J'aime être fier du travail que j'accomplis, j'ai besoin de lui pour me regarder dans une glace et me dire que je suis utile. J'aime pouvoir faire une blague, à la caissière du super marché, pour échanger un petit moment qui egayera ma journée. J'aime ces serveurs qui m'apportent ce café avec maladresse. J'aime partager des moments avec ces personnes pleinent de savoirs. J'aime ces moments humains que la machine voudrait voir disparaitre.

La petite note d'espoir qui réside en moi naît à la rédaction de ces quelques lignes : elles sont 100% humaines (mettons 90%, pour l'orthographe !). J'ai pris du plaisir, j'ai fouillé au fond de mes tripes. Bien sûr, je pourrais lui demander de me changer des formules, d'ameliorer mon texte, de le perfectionner. Mais je préfère lui demander de ne me corriger que les quelques maladresses orthographiques. Je prends le risque de vous exposer mes betises, ma syntaxe un peu bancale, mes idées un peu passionées, mes fautes par ci par là. D'ailleurs, peut-être vous moquez-vous un peu en lisant ces lignes. Mais qu'importe : Elles sont humaines. Elle viennent de mon esprit sans doute un peu derangé mais qui a besoin de plus que d'information, et de travail prémaché pour etre heureux. Elle viennent du fond de moi-même.

Et ça, aucune machine ne pourra me l'enlever.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 6 versions.

Vous aimez lire Gus delacho ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0