Les Créateurs

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  Cinq nouvelles manifestations d'Ao se déplaçaient maintenant dans le vide de Son être au gré de leurs mouvements propres. Elles avaient hérité, chacune à sa façon, des caractéristiques de leur parenté, leur mère et leurs deux pères.

  Élérif, par exemple, composait avec la courbure de sa mère et la droiture de son second père parti au loin, mais sans jamais les mélanger. Il apparaissait une fois comme une douce courbe, l'autre comme une droite dépourvue de défauts. Il changeait de configuration de manière fluide, sans à-coups. Cette facette de sa personnalité provenait assurément de sa mère Zella. De son géniteur sympathique il avait hérité la pondération, qui devint sa caractéristique prédominante. Il avait également hérité de son statut sympathique, faisant de lui le sympathique de sa génération.

  Sa sœur, Nassia, forte et déterminée comme Alicar, se déplaçait en zigzaguant et effectuait çà et là de courts arrondis pour récupérer. Elle semblait autant faire honneur à l'attribut de son père Pfios qu'à celui de son père sympathique, lequel lui permettait d'interrompre chaque course droite d'autant de points de rupture qu'elle le désirait.

  Évia, la deuxième sœur, avait quant à elle hérité de la tendresse de sa mère, faisant preuve d'une douce affection allant de pair avec ses mouvements ondulatoires. La caractéristique de son géniteur sympathique lui permettait, à l'instar de sa sœur, d'interrompre chacune de ces courbes où elle le souhaitait. Elle repartait alors dans une nouvelle courbe inversée lui donnant l'apparence d'une onde. Le style de mouvement que Nassia trouvait vulgaire, voire insultant à l'égard de leur père filant. De son propre point de vue, Évia voyait sans surprise les zigzags de sa sœur comme une insulte à leur mère.

  Les deux dernières manifestations de cette lignée, toutes deux masculines, étaient plus complexes à définir. Zarim, bon vivant et impulsif, se mouvait tantôt en ligne droite, tantôt en courtes courbes, lui donnant des trajectoires indéfinissables. Il était sans doute, avec son frère sympathique, le moins affecté par le combat idéologique de ses sœurs. Pour lui, seul prévalait un mélange équilibré entre les caractéristiques de leurs trois parents. Bien que débouchant sur des formes indéterminables, c'était la seule façon, selon lui, de correctement rendre hommage aux Primordiaux.

  Finalement, Kelloar, dernière manifestation à avoir émergé du Premier Miracle, était la plus troublante. Comme chacun des membres de sa fratrie il partageait les attributs de ses trois parents, mais, lui, semblait favoriser les mouvements brisés au détriment des courbes et droites. Ses élans étaient chaotiques, imprévisibles, et visuellement bien moins attrayants que ceux de ses sœurs, voire même que ceux de son frère. Kelloar était indécis, turbulent, et de loin le moins propice aux interactions.

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