Les Habilleurs

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  Deux fratries distinctes avaient vu le jour, toutes deux liées à ce nouvel élément de Vandi’a qui s’appelait air. La première descendait d’Ézarim, le Sculpteur à l’indéfectible espoir, et de Nassia, la Créatrice à la passion déterminée. Leurs trois enfants représentaient les turbulences de l’atmosphère. Ils avaient aussi un géniteur sympathique en Néraïm, dont la capacité d’amour filial leur procura la considération d’autrui.

  Ainsi Frielle, chevauchant les vents doux et chauds au diapason de sa beauté féminine, épandait des effluves lancinants suggérant l’amour de son prochain à qui les inhalait.

  Gariel, seul sympathique de cette génération, laissait son cœur et son corps s’emporter à chaque merveille de Vandi’a qu’il apercevait, causant rafales et coups de vent. Sa présence déclenchait chez les créatures avoisinantes envie et attirance.

  Enfin Séménir, le plus sanguin de tous, attisait les passions dévorantes et provoquait tempêtes et ouragans.

  L’autre fratrie avait Néraïf l’optimiste et Falnari l’apathique comme parents. L’antagonisme des caractères de ces deux Sculpteurs évoquait toutes les oppositions présentes sur Vandi’a : il faisant tant référence à la différence entre les évias profondes et les hauts sommets qu’entre la beauté nacrée de l’éléri’a et la puissance aveuglante de l’alicar.

  Aussi Afiess s’exprimait-elle au travers de nuages, projetant son ombre là où Vandi’a n’avait plus connu d’obstacles pour admirer les étoiles et l’alicar depuis la dissipation d’Évia. Les états d’âme de sa mère dont elle avait hérité la rendaient propice à des déferlements d’humeur, lui faisant déverser des torrents sur le monde avant d’aller se recharger, une fois apaisée, au-dessus des vastes étendues aqueuses.

  Sa sœur Kresselle, elle, ne tenait que très peu de son père, laissant encore plus libre cours à ses attributs issus de Falnari. Au point d’en sublimer la lassitude, jusqu’à la rendre visible en longs filaments de brume qu’elle étendait sur Vandi’a. Sa démarche lente et monotone évoquait le fatalisme de ceux qui ont trop souffert et trop longtemps.

  Le dernier-né, Friam, n’était que tristesse. Lui aussi tenait de son père la volonté de bien faire, mais le découragement maternel atavique prenait systématiquement le dessus. À l’instar de ses sœurs, sa condition le prédestinait à abuser de grandes quantités d’évias, plongeant les endroits qu’il traversait dans une humidité que même l’alicar de midi ne pouvait dissiper.

  Ensemble, cette seconde fratrie témoignait d’une nouvelle facette d’Ao : le négativisme. Ligne de pensée ô combien déroutante dans un monde où la beauté et la perfection prévalaient, mais qui n’en était pas moins une notion d’importance pour l’équilibre à venir de Vandi’a.

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