Chapitre 6 — Chalet d’amour !
Après être sorti de l’hôpital, Graham n’avait plus qu’une seule chose en tête. Il savait qu’il devait le faire. Il savait où il devait se rendre. Peu importait le temps que cela lui prendrait, il devait y aller, même si c’était la dernière chose qu’il ferait.
Sans tarder, Graham avala un de ses cachets en sortant d’un café, puis monta dans le bus.
Direction : le chalet des Princes.
…
— Toc toc toc !
— Qui ça peut bien être ? D’habitude, personne ne… oh !
— Bon… bonjour, Bernard.
— Oh ! Mais c’est mon bon vieux Graham !
— Com… comment allez-vous ?
— Ça peut aller.
— Ah ! J’en suis ravi.
— Oui, mais… qu’est-ce que tu fais, planté là, devant la porte ? Allez, entre !
— Merci, Bernard.
Une fois à l’intérieur, la porte s’ouvrait sur une pièce spacieuse, meublée de cuir posé sur un plancher de bois. Graham était heureux de retrouver cet environnement familier, même s’il appréhendait beaucoup la suite.
— Ma chérie ? Ma chérie, viens voir qui est venu nous rendre visite !
— Comment ? Qui peut bien avoir l’idée de venir ici ? Tu me fais encore une farce, c’est ç… Oh Seigneur ! Mais tu ne plaisantais pas.
— Bon… bonjour, Eleonora.
— Gra… Graham ? Comment vas-tu, mon beau ?
— Hum… Eh bien, je suis désolé de vous déranger. Je sais que…
— Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tu ne nous déranges absolument pas. D’ailleurs, on t’attendait tous ici.
À ces mots, le cœur de Graham se serra, et une larme se détacha prestement de ses yeux, asséchés par la fatigue du voyage.
— Hum… merci. Ça me touche énormément.
— Mais, tiens, tu m’as l’air bien effaré. Et si tu allais te reposer un peu ? suggéra Bernard. Elle est allée faire quelques courses en ville. Elle ne devrait pas tarder.
— Non ! Mais je rêve ? s’exclama Eleonora. Mon chéri, ne me dis pas que tu l’as envoyée faire les courses malgré la nouvelle ? Tu sais parfaitement que ce n’est pas conseillé pour les femmes dans son état ! conclut-elle avant de pousser un long soupir, mêlé d’exaspération et d’inquiétude.
— Mais, m’a… m’amour, je t’assure que je n’ai rien pu faire. Elle m’a forcé la main. Tu connais bien ta fille, répliqua péniblement Bernard.
Soudain, les yeux fatigués de Graham s’écarquillèrent, révélant les cernes d’une nuit sans sommeil.
— Pardon, Bernard ? Quelle fille ? Vous parlez de laquelle de vos filles ? toussota-t-il, se redressant lentement.
— Mais… mais enfin, nous n’avons qu’une seule fille, voyons, balbutia Eleonora, partagée entre la frustration qu’elle ressentait envers son mari et surprise face à la réaction de Graham. Tu t’imagines que ce bon vieux Bernard a laissé notre fille sortir malgré son état ?
— Malgré quel état de santé, Eleonora ? Je vous en prie… dites-moi : dans quel état de santé se trouve Jasmine ?
— Euh… Hum… Eh bien…
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