Caresse roulante

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– Hey, la dernière fois que j’ai pris le métro, un mec est resté coincé devant le portillon. Il savait plus quoi faire. Trop de monde bouchonnait derrière, et son navigo passait plus. Assez drôle à voir, expose Karl.

– C’est marrant que tu me parles de ferroviaire. J’ai découvert des anecdotes croustillantes sur le sujet récemment, lui répond Anthony.

– Bah, tu pourras me raconter ça au restaurant ce soir, il commence à faire froid et…

– Tu sais qu’à la base deux compagnies privées dirigeaient la construction et l’exploitation du métro, financées par les milliardaires de l’époque. D’un côté, CMP, la Compagnie du chemin de fer Métropolitain de Paris. De l’autre la société Nord-Sud. Pendant environ cinquante ans, ce fut la lutte entre elles, ce qui entraîna des choix plutôt étranges : des tracés de ligne illogiques, pas de correspondance entre elles, pas de ticket à tarif unique pour prendre les deux métros… Mais avec ces problèmes, quelques accidents, et la guerre, l’argent manqua dans les caisses. En 1948, l’état décida de nationaliser ces entreprises et de créer derrière la RATP. D’ailleurs, il est possible de retrouver des traces de ces deux compagnies. Dans nos stations actuelles, regarde bien les cadres publicitaires, tu peux observer parfois des moulures de l’emblème « CMP » ou « NS ».

– Ah ouais, je ne m’attendais pas à ça, je croyais que tu allais me parler genre du logo RATP qui forme soit une tête de femme soit la Seine qui traverse Paris.

– Trop classique comme anecdote, sais-tu aussi que tu peux entendre le son de grillons dans le métro parisien ? En effet, les lignes 3 et 7 en abritent des colonies, réfugiés, car les températures chaudes leur conviennent. Les conditions restent propices à leur développement, puisque ces insectes se nourrissent des déchets des voyageurs, notamment leurs mégots. De vrais éboueurs. Une véritable association existe pour les préserver, la Ligue de protection des grillons du métro parisien.

– Et bah, dis donc. Une anecdote aussi sur les stations fantômes, celles abandonnées ?

– Je peux t’en parler d’une : la station porte des lilas-cinéma. Elle reste fermée au public, mais prisée des réalisateurs. Une parfaite scène pour intégrer le métro parisien dans tes films. Cependant, la location pour une journée de tournage coûte environ 15 000 € pour louer cet emplacement.

– Ils ne se font pas chier, putain !

– Dernière histoire pour toi. Le RER A parisien devait à la base s’appeler le Métro Express Régional Défense-Étoile, nom choisi par les ingénieurs et commerciaux.

– Et ?

– Je te laisse repérer l’acronyme par toi-même… M…E…R…D…E. « MERDE ». Merci au peintre pour sa découverte avant la mise en service. Il était chargé de la réalisation des pancartes promotionnelles.

– Haha, génial ! Bon, tu as couché avec qui pour savoir tout ça ?

– Une contrôleuse RATP. J’ai malencontreusement sauté au-dessus d’un portillon devant elle. Je voulais faire sauter l’amende. Du coup, je l’ai…

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