Le tendre amant

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Après plusieurs coupes de saké, les deux amis finissent leur journée au restaurant dans une sublime humeur. Pourtant, Karl, sur un ton mélancolique, se pose une question existentielle.

– Tu sais Anthony, je t’envie. Les femmes te tombent dans la paume de la main. Un Don Juan des temps modernes. Même ma pote Mindie ne t’arrive pas à la cheville pour ramener des nanas chez elle. Et moi, rien. Je n’arrive pas à me trouver une copine, ni même un coup d’un soir.

– Nous sommes deux hommes différents, Karl. J’aime ma vie comme elle se présente actuellement. Je te connais depuis longtemps et je sais qui tu es véritablement. Tu restes quelqu’un de romantique qui souhaite rencontrer le réel amour. Ton rêve c’est de fonder une jolie petite famille heureuse. Quand tu trouveras la bonne, elle sera la femme la plus comblée du monde, j’en suis certain. C’est dans tes gènes.

– Alors pourquoi n’ai-je personne dans ma vie ?

– J’y arrive. Le problème vient du fait d’un caractère ancré en toi. Aujourd’hui, tes attentes semblent trop importantes. Tu espères que ton grand amour t’apparaisse comme par magie, le coup de foudre. Une histoire comme tes parents en gros. Maintenant, tu es tombé dans un cercle vicieux. L’ouroboros ou le serpent qui se mange la queue. Dans ton cas, plutôt une vipère, t’empoisonnant par la même occasion. Comment cela se fait-il ? Tes différents échecs dus à tes attentes idéalistes te font souffrir. Et forcément, un manque de confiance te consomme petit à petit. Les femmes le sentent et plus tu t’enfonceras, moins les occasions se présenteront.

– D’où ça vient Anthony ? Dis-moi, lui demande Karl, les larmes aux yeux.

– Ça provient tout d’abord de tes parents. En tant qu’enfant unique, ils t’ont couvé comme un bébé jusqu’à ton adolescence. Tu as eu l’habitude d’avoir tout ce que tu désirais. Sauf que le fait de ne pas réussir en amour te demotive de plus en plus.

– Donc, tu dis que c’est la faute de mes parents.

– Attention, je n’insinue pas qu'il s'agit d'un problème d’éducation, au contraire, c’est incroyable tout l’amour qu’on t’a donné. Cependant, tu as toujours vécu avec. Le véritable souci est venu du fait de vivre seul, sans personne attachée directement à toi, comblant ton cœur de bonheur.

– Que dois-je faire alors pour aller mieux, s’il m’est impossible de rencontrer quelqu’un dans mon état ?

– Aujourd’hui, mon ami, tu ne t’aimes pas toi-même. Tu te détestes même. Juste parce que tu ne trouves pas la femme qu’il te faut. Voilà, comment nous allons procéder. On va travailler ensemble sur être heureux seul. On va te transformer en un homme nouveau. Pour cela, nous déterminerons ce qui te rend joyeux dans la vie en dehors de te marier et d’avoir des enfants. Pourquoi pas la peinture, l’écriture, le théâtre ? Une activité qui te donne du bonheur et définira ta réelle personnalité. Tu verras une fois bien dans ta peau, la femme de tes songes arrivera sans que tu aies le temps de réagir.

– Merci frérot, oui, on va faire ainsi. Je ne sais pas comment tu as fait pour m’introspecter comme cela. Tu m’as cerné si facilement. Tu as baisé avec une psychologue, avoues, lui demande Karl, avec un sourire.

– Non, voyons, elles n’ont pas le droit d’avoir de relations sexuelles avec leur client.

– Oui, c’est vrai.

– Par contre, j’ai couché avec ta mère.

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