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, , ° ` .' . ' . * Bourgeon Bruni ~ . ° . , . ; -

Dans le brouillard épais d'une poisse que nos senteurs échouent à traverser, nous avançons, presque muets. L'air s'est chargé d'orage ; vivement la pluie pour laver cette écrasante toxine.

J'ai faim.

J'ai beau semoncer mes limbes, leur demander de s'étirer pour attraper les quelques floches qui parfois s'échouent, ils restent pliées, cachés, espèrent éviter les assauts de la suie collante dont Modeste se repaît.

Rien n'y fait. Je commence à défaillir.

S'il n'y avait que la faim. S'il n'y avait que ce périple au loin. S'il n'y avait qu'une mort de laquelle on revient.

Mais tout à la fois... et plus encore... Le poids de mes faibles pas me broie. Dans ce noir vicié, j'ai l'impression de me noyer.

Turbule nous appelle. Son parfum porte à peine. Iel parle du noyau. J'ai l'impression de me hâter, mais mon allure est si lente... Je lutte contre la bistre qui cherche à me faire chuter, gravis le nœud d'une racine escarpée. J'étends mes ocelles épargnés par les retombées amères. Devant moi, enfin, la source de tout, la souche de ce mal, le noyau ancestral.

Je ne l'imaginais pas ainsi. Je l'aurais cru immense ou tout petit. Couvert de mousse touffue, embrassé par les raies de l'azur. Peut-être même fleuri.

Il a un bien triste air, tout couvert de moisi. Son écorce a flétri, sa lignine a pourri. Des ruisseaux noir asphalte s'échappent de lui. Que pensions-nous faire, une fois parvenus ici ?

Modeste m'aide à m'approcher. Se balance malaisément sur ses tentacules et relâche de ses spores quelques terribles mots.

° ; ° . Le... hmm... Il semble que la souche soit déjà, hmm... défunte . , . . ~

Vrille Vérolée se fige. Refuse de l'accepter. Iel secoue ses pensées et gratte l'infection des parois glissantes et gluantes. Je l'imite, puis songe qu'il reste une chose à tenter. Quelques branchettes pas encore dissoutes s'arrachent péniblement du mal étouffant. Je racle la pestilence qui les agriffe, puis m'encoche et leur donne ma sève. Je donne, mais j'ai si peu... Le noyau est si grand.

Je l'abreuve, mais la tige ne se ravive pas.

Mes pétioles harassés... fourmillent sous le courant électrique.

La foudre secoue la poix, mais ne l'élimine pas.

Même le ciel...

… n'y parvient pas.

Je donne tout ce que j'ai...

… Vrille Vérolée s'approche pour m'aider...

Turbule et Modeste læ retiennent.

Ils ont raison.

Unᵉ inconscient suffit.

Je...

Ah.

Que disais-je ?

Je vais...

… me reposer.

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