Un appel inattendu

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Nous sommes encore à l'hôpital, l'autre enfoiré m'a sacrément amoché... Bizarre d'ailleurs, il n'a pas l'air d'être ici, sûrement qu'ils ont dû l'envoyer dans un autre hôpital ? Allez savoir. Ce type était un monstre ! J'aimerais bien me taper à nouveau avec lui !

- Hey Himiko, tu sais pas où est le dernier type du ring ? Le gars qui m'a attaqué par-derrière, c'était lâche, mais le gars savait frappé. Je suis sûr que j'pourrais apprendre pas mal de trucs de ce type.

Himiko ne me regarde pas, pourquoi ? Un truc à me cacher ? ELLE S'EST TAPÉE LE TYPE DU RING ? ! Ça me surprendrait, d'autant que je suis certain d'être tombé après lui, donc ce serait bizarre.

- Eikichi, ton adversaire, tu l'as t-

- EIKICHI ?! On m'entend ? Allô ? !

C'est quoi cette voix qui coupe la parole de ma copine ?! Ça sort d'un des haut-parleurs de la chambre. Je connais cette voix, je l'ai déjà entendu, une voix qui me gonfle... Je peux pas poser de nom dessus par contre...

- GEEK ? !

C'est la voix du geek, j'en suis sûr, qu'est ce qu'il fout dans mes haut-parleurs ce con ?!

- J'AI UN NOM ! Putain de bourrin ! Casse-couille... J'aurais pas pu leur refuser ça moi ?

- Leur refuser ? De quoi tu parles le geek ?

Un soupir ? Il vient de soupirer le connard ! Il a de la chance d'être à travers un putain de micro, je vais le crever !

- Haru et les autres, ils m'ont cassé les couilles pour que je vous retrouve... Et Yokko aussi me l'a demandé... J'ai pas su dire non...

Haha le geek qui se met à faire coin coin pour Yokko ! Après Haru, c'est son tour ! Quel con ! D'autant qu'il sait très bien que ça le mènera à rien ! Il faut croire qu'il est vraiment amoureux, faire un truc pour une fille alors qu'on sait qu'on en recevra rien, c'est assez noble. Tu t'es enfin sorti les doigts le geek.

- EIKICHI CONNARD ! OU VOUS VOUS ÊTES FOUTUS ? ! Ou t'as embarqué ma petite chérie ?!

Yokko toujours fidèle à elle-même... Ce qui est logique cela dit, ça fait même pas une semaine qu'on est partis. Une semaine, c'est long quand elle ressemble à ça en fait. À peine une semaine, il s'est passé plein de trucs en à peine une semaine. Et je sens que ça n'risque pas de s'arrêter. Le temps ne s'arrête pas, et on doit courir après lui, d'autant que j'ai même pas pu parler avec le patron des combats. Il me doit des infos.

- Yokko ! Comment ça va ?! T'en prends pas à mon chéri comme ça ! C'est pas d'sa faute !

Un énorme cri se fait entendre à travers le haut-parleur... J'ai envie de crever, et les infirmières elles foutent quoi ?! Elles n'entendent pas le bordel ?!

- Ton chéri ?! Vous êtes enfin officiellement ensemble ?! C'est lui qui t'a demandé ? Ou c'est toi ? Si c'est toi, Eikichi, tu me déçois !

Himiko explose de rire au milieu de ma chambre, je vous rappelle que je suis cassé de partout ? Ou pas du tout ?

- C'est lui, pas de stress. Comment vont les cours ?

- On s'en fout des cours ! On est dans la voiture pour vous rejoindre ! On arrive bientôt à Miyazu, y a même Yusuke avec nous ! Le geek s'est enfin sorti les doigts, je crois que quand tu l'as pourri, ça l'a bien secoué ! Alors, ce n'est pas devenu un sportif, mais au moins maintenant, il passe plus ses journées à jouer sur son pc et il bosse dessus, c'est plus pareil.

Quel plaisir d'entendre ce genre de trucs, même ce connard à compris un truc, j'en serais presque fier.

- Et comment vas notre petit Mako ? Il continue de s'entraîner ?

- J'suis là moi aussi ! J'arrive avec les gars ! On est super serré d'ailleurs ! Akio arrête de remuer !

- Toi pousses toi le gros !

Ça a l'air d'être un sacré bordel dans cette caisse... Qui c'est qui conduit d'ailleurs ?

- Ah, faut qu'on coupe, y a les flics ! Akira ! Fonce ! Non pas là ! Fais gaffe aux camions putain ! On va crev- !

Ah, ça a coupé... Bande de dégénéré putain. Ils vont se planter, les gars, une caisse c'est pas comme une moto, tu peux pas passer entre les voitures... Et puis Akira j'l'ai déjà vus conduire, c'est... Intéressant.

- On fait quoi ? Ils disent qu'ils arrivent ici, ça faisait pas partie du plan, me dit Himiko, manifestement inquiète.

- On peut rien faire de toutes façons, tu les connais, tu sais bien que s'ils ont décidé de venir, ils viendront. On peut que les attendre et s'assurer qu'ils repartent à Tokyo après être passé faire un coucou.

Désolé les gars, mais cette histoire, c'est un truc de famille, j'peux pas vous permettre de rentrer dedans. Déjà, le fait qu'Himiko y soit n'me plaît pas des masses, alors que bon, elle fait plus ou moins partis de la famille maintenant, mais vous, qui êtes mes amis, c'est mort.

- Au fait, t'as pas pu me répondre du coup, le type, il est passé où ? Il a pas l'air d'être dans l'hôpital, j'ai demandé aux infirmières, ça n'a mené à rien.

- Eikichi... Ton adversaire, la dernière droite que tu lui as mis... On a entendu un énorme bruit d'un truc qui se casse...

Elle semble chercher ses mots, elle réfléchit, un bruit d'un truc qui craque ? Je lui ai pété un os ? La mâchoire peut-être ? Je me souviens avoir touché son menton, ça n'me choquerait pas de lui avoir explosé la mâchoire.

- Il est tombé... Et dans sa chute, il s'est brisé la nuque sur une des cordes du ring, le coup du lapin, c'était fini, plus de pouls, plus de réponse, il a été tué par sa chute...

Hein ? Il est mort ? Comment ça ? C'est à cause de moi ? Je pige plus rien, j'ai tué un type ? Comment c'est possible ? Une simple chute ? Le type frappait plus fort que le gros lard avant lui et pourtant il serait mort d'une simple chute ? C'est ridicule. Je refuse de croire qu'un type comme ça aurait pu crever de cette manière... Et je refuse de croire que moi, j'aurais tué un type. C'est pas moi, j'suis un bagarreur, pas un meurtrier. Même par accident...

                   ************

Pardonne-moi Eikichi... Je t'ai menti, mais si je t'avais dit que c'était ton poing qui l'avait tué, comment aurais-tu réagi ? Tu t'en veux déjà assez comme ça, je pense. C'est pas d'ta faute... Il savait très bien qu'en montant sur le ring, il courrait le risque de se faire buter, c'est pas le premier qui meurt dessus, je pense. J'aime pas te mentir, mais il le faut.
Par pitié, lève le regard, ne reste pas comme ça. Le regard sur tes mains. Ces mains si jeunes et sur lesquelles il y a pourtant déjà de la corne... Je sais que jusqu'à présent, tu t'en étais uniquement servi pour faire plaisir ou t'entraîner... Ne change pas d'avis sur ces mains. Elles sont magnifiques. Ne leur en veut pas, ne t'en veux pas.

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