Un chouchou ?

5 minutes de lecture

Ces derniers temps, je ne fais que dormir... Pas faim, pas envie de sortir, je passe mon temps à observer le plafond. Il n'a vraiment pas beaucoup changé depuis que je suis petite, toujours cette même lézarde qui court sur quelques centimètres... Cet appartement est vraiment scandaleux. Je ne suis même pas certaine que ce soit légale ce genre de choses. Toujours les mêmes posters sur les murs, au final, je n'ai vraiment pas avancé depuis tout ce temps... Toujours ce même Son Goku accroché au mur, toujours ce même Tony Tony Chopper, toujours cette même Sailor Jupiter... Toujours cette même peluche... Ça fait déjà deux ans qu'elle est à côtés de mon oreiller. Elle n'a jamais bougé.

" Vas-y Eikichi ! Tu peux l'avoir ! Je crois en toi ! Viens par là mon petit Tony Tony Chopper ! "

J'ai l'impression que c'était hier. J'ai jamais pu m'en débarrasser, ni même la sortir de mon lit. Tout comme cette chère Sailor Jupiter qui trône au milieu de mes autres figurines.

" J'ai vu que tu ne pouvais pas te l'acheter, alors je me suis dit que ça te ferait plaisir que je la prenne pour toi. "

Elle est si, si belle, je l'ai toujours trouvée jolie, mais depuis quelques semaines, elle semble l'être encore plus. Cette fichue figurine semble brillée au milieu de ma chambre dont les lumières sont éteintes. Elle semble m'observer. Un air compatissant sur le visage, après la maison d'Eikichi, se serait au tour de mes figurines de prendre vie ? Ce serait drôle, est-ce qu'elle vas me chanter une chanson ?

" Ton ami, c'est moi

Tu sais, je suis ton ami.

Quand tout s'embrouille

En vadrouille

Loin, très loin de ton lit douillet

Rappelle-toi c'que ton vieux pote disait

Oui je suis ton ami

Oui je suis ton ami "

Si tu pouvais prendre vie et me dire quoi faire... Qu'est-ce que tu me dirais ?

" Wow, ta bêtise me surprendra toujours ! "

Merci Sailor Jupiter... T'en as pas une autre en stock ? Qu'est-ce que je suis censé faire moi maintenant ? Je ne peux pas rester à me morfondre pendant des mois entiers, mais en même temps, comment je suis censé me sortir de cette impasse ?

Je comprends Shikamaru dans ce genre de moments, j'aimerais être un nuage moi aussi... Le genre qui n'a pas besoin de se soucier du temps qui passe, je me ferais baladée par le vent, et je n'aurais pas de soucis. Cette vie me paraît si paisible. Pas de garçons pour me rendre triste, pas d'amies pour me faire la morale, je serais libre... Personne pour m'emb-

Ding, dong.

Personne pour sonner à la porte... Ils ne veulent pas me laisser seule ?

- J'arrive !

Aller Himiko, lève toi, ne regarde pas le miroir, mets un t-shirt, le premier pantalon que tu attrapes, et vas y.

Je dois avoir l'air ridicule... Ce t-shirt fait deux fois ma taille... Ça fait deux ans qu'il traîne ici, je l'ai lavé toutes les semaines, et pourtant, il a encore son odeur... Enlève-le, putain, arrête de ruminer. Mais il fait tellement chaud la dedans... J'ai l'impression qu'il est là, lui et son fichu sourire, il y a que dans ces fringues que je n'ai pas froid, pourtant, c'est juste un t-shirt a manche courte, mais il me porte plus chaud que n'importe quelle veste.

Pas coiffée, pas lavée, dans les fringues de mon ex, je dois avoir l'air d'un cadavre.

- Qui c'est ?

Une voix que je ne connais que trop bien traverse la porte, enjouée, énervante à cet instant.

- Entre, je suis habillée.

Et le voilà, tout sourire, qui débarque dans l'appartement comme s'il était chez lui...

- Alors ? Pas de nouvelles depuis quelques jours, tu ne réponds pas aux appels, tout va bien ?

J'ai l'air d'aller bien ducon ?

- Moue.

Il s'assoit, cette attitude désinvolte me sort des yeux ces derniers temps. Mais cette fois, elle ne dure pas longtemps, il les reconnaît, bien sûr qu'il les reconnaît.

- Tu mets encore ses fringues après c'que t'as fait l'autre enfoiré ?

" L'autre enfoiré "... J'ai une telle envie de le claquer.

- Ça ne te regarde pas.

Il sourit, me voir dans cet état t'amuse ?

- Je pense que ça va bientôt me regarder, l'autre jour, j'ai voulu t'en parler, mais t'étais injoignable, regarde c'que j'ai vus l'autre jour.

Sur la table il jette une photo, retournée... Tu te sens vraiment obligé de me faire une mise en scène pour ça ?

Je la retourne, et observe le sujet de son sourire.

À la vue de cette photo, mon cœur se serre, et des larmes coulent.

Eikichi, marchant dans Roppongi, a cotés d'Aya.

- Pourquoi tu me montres ça ?

Il ne me quitte pas des yeux, il cherche une réaction... Eikichi peut bien faire ce qu'il veut maintenant, ça le regarde. Il a tellement, tellement changer. Son regard s'est durci, il a l'air grave. Il semble ailleurs, ses vetements, ses cheveux, on croirait voir un de ces bandits de l'ère Edo.

- Il a déjà tourné la page, cet enfoiré en a vraiment rien à foutre. C'est dingue de faire ca. Aucune honte.

Enfoiré, encore, je devrais être furieuse a la vue de cette photo, et être d'accord, mais l'entendre dire ça m'enerve plus qu'autre chose.

Cela fait bien cinq minutes que j'observe ce cliché. Akio parle, je l'entends, mais ne l'écoute pas, il y a un truc qui cloche.

Aya en a toujours eu après Eikichi, c'est un secret pour personne, sa tenue ne me surprend pas. Mais un truc me turlupine.

Dans les cheveux coiffe en queue-de-cheval d'Eikichi, un chouchou rose. Ça ne lui ressemble pas ce genre de choses. Non seulement un chouchou, si ca avait ete un simple élastique passe encore, mais là, c'est un vrai chouchou, le genre porté par une fille. Et un chouchou que je connais. Je l'ai déjà vu.

" J'le laisse ici pour être sûre de toujours en avoir un quand je viens. "

Ce serait le mien ? Cette simple idée suffit à me faire sourire. Mais elle soulève une question. Si c'est bien le cas, s'il s'agit bien du mien, pourquoi le porter maintenant ? Il se monterait sentimentale après m'avoir prise pour une conne ? Ça n'aurait pas de sens. Et en même temps, si Akio m'a menti, ça voudrait dire que les autres avaient raison ? Il veut me sauter ?

- Rentre chez toi, je dois passer un coup de fil.

Akio ne comprend pas, et je suis obligée d'élever la voix pour que ça monte au cerveau. Ce type est un débile.

Je soupire, enfin seule.

Le téléphone sonne, et mon interlocuteur prend la parole.
- Haru ? C'est moi. Tu peux venir a la maison ? J'ai un truc à te demander.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Le Professeur ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0