« On fait l’apologie de la variété et de la différence, mais dès que la différence ne rentre pas dans le cadre, on n’a plus aucune notion du “respect”. »

Lila referma le journal où sa mère avait noté ces quelques mots. Si seulement elle savait à quel point le monde avait changé… Elle ne pourrait plus dire ça.

À l’époque où Mariam écrivait ces lignes, le monde grondait déjà sous la menace d’une Troisième Guerre mondiale.

Ne rentrant pas dans ces “cases” dont elle parlait si justement, elle “disparut” quelques mois plus tard, laissant seule sa fille, alors âgée de quelques semaines à peine.

Le monde était désormais divisé entre trois Gouvernants principaux, qui se partageaient la Terre. Les trois dictateurs s’entendaient pour prendre toutes les décisions.

Opprimées sous un gouvernement d’Ordre, interdites d’art, de religion, de relations sociales, les populations végétaient dans un monde aseptisé et surconnecté.

Différentes sanctions avaient été mises en place pour contrer toute tentative de révolte : de l’amende à la prison ferme, jusqu’à la “disparition”… mais tout le monde savait ce qu’il advenait des victimes.

Dans une société où le laxisme était un concept étranger, les âmes qui aspiraient à plus grand que quatre murs et la propagande des médias étouffaient.

La Rébellion grondait.