Damon Dynmer et la mort oubliée
de
Tim Uriac

- Au feu! Je crie dans la bibliothèque, trébuchant contre une échelle et le noir complet.
Je me réveille en sursaut. Mon coeur bat à mille à l'heure. Je m'agrippe à quelque chose car je sens mon corps tombé. C'est d'un matière rèche. Du cuir. Un cuir noir. Je me relève et remarque que je suis assis sur un canapé. Ce n'était qu'un rêve ?
- Doucement mon pote, Me dit un gars.
Je tourne les yeux, la tête suit. Difficilement. J'ai des courbatures partout. A des endroits de mon corps que je ne connaissais même pas.
Le parquet est recouvert de feuilles et de cahiers et la table basse en verre est en mille morceau. Je suis somnanbule ravageur qui détruit tout sur son passage ?
Je vois deux énormes mollets veineux assis à côté de moi. Je lève la tête vers son visage. Une carrure aussi musclé qu'un bodybuilder. Des veines partout et prêtes à exploser. Et je suis presque sur que s'il se met debout, le crâne chauve de ce type fracasse le plafond. Etrangement, il ne m'effraie pas.
- Tu sais Damon, en ressuscitant ici, tu as faillit nous tuer Christine et moi. Tu devrais faire attention la prochaine
Qu'est-ce qu'il me raconte celui-là ? Bon. Au moins, je sais comment je m'appelle. Un début.
- Tu m'explique ce qu'il se passe ?
Wow ! Ma voix m'a fait peur. On la dirait sortie d'un autre monde. C'est comme si chaque mot sorti de ma bouche disait "mort, mort! MORT!". Je regarde mes mains. Elles sont fines. Squelettiques.
- De quoi tu ne te souviens pas cette fois ?
C'est pas la premère fois ? Je lâche un rire.
- Tu veux dire : de quoi je me souviens, plutôt ? Rien. Tout ce que je sais, c'est que je m'appelle Damon parce que tu m'a appelé comme ça. A moins que ce ne soit une mauvaise blague ?
Il panique et en se caressant l'arrière de son crâne, me fait un sourire gêné tout en m'assurant qu'il s'agit bien de mon prénom.
- Et toi, t'es qui ?
Il fait des yeux si ronds que je croit y voir un visage de hibou pendant un moment. Ce qui aurait pu être comique si la situation était à mon avantage.
- Je... euh... Je m'appelle Létal. Je suis ton meilleur ami. Enfin... Je crois. Mais... Tu l'es pour moi. Mon... Meilleur ami
Ma voix, je commence à m'y faire. C'est comme si je pouvait faire peur aux gens rien qu'avec celle-ci. Et ça, c'est marrant.
Une femme rentre par la porte d'entrée. Elle n'y a pas insérée de clé. C'est bon signe. Ce qui veut dire que je ne suis pas enfermé. Mais ! Elle est pieds nus ! Et ses pieds fument sur le parquet. Je vois son regard se porter vers moi en-dessous de sa casquette qui me fixe sans broncher alors que ce "Létal" évitait mon regard.
Je vais tenter d'expérimenter ma voix sur celle-là. Ce qui ne devrait pas être compliqué.
- Toi aussi, t'es qui ?
Elle est figée et continue de me fixer. Létal me prends doucement le bras me disant d'arrêter mais je ne lui prête pas attention. C'est trop plaisant de faire peur aux autres. Surtout de voir ce genre de réaction.
- Hé oh ! Je te fait si peur que ça ?
Sans me lâcher du regard, elle fait un pas puis deux et plus elle s'approche, plus je vois son visage se crisper. Elle me jette l'intérieur de sa tasse bouillante à la figure. Du café. Noir. Je regarde le liquide coulé et je me rends compte que je suis aussi habillé qu'un naturiste. Ce qui apparement n'a l'air de gêner ni moi, ni les autres. Et j'ai une autre préoccupation. Cette salope qui m'envoie son café dans la gueule.
- Mais ça va pas !? Qu'est-ce qui te prends !?
- La prochaine fois que tu ressuscite dans le salon, c'est pas ma tasse que tu recevra dans la gueule mais mes flammes !
Elle me lance la tasse et me dit que je la nettoierai quand j'aurais rangé le bordel que j'ai foutu dans le salon. Bon. C'est officiel, je sais ressuscité. Létal me passe une lingette. Je m'essuie le visage. Il me passe un peignoir vert foncé et je lui demande ce qu'il se passe et qui est cette connasse qui vient de rentrée.
- On est tous les trois colocs et Christine, celle qui viens de rentrer est aussi notre meilleure amie-
- Elle n'en a pas l'air, lui dis-je en le coupant.
- Elle à toujours eu son tempérament et t'as toujours été le seul à pouvoir le gérer.
J'avais bien remarqué qu'elle avait son tempérament. Faut que je fasse gaffe à cette là. Je ne sais pas pourquoi mais je ressens une certaine animosité envers elle et le café n'a pas améliorer les choses. Peut-être qu'elle pourra m'en dire plus sur ce qu'il se passe. Je me lève mais Létal semble avoir compris ce que je veux faire et me retiens d'une de ses grosse mains poilues. Je tente de me dégager mais il me tiens fermement sans bouger d'un pouce. Mais c'est quoi ce mec ?
- Lâche-moi !
Ma voix résonne dans tout le bâtiment. Une légère secousse. Le plafond s'effrite, laissant couler un filet de poussière. Létal me lâche hâtivement et me marmonne un truc. Je dois approcher l'oreille et le faire répéter pour entendre ce qu'il me raconte.
- T'es peut-être son meilleur ami mais si tu la dérange pendant ses révisions, elle va te pulvériser.
- C'est toi qui a peur d'elle, pas moi.
Je sens une chaleur derrière moi. Comme si le soleil me caressait le dos. Comme s'il me caressait le dos, prêt à me réduire en cendre depuis l'intérieur de mon corps. Pourquoi n'ai-je pas peur ? Sûrement parce que je peux ressusciter. Je croise le regard de Létal. Un regard bancal.
- Elle est derrière moi, c'est ça ?
Il ne réponds pas mais garde les yeux rivés sur les miens. Je me retourne. Christine est revenue. Elle ne semble pas énervée. Elle semble plutôt... Indifférente. Je ne sais pas si c'est bon ou mauvais signe. Elle à gardée sa queue de cheval dans sa casquette mais par-dessus son large t-shirt blanc, elle est emmitouflée dans un cardigan gris qui ne descend même pas à la ceinture de son jean. Je la regarde. Elle me regarde aussi sans changer d'expression. Je remarque une autre tasse dans ses mains. L'intérieur semble être du café. Du café en ébullition.
- Si tu me renverse ce café, je te jure que tu va me le payer.
Je n'ai aucune idée de comment je pourrait me venger si elle le fait mais j'en trouverai une. Elle n'en fait rien et penche la tête pour regarder au-dessus de mon épaule.
- Létal ? T'as pas cours à cette heure-là toi ?
- Oh merde ! C'est vrai !
Je tourne la tête et je vois Létal mettre une veste de smoking vert foncé au-dessus de son veston de la même couleur. Il met la veste avec précipitation en prenant soin de ne pas la déchirer avec ses gros bras et son large dos. Il s'approche. Me fait un bref sourire et regarde la tasse dans les mains de Christine.
- Tu sais que c'est interdit d'utiliser tes pouvoirs en dehors des cours ? Lui demande-t-il.
- Tu as raison, lui répond-elle. Je finis celui-là maintenant et le prochain je le fait au micro-ondes.
Elle lève la tasse. Jusqu'à ce ce que son bras soit tendu au-dessus de ma tête. Elle n'oserai pas !? Je la regarde dans les yeux. Elle me regarde avec la même indifférence depuis tout à l'heure et je sens un liquide couler sur mes cheveux. Quelques gouttes tombent dans mon oreille gauche. Sur mes yeux. Je ne bouge pas mais mon expression change. Elle a osée !? Létal lâche un petit rire. Je le regarde avec rage. Il continu de rire. Je regarde Christine. Elle sourit. Un sourire de défi. Mais où est-ce que je suis bordel !?
- Tu devrais faire attention, Damon. T'as une petite tâche de café, tu sais, juste ici, dit Christine en pointant mon visage du doigt.
Elle me tourne le dos et se dirige droit devant vers la cuisine éclairée par le soleil. Létal à ma gauche vient de passé le pas de la porte d'entrée alors que je reste planté là comme une statue.
- Vous avez toujours été des cons ? Je leur demande. Ce à quoi Létal me réponds :
- Tu nous a choisi comme amis-
- C'est qui le con maintenant ? Continuat Christine en levant sa tasse en arrivant au fin fond de la cuisine.
Létal claque la porte et Christine prépare son café.
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