Chapitre IX - Émulsion

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Pendant qu'il suivait la conférence de l'auditeur avec intérêt, ses pensées s'évadaient de temps à autre. Les images mentales que lui envoyait Uüstia de sa ballade dans le souk de Marrakech avec toutes ces odeurs d'épices et ces couleurs le perturbaient inévitablement.

~ Couscous ce midi ? questionna-t-il.

~ Surprise mon cher ! À tout a l'heure.

Il ressentit comme un baiser sur la joue venu de nulle part. Enfin, il savait d'où il provenait, et il se dit avec tendresse qu'elle s'amusait à découvrir ses nouvelles capacités. Ce qui était le cas !

Le cours se termina avec une acclamation enjouée de la salle, il en fut surpris et se dit qu'il avait dû rater des trucs. Mais peu importe, il allait pouvoir remonter sur cette terrasse et la retrouver. Il regarda son sandwich posé devant lui, la tranche de jambon donnant l'impression de lui tirer la langue après un footing éreintant. Il le prit et l'enfourna dans son sac, son repas du midi sera, il en était sûr, bien plus réjouissant.

Alors qu'il se dirigeait vers les escaliers avec entrain, il fût stoppé par un agent de la sécurité.

- Vous ne pouvez pas aller par là monsieur, ordonna le vigile.

- Mais... objecta Samuel.

- C'est réservé au personnel, votre badge ne vous donne accès qu'à l'auditorium.

- Ma femme travaille ici, tenta Samuel avec incrédulité.

- Faites la venir si c'est vraiment le cas.

Il essaya de se justifier qu'il était attendu mais l'homme au visage fermé, la casquette vissée sur un crâne chauve ne semblait pas d'humeur à faire des concessions. Tout à coup, l'homme plissa les sourcils et se tint l'oreillette avec attention la tête penchée, la main sur le torse de Samuel.

- Comment ça ? Je dois le laisser passer !... Bon ok ! répond l'homme en uniforme dans son micro.

Il toisa Samuel de dépit et finalement le laissa passer. Ce dernier se dirigea mal à l'aise vers l'escalier et se risqua à regarder derrière lui avant de monter la première marche.

~ Haha, j'en reviens pas ! Ça a marché, s'enorgueillit Uüstia.

~ Quoi, c'est toi qui a fait ça ! Génial ! J'arrive !

~ Je t'attends, c'est prêt !

Il monta les marches et arriva sur la terrasse. Une table était dressée avec deux chaises, une nappe, des assiettes, des couverts, des verres de vin et même un vase avec quelques roses aux couleurs variées. Uüstia, vêtue d'une robe légère, tenait dans sa main une bouteille de Bourgogne blanc aligoté et tentait de l'ouvrir avec un tire-bouchon. Elle lui sourit et se leva à son arrivée pour lui faire un câlin.

- Comment tu as ramené tout ça ?

- J'ai réussi à matérialiser ça avec moi, j'ai dû faire plusieurs tours pour m'entraîner, répondit-elle.

- Tu as l'air de découvrir l'étendue de tes pouvoirs, tu ne pouvais pas faire ça avant ?

- Je n'avais pas vraiment essayé ! Mais oui, je me lâche. Tu as ressenti mon bisous à distance ?

- Oui, refais ça quand tu veux ... Et pas forcément sur la joue, ajouta-t-il l'air coquin.

- J'y croyais pas pour le vigile ! C'était marrant !

- Il a cru que c'était son oreillette, rigola Samuel. J'espère qu'il ne va pas débarquer car ça a l'air plutôt pas mal ce que tu m'as préparé.

Ils se dirigèrent vers la table et s'installèrent, Uüstia lui tendit le tire-bouchon.

- Tiens, je n'ai jamais utilisé cet objet barbare.

- Haha, attention aux pots de confitures aussi, se moqua-t-il.

Il ouvrit la bouteille et servit les deux verres.

- Alors, qu'as-tu ramené de Marrakech ?

- Une pastilla aux poulets et aux amandes, répondit-elle en servant les assiettes.

- Je ne connais pas, ça sent très bon ! À la tienne, dit Samuel en tendant son verre vers Uüstia qui fait de même.

Leurs verres s'entrechoquèrent pendant qu'ils se regardaient dans les yeux langoureusement. Chacun but une gorgée et commença à déguster son plat.

- C'était trop bon, j'ai l'impression d'avoir voyager, clama Samuel en terminant son assiette.

- Je suis ravi que ça te plaise, rougit-elle.

- T'imagines même pas la chance que tu as de te téléporter où tu veux, je suis presque jaloux !
- Mais c'est grâce à toi ! Vraiment merci de m'avoir donné cette liberté.

Samuel prit la main d'Uüstia, ce contact les fit vibrer l'un l'autre. Ils savourèrent cet instant de silence partagé. La tension entre eux s'exacerba et ils se levèrent pour s'embrasser. Elle prit la main de Samuel et fit un geste vers la table et les chaises, et tout s'évapora sous les yeux ébahis de Samuel, puis elle l'entraîna dans un espace de la terrasse discret où personne ne pourrait les voir.

~ J'ai envie de toi !

~ Là maintenant ?

~ Oui, fit-elle en déboutonnant le pantalon de Samuel et prenant avec dextérité son sexe en main.

~ Ohoh ... Ok ! gémit-il.

Elle se mit à genoux et prit en bouche sa verge qui se dressait allègrement, tout à fait disposée à ce moment fugace. Après quelques va-et-vient de succion, elle se releva et se retourna en relevant sa robe exhibant son joli fessier rebondi pour le plus grande joie des pupilles de Samuel.

~ Tu n'avais pas de culotte, j'adore !

~ Prends-moi !

~ Avec plaisir, j'adore ton choix de dessert, ajouta-t-il en frottant son gland contre la vulve d'Uüstia.

Il guida son phallus de la main en elle et savoura toute la pénétration dans cette antre chaude. Il procéda de mouvements de bassin en augmentant le rythme. Il lui tira les cheveux pour l'embrasser en assénant ses coups de butoir, ce qui excitait sa partenaire.

~ Vas-y, lâche-toi !

Il accéléra encore l'intensité tout en tentant de ne pas faire trop de bruit, Uüstia aussi essayait d'étouffer ses cris. Samuel sentit sa jouissance arriver et éjacula avec un râle libérateur.

- Il y a quelqu'un ? dit une voix venant de la porte de la terrasse.

~ Oups ! émit Uüstia. Nous ne sommes pas seuls !

~ Évapore-toi, on se retrouve ce soir, dit-il en se pressant de remettre son pantalon.

~ D'accord, lui répondit-elle en l'embrassant.

- Je vous entends, veuillez rentrer s'il vous plaît ! ordonna la voix directive, vous n'avez pas le droit d'être ici.

Elle s'évapora dans son nuage de paillettes habituel et Samuel se dirigea vers l'homme à la casquette qu'il reconnaissait.

- J'arrive, je prenais l'air ! fit-il l'air innocent.

- Ha c'est encore vous, grogna l'homme. Elle n'est pas là votre femme ?

- Non, elle est repartie travailler.

- Je vous tiens à l'oeil, scanda-t-il.

~ Moi aussi je te tiens à l'oeil, lui dit Uüstia en pensée en lui donnant une fessée invisible.

Samuel sursauta et se mit à rire en suivant le vigile qui n'apprécia pas du tout ce manque de respect. Ce dernier raccompagna Samuel dans l'auditorium sans un mot.

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