Et si un doute revient
— Hōru Arekusandà
Si jamais j’oublie pourquoi je suis parti,
rappelle-moi le froid dans tes bras,
les silences prolongés,
jusqu’à couvrir mes propres voix.
Rappelle-moi les nuits sans peau,
le poids d’un regard éteint,
le vide qui s’installe à deux,
jusqu’à ce qu’on s’aime… en attendant.
Et si un doute revient —
qu’il sache que j’ai choisi de partir,
pas pour t’oublier,
mais pour me souvenir de moi.
Rappelle-moi comme je me pliais,
comment je faisais moins de bruit,
comment j’apprenais à disparaître,
pour ne pas déranger ta vie.
Rappelle-moi mes messages bleus,
restés en lecture morte,
les gestes déposés doucement,
et que tu laissais à la porte.
Et si un doute revient —
qu’il sache que j’ai choisi de partir,
pas pour fuir,
mais pour respirer pour deux.
Rappelle-moi mes rêves en veille,
les “demain” qui n’arrivaient jamais,
mes envies mises en mode avion,
et ce “nous” qui tournait en retrait.
Rappelle-moi le soupir que j’ai poussé
quand j’ai refermé la porte sur toi :
pas de colère, pas de vengeance,
juste ce reste de foi en moi.
Et si un doute revient —
qu’il sache que j’ai choisi de partir,
non par haine,
mais par amour de rester debout.
Et si un jour,
la mémoire tremble,
si ton absence me paraît douce,
si je me demande si j’ai eu tort,
si ton écho revient en douce…
Alors rappelle-moi —
que t’aimer m’a coûté plus que de partir.
Et si un doute revient —
qu’il sache que j’ai choisi de partir,
pas contre toi,
mais pour ne plus me trahir.
Montréal, 2025
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