Une fois devant chez moi, j’ouvris la porte d’une main ramollie par ma journée harassante. A l’intérieur une odeur de rat mort m’accueillit, me volant presque le sentiment d’être chez moi. J’appelai alors mon mari d’une voix dégoutée. Arrivée dans le salon je restai stoïque. Sa tête reposait seule à la verticale sur le coussin du canapé, ce dernier inondé du sang du reste du corps ayant disparu. Son regard me fixait, figé par la stupeur de ces derniers instants de vie. J’entendis un bruit sourdre de la pièce d’à côté, sûrement le tueur était-il encore là. Je m’approchai d’un pas discret pour le surprendre mais ne trouvai que notre chatte affalée sur le sol, essuyant les dernières larmes de sang perlant de ses lèvres. Aussitôt pris d’un accès de colère, je sentis mes ongles s'allonger et s’aiguiser dangereusement. “Maman ! on avait dit pas celui-là!", la chatte me répondit honteusement, “désolé chérie, j’ai pas pu m’empêcher..”