29 - Chloé, cette déesse

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Opale et Alain connaissaient bien Chloé. À l'époque où ils fréquentaient tous trois l'école de la fureur, Chloé avait été la plus jeune de leurs copines. L'une des filles de l'école.

Elle n'avait pas eu l'air d'être une femme que l'on pourrait accuser d'être une pédophile. Non, c'était une jeune fille, mais elle n'en avait pas moins été une très mauvaise élève. Chloé était sans doute en difficulté à la fin des sixième et septième années, mais elle était déjà devenue une fille de dix-sept ans. Alain, à sa grande surprise, avait fini par comprendre que le vrai problème était bien autrement profond.

Il ne s'agissait pas de savoir si Chloé était en train de vivre ou de mourir. Ni d'une histoire de vie et de mort. Il ne s'agissait pas non plus de savoir si elle avait décidé de se tuer ou s'il lui était arrivé quelque chose de bizarre et de plus que ce qu'elle pensait. Chloé était morte. Elle avait été tuée par son amant. Il n'y avait pas de vie et de mort, pas de vie et de mort.

Il n'y avait pas de vie et de mort.

Pas de vie et de mort.

Alain se rendait compte qu'il n'avait pas eu le courage de demander à Chloé de le faire. Il n'avait pas eu le courage de lui demander de lui dire oui ou non. Il n'avait pas eu le courage de lui dire que leur copine, la petite Chloé, n'était pas une fille, qu'elle était une fille et qu'il ne fallait pas l'oublier. Il n'avait pas eu le courage de lui dire qu'il n'avait pas le courage de lui dire qu'il ne l'aimait pas. Il n'avait pas eu le courage de lui dire qu'il l'aimait.

Il avait eu le courage de lui dire qu'il ne l'aimait pas.

Alain ne parvenait pas à se souvenir de la dernière conversation qu'ils avaient eue.


Chloé, cette fille à qui Alain n'avait pas eu le courage de dire qu'il l'aimait et qu'il ne l'aimait pas, revenait hanter ses pensées. ll se dit : "Puisque Laurent se détourne de moi pour l'amour d'Elodie, je me détournerai de lui pour retrouver Chloé".

A quoi il ajouta d'un air satisfait :

"Si je me rends maîtresse de mon équipe de basket... je ne manquerais pas de poursuivre la conquête du monde en entier".

Il avait plusieurs portraits de la déesse la plus belle.

La plus belle était belle par ses poils et par ses larmes, maîtresse de chagrin et de colère.

Elle était belle, dévoilant ses cheveux noirs et une montagne de peau nue. Mais elle lui restait inexplicable. Et de toute évidence, ne le trouvait pas désirable. Il la trouvait tout à fait idéale, mais il se demandait comment il pouvait préférer cette belle fille au visage intérieur, parfaite, aux tons vifs.

Il retourna aux réactions des grands.

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