Epilogue 2/2

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Arthur

- Elle a dit oui, elle a dit oui, elle a dit oui !

J’ai l’impression que le disque de la petite voix est rayé sur cette litanie qui prend trop de place dans mon cerveau. Comme si elle allait refuser au dernier moment, franchement. Ça aurait été trop bête.

- Tu as quand même eu peur, tu ne peux pas te le cacher, Tutur. Remarque qu’elle aurait peut-être dû te dire non. A cause de toi, elle a quitté l’armée et se retrouve sous-utilisée auprès de ta mère.

J’avoue que j’ai apprécié de manière égoïste le jour où elle a décidé de ne pas prolonger son engagement à l’armée. Nous étions en France à ce moment-là. Mais mon soulagement a été de courte durée. Quand nous nous sommes rendus en Silvanie pour fêter sa liberté retrouvée, ma mère n’a pas été longue à lui proposer un poste digne de ce nom. Nous en avons beaucoup discuté, mais nous avons finalement fait le choix de venir nous installer dans mon pays natal et elle a ainsi pu devenir responsable de la sécurité de ma mère.

- Et maintenant, tu flippes à chaque fois qu’elle part au boulot car tu as peur qu’elle se prenne une balle par un terroriste pour protéger ta mère.

C’est pourtant pas compliqué de trouver un boulot tranquille, si ? Surtout maintenant que nous avons pris la décision de donner un petit frère ou une petite sœur à Lila. Julia a fait retirer son implant quelques jours avant notre mariage et j’avoue que cela m’excite. Je sais qu’il va falloir quelques semaines, voire quelques mois pour que mon épouse puisse tomber enceinte, mais de savoir que c’est possible est déjà très excitant.

- Avoue que tu adores dire ça “Mon épouse” ! Elle a dit oui ! Elle a dit oui !

Quant à moi, j’ai trouvé une mission plus tranquille. Je n’allais quand même pas continuer à faire la guerre ou à participer à des opérations militaires ! J’ai monté une petite association sur place avec des fonds récoltés en France par un de mes amis avocats, Rafael, et son épouse, Charlotte. On promeut l’éducation des filles et leur accès égal à la formation et au monde du travail. C’est en lien avec un orphelinat qui s’occupe justement de jeunes filles qui, comme Lila, ont perdu leurs parents pendant la guerre ou à d’autres occasions. Je gère ça en toute indépendance et suis ravi, chaque jour, de pouvoir contribuer à faire une petite différence dans ce monde si brutal et si masculin.

J’observe la mariée danser avec Snow. Ils forment un magnifique duo et Snow est un danseur hors pair. Il entraîne Julia dans une folle valse et la fait tournoyer au milieu des autres couples qui ont pris place au milieu de la fête. C’est peut-être ça qui a été le plus difficile pour Julia, finalement. S’éloigner de Snow et ne plus pouvoir assurer ses arrières en mission.

- Je suis fier de toi, mon fils, se confie ma mère qui vient de s’installer à mes côtés. Tu as une belle petite famille et je me dis que finalement, tu as plutôt bien réussi ta vie. Je suis contente, tu sais ?

- Oui, je sais, Maman. Moi aussi je suis fier de toi, et j’arrive même à ne plus t’en vouloir. Tu vois que l’on progresse !

- Tu m’en vois ravie, Arthur. Je sais que ça a été compliqué, et je m’en veux, mais… Revoir ce pays en paix, vous avoir retrouvés, j’ai du mal à regretter. C’est horrible pour ta soeur et toi, je sais.

- La peine de deux enfants qui ont survécu grâce à leur père, qu’est-ce que c’est par rapport à la vie de millions de personnes qui peuvent maintenant vivre heureux ? Je ne t’en veux pas, Maman. Et puis, si j’ai rencontré mon épouse, c’est un peu grâce à toi, si on réfléchit bien.

- Tu l’as encore dit ! Épouse ! Elle a dit oui !

- Un peu seulement ? Tu crois que vous vous seriez rencontrés sans la Silvanie ? Au détour d’une rue ? Dans un bar ? sourit-elle.

- Dans un sex shop, sûrement, dis-je pour la provoquer alors qu’elle éclate de rire.

- Peut-être bien, qui sait ! En tous cas, pour vivre avec elle au moins autant que toi, je peux t’assurer qu’elle t’aime, et ça fait plaisir à mon cœur de Maman.

Je souris alors que Snow me la ramène toute essoufflée. Elle vient s’asseoir sur mes genoux et je profite de sa proximité. Mes mains se posent sur ses hanches, je respire son doux parfum, j’écoute son rire qui me transporte dans des océans de bonheur.

- Tu bandes aussi, n’oublie pas ce détail, ton “épouse” t’excite ! Elle a dit oui !

Oui, elle m’excite, j’ai envie d’elle, encore et toujours. Comme au premier jour. Mais nos corps désormais se connaissent et nos étreintes n’en sont que plus chaudes et chaleureuses.

Mon regard fait le tour de l’assemblée présente à notre mariage. Tous nos amis, toute notre famille, tous ceux que nous apprécions sont là. Alors que ma femme s’accroche à mon cou, je ne peux m’empêcher d’adresser une dernière pensée à mon père, dont le rêve était de retrouver sa femme et de rentrer en Silvanie pour y vivre heureux ,entouré de tous ceux qu’il aimait. Merci de m’avoir transmis ton amour pour la Silvanie. Ton rêve, je l’ai réalisé, Papa.

FIN

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