MURIELLE AURAIT DU PRENDRE LE 21h30
Il est 11h30, Murielle rentrait chez elle retrouver son mari pensait-elle.
Murielle et Philippe s’était mariés en grande pompe il y a 15 ans. Philippe était chirurgien- dentiste au cabinet dentaire Bordeaux Ginko à Bordeaux Lac. Murielle avocate au barreau de Bordeaux, dirigeait son cabinet spécialisé dans les affaires familiales. Divorce, problèmes de garde des enfants, de pension alimentaire, liquidation de régimes matrimoniaux, adoptions, tutelles et curatelles faisaient partie de son quotidien. Le couple très aisé gagnait très bien sa vie et sans mener grand train le garage abritait leur berline allemande respective ainsi qu’une Harley Davidson de l’année. Par ailleurs Philippe disposait d’un anneau au port de plaisance de la Bastide auquel était amarré un Cap Camarat équipé d’un 250 CV Honda. Il aimait autant la ballade en haute mer que la pêche à la traîne. Il ne refusait pas quelques séances de ski nautique pour lequel cependant il n’était pas très doué. Pour sa part Murielle préférait le shopping dans la zone piétonne du centre-ville, la rue Ste Catherine ou sur le Quai des Marques. Le couple avait eu 3 enfants, l’aîné de 35 ans avait quitté Bordeaux il y a quelques années pour s’installer à Montréal où il avait créer une entreprise de design industriel. Ses principaux clients étaient américains. Auréline la plus jeune suivait la trace de sa mère. Dans un premier temps elle avait envisagé de se spécialiser dans le droit commercial, finalement sur les conseils de sa mère elle avait opté pour le droit des entreprises. Elle était employé à Airbus Helicopters Hires. Quant au cadet après une tentative manquée au Paces il avait brillamment réussit ses études à l’ESSEC, il était en poste chez Danone à St Ouen en région parisienne.
Après le départ de la petite dernière qui avait un temps joué la « tanguy », le couple avait trouvé un nouvel équilibre. Philippe s’était spécialisé dans les implants Inlay et donnait quelques cours à l’UFR d’Odontologie. Murielle qui rêvait de s’inscrire au barreau de Paris multipliait les partenariats avec des collègues parisiens ce qui lui valait des allers et retours incessants entre Bordeaux et la capitale. Au fil des mois Murielle et Philippe s’étaient éloignés. Ils menaient leur vie un peu chacun de leur côté, lui partageait ses loisirs
Au début du mois de mars, Murielle qui travaillait depuis quelques mois sur un dossier de divorce compliqué due se rendre à Paris pour rencontrer un confrère afin de tenter de trouver un compromis pour la garde des enfants. Le matin elle sauta dans le train de 10h15 pour se rendre à son rendez-vous, elle arriverait à 11h15 ce qui lui laissait largement le temps de déjeuner avant son rendez-vous à 13h30 place de la Nation. Avant de partir elle dit à son mari qu’elle serait de retour vers 23h car elle allait en profiter pour faire du shopping sur la rue de Rivoli et si elle avait le temps le boulevard Haussmann. Elle prendrait le dernier train pour Bordeaux, elle avait déjà commandé un taxi à Mérignac. C’était le jour de son anniversaire.
La journée se déroula sans problème. Après son rendez-vous elle s’adonna à sa séance de shopping comme convenu.
Philippe désireux de briser la routine dans lequel le couple s’était installé décida de faire une surprise à sa femme pour ce jour d’anniversaire. Cela faisait longtemps qu’ils négligeaient ces moments d’intimité. Il avait envisagé d’aller pour la rejoindre sur le quai de la gare quelques minutes avant le départ du train. Il avait réussi à noter son numéro de train, celui de la voiture et de sa place grâce à sa carte grand voyageur. Il s’était donc arranger pour quitter le cabinet en début d’après-midi. Il avait prit l’avion à Mérignac pour atterrir à Charles de Gaulle. Le temps d’attraper un taxi, il serait à Montparnasse dans les temps. Il avait établi un emploi du temps attrayant. Il avait réservé une table pour le dîner au Train Bleu puis une chambre au West End Hotel à deux pas des Champs Elysées pour une nuit idyllique.
Philippe arriva à la gare une demi-heure avant le départ du train, l’accès au train étant autorisé il commença à s’avancer sur le quai tout excité à l’idée de la surprise qu’il avait arrangé pour sa femme. C’est au moment de monter dans la voiture pour surprendre son épouse qu’il reçut un SMS de Murielle. Elle lui annonçait qu’elle avait ratée son train il avait été annulé, que c’était le dernier. La SNCF la dirigeait vers un hôtel à deux pas de Montparnasse et qu’elle devrait donc rester dormir sur Paris. Elle prendrait demain le premier train pour Bordeaux. Pourtant le train était bien là au départ. Pensant à un malentendu il essaya d’appeler Murielle, sans succès. Elle ne répondit pas non plus à ses SMS. Surprit autant qu’intrigué il courut en tête de quai pour prendre en photo le panneau indicateur puis décida de monter dans le train, il s’installa à la place supposée réservée de Murielle et rentra à Bordeaux avec la ferme intention de clarifier ce raté avec sa femme qui ne répondait toujours pas à ses appels. Durant le voyage du retour il resta pensif cherchant à comprendre. Manifestement le train n’avait pas été annulé comme le prétendait Muriel. N’étant pas rentrée, il est évident qu’elle avait passé la nuit ailleurs… Au petit matin Philippe avait prit sa décision. Philippe avait prit sa décision.
Le lendemain comme elle l’avait prévu, Muriel fut de retour chez elle en fin de matinée. Arrivant devant la maison elle aperçut 3 valises posées sur le perron, la porte était close et personne ne semblait être là. Par curiosité elle s’approcha des valises qu’elle reconnaissait bien, elle en ouvrit une, celle-ci contenait des affaires qui lui appartenaient. Sur l’une de ses valises elle remarqua une petite enveloppe. Elle contenait un bristol sur lequel elle reconnu l’écriture de son mari. Il y avait écrit : « Cela te dit-il quelque chose ? Le bristol était agrafé avec la photo du panneau indicateur en tête de quai…
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