La grande matriarche sorcière se tenait là, l’arrière-train vissé sur son trône de fortune.

Comme à son habitude, sa petite cour défilait sous ses grands yeux cœruleum, de grands chapeaux pointus s’affairant en tous sens.

On lui apportait nombreux présents dont les ingrédients nécessaires au grand potage du soir.

La grande matriarche vérifiait si chaque condiment était en règle afin qu’il puisse être transféré aux cuisines.

Une fois cela fait, les sorcières-cuistots se mettaient de suite à l’ouvrage pour que le repas soit prêt à être servi en temps et en heure.

Il émanait souvent de la cuistance un fumet alléchant de légumes terreux du jardin. Toujours accompagné d’un soupçon fongique encaustique, au grand plaisir des dames chapeautées. Que ce soient les thaumaturges, les nécromanciennes ou les diseuses de bonnes aventures, elles raffolaient toutes des champignons.