La résistance par l’émerveillement
Garder son âme d’enfant, ce n’est pas refuser de mûrir, c’est accepter de grandir sans renoncer à la fraîcheur intérieure qui rend le monde habitable.
Le jeune esprit n’a ni pouvoir ni certitude, mais il conserve un regard neuf, une capacité d’étonnement.
En avançant dans la vie, je sais combien le cynisme, l’amertume, l’habitude menacent d’éteindre ce feu fragile.
Ma philosophie, c’est de lutter contre cet étouffement.
L’âme d’enfant, je ne la confonds pas avec l’innocence ignorante. Au contraire : elle se déploie malgré la connaissance de la douleur, malgré l’expérience des pertes et des échecs.
L’enfant n’accorde pas sa confiance au monde parce qu’il serait parfait ; il s’y abandonne parce qu’il vit dans une disponibilité totale. Retrouver cela, c’est apprendre à traverser l’adversité sans se cuirasser, à rester vulnérable sans se briser.
Cette vision m’apporte une force paradoxale. Dans un univers où tout pousse à l’efficacité, à la maîtrise, à la méfiance, je choisis une autre posture. Celle de l’ouverture, du jeu, de la curiosité. Elle me garde en mouvement, me protège de l’endurcissement. Elle m’invite aussi à voir dans chaque instant, si ordinaire soit-il, une possibilité d’émerveillement. Cela ne nie pas la gravité de l’existence, mais l’équilibre.
Préserver son âme d’enfant, c’est une forme de résistance. Refus d’un monde qui voudrait réduire la vie à un calcul d’intérêts. Refus de soi-même, face à la tentation de la résignation. C’est garder vivante cette part de poésie et de foi dans le réel qui donne sens aux jours.
Et si je choisis cette philosophie, c’est parce qu’elle me rappelle que l’essentiel n’est pas de posséder, mais de s’étonner encore.
Grandir, oui. Mais sans jamais devenir aveugle à la beauté simple, ni sourd à l’appel du jeu et de la joie.
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