UN VOYAGE

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Elle vrombissait, son bruit polluait les airs. Elle avait bien négocié le premier virage à 220 km/h. Le deuxième était un peu perturbé et le troisième assez étroit pour éviter le semi remorque qui se dressait de tout son poids  afin de lécher son élan.Les freins crissèrent, ils valsèrent dans un dérapage comme pour fêter l'inévitable, un choc chargé d'une tendre douleur arrosée par les flammes de la torpeur!...  Je fus projeté comme pour ne pas faire partie du repas de ce mastodonte qui se contenta de ma moto. Quand à moi, j'ai continué ma course en dégringolant la falaise et déclenché au passage une avalanche de pierre sous laquelle fut ensevelit mon dernier souffle.   La gaucherie de ma monture m'a invité à visiter l'autre versant du temps à bord d'un vaisseaux trop exiguë pour mes bras habitués à voler sous les bas.J'étais enveloppé d'un suaire blanc; comme s'il y en avait d'autres couleurs pour se genre de vêtement; seul avec le souvenir de ma dernière soiré...Une amère nostalgie des débris de cette nuit dans les miasmes des orgasmes ou de ma vie oisive toute en orgie sans taudis.Ces moments qui ne me pleureraient pas, ces moments qui ne me regretteraient pas, ces moments qui ont vécus et vivrons encore après moi, ces moments qui m'ont lynché de plaisir et empoisonné ma vie.J'ai sentis mon caveau s'ouvrir et le suaire se transformer, se métamorphoser, je possédé maintenant des ailes le tout enveloppé dans un bocal de verre soudain, le bocal s'était prit à rétrécir jusqu'à épouser mon corps, il collait aux moindres recoins de celui ci du galbe de mes fesses à pointe des lèvres enveloppant ma langue. Ma montre se brisa!J'ai regardé le cadavre de celle ci en me disant que c'était drôle d'être enterré avec sa montre, serait se pour ma rappeler qu'elle n'a plus aucune utilité ou juste pour me dire qu'on est dans l'autre côté du temps . Peut être dans un autre côté du temps mais pas sous terre puisque, les ailes sous terre sont d'un inconfort absolu surtout lorsqu'elles viennent à se déployer, bref.Et je vole, oui je vole, je trouve curieux le monde souterrain. Seulement là, je sens que je monte en sillonnant l'(immensité de l'inconnu indépendamment de ma volonté forcément du fait qu'on a plus de volonté une fois sur l'autre rive du temps.

Les ailes me transportaient, elles me guidaient  à travers rien. Mais il existe toujours quelque chose dans le rien, même d'insignifiant et, ce quelque chose qui encombre les interstices de mes pensées; ce que j'ai nommé rien; est mon ignorance.Soudain, une lumière dans le noir ou plutôt un crie...C'était un crie de femme d'une beauté de feu, elle avançait vers moi enchaînée par la grâce de sa volupté, c'était elle qui avait remplie ma nuit dernière de charme. C'était dans l'autre contrée du temps bien sur. Mais mes ailes me privèrent d'y pâturer de nouveau et nous l'avons laisser là, à cuver son charme!J'avais envie d'une cigarette mais, comme j'étais entouré de verre qui m'interdisait de bouger, et de surcroît avec une montre brisée, j'ai compris que l'autre dimension du temps m'a ôté ma volonté.Les envies ne se satisfassent jamais dans le vide, quoi que...Les ailes continuaient leur course et moi accroché à leur volonté. Je n'avais pas le choix.Bien que, je l'avais ce choix, tout à l'heure, de l'autre côté du temps. J'avais le choix de freiner et d'éviter l'hospitalité de la trahison de ma montre.Je ne l'ai pas fais. Est ce que j'avais vraiment le choix entre freiner et passer sous le mastodonte ou continuer à jouer les héros pour finir comme j'ai finis. J'aurais quand même eu le choix sur la façon de traverser le temps et rien d'autre.Aaah toujours ce foutu rien qui me poursuit!...J'étais encore accroché à cette paire d'aile qui me font voyager à travers un abîme de peur où, seul quelques brins de souvenirs viennent hanter ma traversé.Tout comme cette lumière qui avance vers moi enrôlé de voix.  Des cris et des  pleurs qui faisaient danser mon cœur à mesure qu'ils avançaient. Ma pompes cardiaque cognait sur ma cage thoracique jusqu'à l'apparition des premiers visages. Comme éblouies, les battements s’estompèrent à la vue de ces gamins qui me criaient vengeance avec leurs crocs bien en apparence.Décidément, cette moitié du temps n'est pas du tout à mon goût. Il s'agit en fait de gamins à qui j'avais tué leurs parents un jour, en faisant la guerre!Ils étaient habillé en guenilles, ils étaient sales, ils avaient faim, ils avaient froid quand, nous avons attaqué leur village afin de dessiner de nouveaux  visages à leurs rivages.J'avais pensé leur offrir la mort pour les libérer du mal de la vie mais, la mort en a décidé autrement.Elle avait juste invité leurs parents à monter dans son fiacre, octroyant ainsi la vie à la progéniture.C'est cette progéniture qui vient maintenant  me demander des comptes sous une autre forme humaine. D'ailleurs, à leur vue, mon cœur s'est arrêté de  valser. J'ai rendu l'âme avant de pouvoir leur rendre quoi que se soit. Je pense que je l'était déjà, mort du fait que je n'ai plus d'heure.Le temps s'échappe, la mort s'installe mais, c'est t'on jamais, je ne connais pas celle ci pour pouvoir en parler. Je suis démuni de volonté et de choix mais je pense. Mes ailes se sont assoupie à l'ombre d'un souvenir qui a toujours hanter mes émotions., et des deux côtés du temps s'il vous plait!Suis je enterré ou serais ce mon âme qui voyage à travers l'obscurité de son passé.Brusquement et sans prévenir, les ailes me lâchent et je tombe à une vitesse que je n'ai jamais égalé sur ma moto. Je traverse ainsi l’abîme de mes souvenirs; bien que pauvre; en direction d'un point lumineux qui grandit à vue œil. Mon scaphandre de verre se serre de plus en plus contre mon corps et n'est plus du tout confortable, il n’arrête pas de serrer le salaud puis, un bruit sourd m'accompagne en traversant la lumière, suivit d'un autre de verre brisé. ensuite plus rien. Toujours ce mot "rien" qui m'accompagne dans le noir absolu...Maintenant j'entend des voix, j'ouvre les yeux envahie de lumière et je promène mon regard sur les personnes qui m'entourent.Des blouses blanche me regardent comme un animal mystérieux avec des sourires figés hideux. C'est des têtes de cons desquels une vois s’élève:" son cœur bat à nouveau".Et j'ai réalisé que mon âme a voyagé dans des bribes de son passé avant de rejoindre son corps.J'ai donc visité le monde de l'âme, ou l'autre versant du temps et j'ai constaté que l'âme déshabillé, n'a ni volonté ni choix.Au fait, la lumière que j'avais traversé n'était pas la lumière de la vie, mais celle de la chambre d’hôpital!KHALED HADDAD

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