Une Lueur d'espoir
Pour la première fois depuis très très longtemps, ou la première fois tout court, je peux enfin le dire. Pas seulement le prononcer.
Le penser. Le penser profondément.
Le croire. Le croire passionnément.
Et le dire. Le dire assurément.
Je suis en train de changer. Pas à cause d'un choc, ni à cause d'un événement précis, et surement pas à cause d'une personne.
Je suis en train de changer positivement. Je suis en train d'avancer.
On appelle ça du progrès.
J'ai réalisé que cette partie de moi à laquelle je tenais tant ne m'avançait à rien.
J'ai découvert que cette facette agressive, méchante qui a trouvé refuge à l'intérieur de ma petite personne, ne faisait que repousser chaque individu ayant les couilles de m'approcher, de venir vers moi.
J'ai compris. J'ai compris que cette façon d'être, cette manière de penser que je croyais aller faire de moi une personne forte, une femme indépendante, un être unique, m'apportait plus de mal que de bien, et me rendait la vie bien moins évidente qu'elle ne l'est.
Et donc, j'ai décidé de tout laisser aller. De tout laisser s'effondrer. De tout abandonner.
J'ai décidé de passer à autre chose, d'ouvrir les portes qui se trouvent en face de moi, de découvrir ce qui se cache derrière.
J'ai décidé d'accepter les moments qui s'offrent à moi, de profiter des instants présents et d'embraser chaque minute de bonheur.
Plus important encore, j'ai décidé de vivre. Pas seulement d'exister.
Ça fait bizarre.
Cette nuance de clarté est nouvelle pour moi.
Ce genre de sentiments indolores m'est inconnu.
Ce silence mélodieux est un peu trop harmonieux à mon goût.
Et ces mots positifs que j'emploie… hah. Je ne sais même pas comment je les ai appris.
Qu'il n'y ait pas de malentendu. Tous ces propos n'expriment en aucun cas un jugement. Seulement une curiosité. Une curiosité bien chieuse.
Et cela ne me déplait pas pour autant.
D'habitude, tout ce que j'avais à faire était de mépriser, haïr tout ce qui m'entoure, et me mettre devant mon papier vierge pour y voir, après quelques minutes d'obscurité, toute ma souffrance et ma peine encrées.
Cela représentait pour moi la signification même de l'écriture, de la musique. Le sens majeur de l'art.
Ce n'est pas supposé enlever la douleur, mais l'intensifier.
Ce n'est pas censé alléger le cœur, mais enfoncer l'épine sanguine au plus profond de chaque cellule, déchirant chaque centimètre de peau, écorchant chaque veine, découvrant les secrets les plus vilains et les sentiments les plus honteux.
Jusqu'à nous faire péter un câble. Jusqu'à nous faire monter la fièvre. Jusqu'à nous rendre plus anxieux, plus nerveux que jamais. Jusqu'à nous tuer.
Je sors enfin de ma bulle. De ma cellule.
Je ne regarderai plus. Je contemplerai.
Je n'entendrai plus. J'écouterai.
Je ne rugirai plus. Je répondrai.
Je ne m'enfuirai plus. Je confronterai.
Et peut-être arrivera ce jour, où les mots " J'ai guéri" seront prononcés.
Et ce jour, seulement ce jour-là, je pourrai trouver la paix.
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